Dans la guerre commerciale qui oppose la Chine et les Etats-Unis, Pékin a annoncé la couleur. Elle ne cèdera pas à Washington qui, après avoir appliqué des sanctions douanières, a proposé de régler les différends. L'Union Européenne souhaite profiter de cette aubaine pour intensifier ses relations commerciales avec la Chine. Les Etats-Unis ont invité la Chine à reprendre le chemin des négociations après avoir déclaré la guerre commerciale en juillet dernier. Donald Trump avait fait abattre des taxes sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises (la chine avait répliqué par la pareille), et annoncé la semaine dernière qu'il allait appliquer de nouvelles sanctions d'une hauteur de 267 milliards de dollars. Pourtant, jeudi 13 septembre, l'administration Trump, à travers le secrétaire américain au Trésor, Steve Mnuchin, a envoyé une invitation aux responsables chinois pour reprendre le cycle des négociations arrivées au point mort entre les deux puissances mondiales. Suite à cette annonce les bourses asiatiques ont enregistré une nette progression. A Pékin, la nouvelle a bien été accueillie, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a dit « se féliciter » de la missive du gouvernement américain, après avoir confirmé la réception de l'invitation. Mais les chinois ne sont pas dupes et ne comptent pas se laisser faire. Le système des sanctions puis des négociations ne marchera pas avec eux. « La Chine ne se pliera pas aux exigences des Etats-Unis dans les discussions commerciales entre les deux pays », a commenté le China Daily, le journal officiel du gouvernement chinois, au lendemain de la réception de l'invitation des américains. La publication a ajouté que Pékin répondra de la même façon que les Etats-Unis dans le cas de nouvelles sanctions économiques. Confiante en son économie, la Chine, a par ailleurs prévenu l'administration Trump qu'il ne faut pas se tromper à son sujet car elle « pourra faire fonctionner son économie même si la guerre commerciale venait à se prolonger ». Pendant que les différends entre la Pékin et Washington ne semblent pas trouver d'issue salutaire, c'est l'Union Européenne qui cherche à tirer son épingle du jeu en voulant intensifier ses relations commerciales avec la puissance asiatique. « L'UE et la Chine peuvent faire beaucoup pour atténuer les perturbations que nous constatons aujourd'hui dans le commerce et l'économie mondiale » a déclaré Nicolas Chapuis, le nouvel ambassadeur de l'UE à Pékin qui estime par ailleurs que le triangle constitué des trois plus grandes puissances mondiales à savoir l'Union Européenne, les Etats-Unis et la Chine, devrait renforcer sa base. « L'urgence est au renforcement de la base du triangle que forment à mon avis l'Europe et la Chine » a ajouté le diplomate. Pour Bruxelles, la coopération sino-européenne est plus que primordiale, c'est un « impératif absolu » selon l'ambassadeur de l'EU, ajoutant que leur coopération pourrait aider à l'atténuation des « perturbations » actuelles de l'économie mondiale, en référence aux relations commerciales tendues entre Pékin et Washington.