L'Association marocaine des droits humains (AMDH) a renouvelé son appel à réduire la population carcérale, rappelant que malgré la mise en garde du mouvement marocain des droits de l'Homme depuis l'apparition des premiers cas de Coronavirus au Maroc, et ses appels relatifs, outre la réduction, à la libération immédiate de tous les détenus politiques, journalistes, blogueurs, et détenus de mouvements sociaux, « l'Etat a continué de tergiverser », jusqu'à ce que la « catastrophe tant redoutée se soit produite ». Le nouvel appel de l'AMDH pour la réduction de la surpopulation carcérale intervient après l'annonce de la contamination d'un certain nombre de détenus dans des prisons marocaines. « Les chiffres préliminaires, qui sont diffusés concernant le nombre de contaminés à l'intérieur des prisons, sont stupéfiants et en augmentation« , estime l'AMDH, considérant que « la prison de Ouarzazate est devenue un foyer de la pandémie du Coronavirus, et nécessite une intervention urgente, et un plan bien dressé pour contenir cette épidémie en dans les prisons ». L'association a renouvelé sa demande de « libération des détenus politiques et des détenus d'opinion, au premier rang desquels se trouvent les détenus du Hirak du Rif ». Des libérations qu'elle exige « immédiatement et sans condition, afin de préserver leur vie et leur sécurité« . Les détenus de droit commun sont également cités par l'AMDH, « selon le plan qui a été établi par le mouvement marocain des défenseurs des droits de l'Homme dans ses déclarations précédentes, en commençant par la pétition émise par la Coalition marocaine des organismes des droits de l'Homme, envoyée au Chef du gouvernement il y a deux semaines ». La même association a imputé « l'entière responsabilité à l'Etat, en la personne du Délégué général à l'administration pénitentiaire et à la réintégration, dans tout ce qui menace ou peut affecter la santé et la vie des détenus, au premier rang desquels se trouvent les détenus politiques et les prisonniers d'opinion ». Une demande a également été formulée, au Chef du gouvernement, de « prendre des mesures urgentes, rapides et efficaces pour mettre fin à la propagation de la pandémie dans les prisons », de « garder l'opinion publique informée de la situation épidémiologique dans les prisons de manière transparente », de « diligenter une enquête immédiate, impartiale et objective pour déterminer les responsabilités concernant la propagation généralisée du virus dans un certain nombre de prisons », et en fin de « soumettre tous ceux qui seraient impliqués, directement ou indirectement, face à la responsabilité juridique ».