Le livre de John Bolton Intitulé « The Room Where it Happened, »(La pièce où cela s'est passé) dont Hespress FR a eu copie, raconte les 17 mois qu'il a passés comme conseiller à la sécurité nationale auprès de Donald Trump à la Maison blanche en 2018-2019 avant d'être viré sans ménagement par ce dernier. Dans cet ouvrage au vitriol qui caracole en tête des ventes sur Amazon, Bolton fait plus qu'écorcher l'image d'un président américain qu'il estime incompétent sur la scène internationale et moqué par de hauts responsables de sa propre administration. Le banni de la Maison Blanche dénonce surtout un candidat prêt à tout pour se succéder à lui-même lors de la présidentielle de novembre prochain, quitte à demander un coup de pouce de la Chine, adversaire stratégique des Etats-Unis, et mettre donc en danger la sacro-sainte sécurité nationale. La Maison Blanche a certes tenté sans succès de faire bloquer la sortie du livre par voie de justice mais un juge a rejeté la requête en affirmant que le brûlot de 570 pages de Bolton avait déjà largement circulé et qu'il était désormais « un secret de Polichinelle ». Selon l'éditeur, plus de 200 000 copies ont déjà été envoyées à des librairies à travers le pays. Les mémoires de John Bolton doivent être publiées ce mardi. L'ancien conseiller a donné une interview à ABC News diffusée dimanche soir dans le cadre d'une tournée médiatique pour promouvoir son nouveau livre. Mais il a laissé plus d'un sur sa faim. Selon John Bolton, le président américain Donald Trump faisait souvent preuve d'ignorance sur les questions fondamentales qu'il devait traiter en tant que président. Bolton a également parlé des négociations nucléaires du président Trump avec le leader nord-coréen Kim Jong Un, et de ses louanges sur les lettres que Kim lui a envoyées. Pour ce qui est du dossier ukrainien, Trump voulait que l'Ukraine enquête sur le candidat démocrate à la présidence Joe Biden en échange de la fourniture d'une aide à la sécurité qui avait été approuvée par le Congrès. « Il voulait une enquête sur Joe Biden en échange de la fourniture de l'assistance à la sécurité qui faisait partie de la législation du Congrès adoptée plusieurs années auparavant ». L'ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton, « conservateur à vie » invétéré, a déclaré qu'il ne voterait pas pour le président Trump en novembre. Il a également déclaré qu'il utilisait les négociations avec les nations étrangères pour son propre profit. Cela faisait partie d'un schéma dont Trump usait. « Dans son esprit, il négociait pour obtenir l'enquête en utilisant les ressources du gouvernement fédéral ». Il a qualifié Trump de « danger pour la république ». « J'espère que [l'histoire] se souviendra de lui comme d'un président à mandat unique ». Bref, Bolton pour qui Trump est inapte à exercer en tant que président des Etats-Unis, affirme qu'il n'a pas la « compétence pour la fonction présidentielle». Il décrit le président comme « erratique et impulsif », Bolton a critiqué la gestion de la politique étrangère des Etats-Unis de l'administration Trump, l'accusant de prioriser la réélection du président sur les questions de la sécurité nationale du pays, étayant en cela ses relations avec la Corée du Nord, la Russie, la Chine et l'Ukraine comme les exemples principaux. On retiendra ceci en guise de conclusion à ABC Neews. « Je veux que les gens le lisent, non pas pour les conclusions, mais pour les preuves de base qu'il fournit. Les Américains pourront se faire leur propre opinion », a-t-il dit. « Certains républicains le liront et diront: » Nous allons voter pour Trump de toute façon. Tout ce que je veux qu'ils sachent, c'est pour qui ils votent réellement». Bolton a, cependant, déclaré que même s'il ne veut pas que Trump remporte la réélection, il « ne votera certainement pas pour Joe Biden non plus ». Cela étant, elles sont quelques révélations dans l'ouvrage pour le moins consternantes quand elles ne font pas froid dans le dos. « J'ai mis en garde Trump contre le gaspillage du capital politique avec la recherche d'une solution impossible pour résoudre le différend arabo-israélien » ou « J'ai fermement soutenu le déplacement de l'ambassade américaine en Israël à Jérusalem, la reconnaissant ainsi comme la capitale d'Israël ». Concernant l'Iran, « j'ai demandé instamment qu'il poursuive son retrait de l'accord sur le nucléaire ». Il m'a alors expliqué pourquoi le recours à la force contre le programme nucléaire iranien pourrait être la seule solution durable.« Vous direz à Bibi (Benjamin Netanyahou) que s'il utilise la force, je le soutiendrai. Je lui ai déjà dit cela, mais vous lui répéterez », a déclaré Trump, sans que je le lui demande. Pour Bolton, la Corée du Nord était également une des préoccupations majeures de l'administration Trump. « Il y a trop d'erreurs. Kim Jung Un se moquait de Trump et lançait tranquillement ses missiles balistiques tout en peaufinant son système nucléaire ». Pour Bolton, Trump a laissé faire Pékin quant à la répression des minorités ethniques en Chine notamment à l'encontre des Tibétains, et des Ouïghours. « Lors du dîner de Noël de la Maison Blanche en 2018, Trump m'a demandé pourquoi nous envisagions de sanctionner la Chine en raison de son traitement des Ouïghours ». Ross m'avait prévenu ce matin-là que Trump ne voulait pas de sanctions à cause des négociations commerciales avec la Chine. « La question des Ouïghours avait pourtant fait son chemin aux Etats-Unis, mais elle n'a jamais été tranchée ». Pire, lors du dîner d'ouverture de la réunion du G 20 d'Osaka, Trump donnait même son aval au président de la République populaire de Chine. En effet, « en réponse à, Xi Jinping qui lui avait expliqué pourquoi il construisait essentiellement des camps de concentration au Xinjiang le président américain avait déclaré que le leader chinois devrait aller de l'avant avec la construction des camps, et que c'était la meilleure chose à faire ». Et elles sont d'autres et innombrables anecdotes présidentielles. A la lecture de certains passages on peut y voir certes l'incompétence et la cupidité politique d'un Donald Trump dans tous ses états, çà, il n'y a pas l'ombre d'un doute mais d'une approche autre, faut-il le souligner « ces coulisses » aussi passionnément contées sont également le reflet de règlements de compte entre écrivain (de pacotille) et son personnage principal (grotesque et clownesse) ainsi que d'un sentiment nostalgique au regard de certaines photographies que Bolton, le « viré comme un chiot » (expression de Trump) a bien voulu insérer dans son ouvrage pour dire également « sa fierté » d'avoir appartenu en tant qu'ancien conseiller à la sécurité nationale 17 mois durant, à la Maison Blanche.