Les répercussions de la pandémie du Covid-19 ont vite été perçues à la Royal Air Maroc (RAM) qui a crié à la « faillite » dès le début de pandémie dans le Royaume. Un deal de sauvetage a été conclu avec l'Etat, et le « licenciement économique » figure en bonne place comme l'une des solutions à mettre en oeuvre. Le « licenciement économique » est certes légitime en ces temps de crise financière, et la RAM a décidé d'en user en se séparant plus de 800 employés dont 150 pilotes. La décision a été prise lors réunion, boycotté par les représentants syndicaux, notamment ceux de l'Union Marocain du travail (UMT) ainsi que par les représentants des pilotes. Selon une source bien informée qui s'est confié à Hespress, ce programme de licenciement économique, comprend l'abandon de 880 emplois pour sauver l'entreprise de la faillite en raison des répercussions de la crise du Covid-19 qui devraient se poursuivre au cours des trois prochaines années. L'absence des représentants de l'UMT et de ceux des pilotes lors de cette réunion a attisé la colère de la direction de la RAM qui a délibérément documenté les décisions prises lors de cette réunion par l'intermédiaire d'agents judiciaires. La RAM a ainsi dénoncé dans une lettre, visualisée par Hespress, le « comportement irresponsable des représentants des pilotes et des représentants syndicaux», soulignant que « la présence des partenaires pouvait ouvrir un dialogue social qui aurait pu éviter le recours à des licenciements pour des raisons économiques, mais qui demeurent légaux dans les circonstances actuelles ». Au vu de cette situation, la source de Hespress précise que «la réunion a connu le passage à l'acte en ce qui concerne le licenciement économique, ce qui est une étape essentielle pour sauver la compagnie », tandis qu'une première phase a connu le départ volontaire qui a reçu environ 150 candidatures, dont 40 pilotes, qui remplissent les conditions requises. Il convient de rappeler que le gouvernement de Saad Dine El Otmani avait accordé 6 milliards de dirhams pour sauver la RAM de la faillite, en raison de la suspension du trafic aérien suite à la propagation de la pandémie du Covid-19. Il ne s'agit pas d'une aide « gratuite » accordée par l'état mais d'un accord bien défini. En effet, le gouvernement a accordé cette aide à la compagnie aérienne sous forme de prêt avec intérêts, comme indiqué à Hespress Fr par une source officielle. Ainsi, « 45% des 600 milliards de centimes se feront sous forme de prêts garantis par l'Etat ». La RAM, poursuit notre source, « remboursera donc ce prêt au cours des prochaines années et les intérêts qui vont avec ». Par ailleurs, l'Etat devrait garantir en outre à la compagnie un prêt de 2,6 milliards de dirhams auprès des banques marocaines, « dont une partie en devises auprès d'institutions internationales ». C'est la deuxième partie de ce plan de sauvetage qui comprend une aide financière directe d'un montant de 3,4 milliards de dirhams. « Mais le gouvernement n'a pas encore décidé comment l'octroyer à l'entreprise, et il ne dépensera pas en un seul versement en 2020′′, a-t-elle dit.