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Nouvelle vigie nationale, la sécurité privée saura-t-elle gagner en légitimité ?
Publié dans Hespress le 12 - 04 - 2021

Au Maroc, c'est un fait, le recours aux sociétés privées de sécurité et de gardiennage est en net augmentation depuis plusieurs années. Ce secteur en plein boum, se professionnalise plus ou moins et commence à se structurer pour jouer un rôle de plus en plus accru dans le marché des entreprises, même si au demeurant, il conserve plusieurs fragilités.
Un secteur en plein Boom
Plusieurs raisons expliquent cette tendance. Mais si l'on ne doit en retenir qu'une, c'est évidemment l'exigence en matière de sécurité. Toutefois, ce secteur en plein développement englobe plusieurs spécialités, tel par exemple le gardiennage qui ne consiste pas qu'à la seule surveillance générale d'un site. Il prend en charge tous les travaux d'entretien et de petites réparations dans la limite des compétences de la société et remplit des missions de service auprès des locataires et des bailleurs de ses services qui vont de la sécurité des sites à hauts risques, télésurveillance, transports de fonds, protection physique des personnes et des sites...
Gardiennage et sécurité font donc, bon ménage et toutes deux sont régies par la loi privée sur la sécurité privée, la loi n° 27-06 relative aux activités de gardiennage et de transport de fonds, telle qu'adoptée par la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers. Les deux activités emploient des « armées de travailleurs » et profitent d'une main d'œuvre « low coast » on va dire. Mais les salaires sont des plus bas et parfois même en deçà du SMIG, exceptées dans les grosses boites de ce secteur (pour la plupart franchisées et assurant surtout les services de transport de fonds ou de sécurité proprement dite).
A ce titre, deux grandes enseignes internationales, Brink's Maroc, filiale de Brink's France, elle-même filiale du groupe américain Brink Inc, et Group 4 Securicor (G4S), leaders mondiaux en matière de sécurité, se partagent le marché du transport de fonds. Mis à part les entreprises aux services de sécurité qui ne font pas dans l'intérim et exerçant avec des autorisations dûment accordées par les autorités compétentes (wilayas) les autres dites d'emploi temporaire, sont souvent bien peu conformes à la réglementation en la matière.
Des entreprises peu citoyennes
Selon Abdellah Alaoui Mdaghri, président de la Fédération nationale des entreprises de travail temporaire (FNETT), « ne sont que quelque 60 à être légales sur les 700 environ qui exercent. 640 fonctionnent sans autorisation en ayant utilisé des artifices pour ne pas s'acquitter de la caution de 1,5 MDH nécessaire à l'exercice de leur fonction. Non seulement cette majorité n'est pas en règle selon la loi, mais cela a entraîné l'accroissement du nombre des acteurs dans le secteur. Ces sociétés sont souvent domiciliées dans les quartiers périphériques et opèrent avec un nombre très réduit de travailleurs ».
Celles qui ont la maîtrise des risques et sont conformes à la législation partagent leurs expériences avec grand nombre d'entreprises et d'acteurs économiques du Royaume, dont OCP, ONEE, ONCF…, mais elles ne couvrent pas toute la demande en la matière dans notre Maroc en devenir. Aussi, la part de marché restante prête à convoitise d'où des procédés complexes destinés à contourner la réglementation. Résultats des courses, les sociétés proposant lesdits services fleurissent et s'accaparent des marchés sans pour autant, en être légalement autorisées. Ce qui fait dire au président du FNETT « le problème est que le secteur permet malgré tout de lutter contre le chômage ».
La gestion contractuelle du travail temporaire est caractérisée par une relation triangulaire, le travailleur (l'intérimaire) qui travaille pour le compte d'un employeur (l'entreprise de travail intérimaire) auprès d'un tiers (le client-utilisateur). Il y va de soi bien-sûr que l'entreprise de travail intérimaire reste l'unique employeur de l'intérimaire, l'utilisateur lui donne des instructions pratiques sur l'exécution du travail ou le respect de la réglementation du travail. Seuls deux contrats régissent cet état de fait, la mise à disposition et l'autre à titre d'une mission donnée.
Pas toutes logées à la même enseigne
Souvent, dans l'histoire, des entreprises manquant de scrupules sont dans le non-respect total de la loi. « Il en est même qui facturent le travail bien plus que ce qu'ils offrent à leur employé en mettant la différence dans leurs caisses » nous dit sous couvert de l'anonymat, ce jeune gardien qui exerce dans un grand centre commercial.
« Ce job convient surtout aux étudiants qui arrondissent leurs fins de mois, d'ailleurs beaucoup souscrivent à des CDD de trois mois renouvelables une fois. Quand on ne peut pas dribler la législation on frappe à d'autres portes, il y a beaucoup de sociétés qui embauchent et cela va de la conciergerie à la surveillance », confie-t-il.
A la question de savoir si cela s'appliquait aux transports de fonds, la jeunesse répond. « Ah non ! ça c'est autre chose. Ce sont des CDD et les employés sont d'une manière générale d'anciens fonctionnaires de police, d'ex gendarmes ou militaires ou ayant eu des formations spécifiques pour exercer le métier et surtout mieux payés ». Et d'ajouter un brin moqueur: « Pour nous autres, les employeurs ne sont regardants que sur le physique. Un +niveau ardoise+, un petit stage d'une ou deux journées et un uniforme (le haut) et le tour est joué ».
Ne pas encourager la fraude
Seul remède à ce fléau les entreprises utilisatrices se doivent de ne plus accorder de légitimité à celles frauduleuses. Malheureusement la conjoncture est telle que le secteur national de la sécurité privée ne s'est jamais aussi bien porté. En effet, devant la préoccupante question de l'insécurité, du particulier à l'entreprise en passant par les organismes publics et privés tous s'en remettent à la composante sécuritaire où, gardiennage, télésurveillance, protection de biens et de personnes, transport sécurisé, chantiers… deviennent autant de domaines où l'on n'hésite pas à se réfugier.
L'Association interprofessionnelle de la sécurité privée (AISP), qui regroupe les majors du secteur et l'Association professionnelle des agences de sécurité au Maroc (APASM), qui représente les petites structures, à chacune son pourcentage s'accordent à avancer que le chiffre d'affaires annuel est en constante hausse, et que le Royaume compte plus de 160.000 agents de sécurité actifs à travers tout le pays pour quelque 1500 entreprises toutes catégories confondues.


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