A deux jours du mois sacré du Ramadan, la France s'est réveillée dimanche sur un énième coup porté aux musulmans dans un climat croissant de haine anti-musulman dans le pays. Représentants de la communauté musulmane et de la classe politique de l'Hexagone ont exprimé leur indignation face à un « agissement abject ». Dimanche, des tags racistes et islamophobes ont été découverts sur les murs d'un centre culturel islamique à Rennes. Le triste spectacle a été découvert part le gardien de l'établissement suivi par les fidèles qui ont découvert ces tags vers la première du matin. « Non à l'islamisation », « Vive le Roy », « Mahomet prophète pédophile », « les croisades reprendront », « France éternelle », « catholicisme religion d'Etat », ou encore « Allah faux dieu », « Jesus Akbar », « Charles Martel sauve-nous », en référence à celui qui a vaincu les arabo-musulmans en 732, ont fait partie des inscriptions taguées sur les murs. Outre les insultes visant les symboles de l'islam, les personnes ayant signé ces actes de vandalisme ont également dessiné des croix chrétiennes, le chrisme et une fleur de lys, symbole de la royauté en France, pour signifier leur rejet de la religion musulmane en France. Ces tags ont aussitôt été condamnés par de nombreux politiques, dont le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a qualifié ces inscriptions d' »inacceptables ». « Les nombreuses inscriptions anti-musulmanes sur les murs de la mosquée Avicennes de Rennes sont inacceptables. Toute ma solidarité avec les musulmans de notre pays », a-t-il réagi sur Twitter, avant de se rendre sur place dimanche soir. « Je suis ce soir à Rennes pour témoigner la solidarité du gouvernement avec les musulmans de notre pays. Les inscriptions anti-musulmanes qui ont été inscrites sur ce centre culturel et religieux sont inacceptables. La liberté de culte en France est une liberté fondamentale ! », a-t-il écrit sur Twitter depuis Rennes. Je suis ce soir à Rennes pour témoigner la solidarité du gouvernement avec les musulmans de notre pays. Les inscriptions anti-musulmanes qui ont été inscrites sur ce centre culturel et religieux sont inacceptables. La liberté de culte en France est une liberté fondamentale ! ?? pic.twitter.com/0ZwajY1c2q — Gérald DARMANIN (@GDarmanin) April 11, 2021 Le procureur de Rennes Philippe Astruc, a promis que « le parquet de Rennes (…) portera une attention toute particulière à l'enquête tendant à identifier et sanctionner le ou les auteurs de ces faits », soutenant qu'ils portent une atteinte « symbolique grave » et « viennent troubler l'exercice paisible du culte ». Réagissant à cet incident raciste Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a déclaré dans un communiqué que « l'histoire récente nous apprend que les débats enflammés autour de l'islam ont souvent été accompagnés d'une recrudescence d'actes antimusulmans », pointant du doigt que « certain débats autour du projet de loi de lutte contre +les séparatismes+ ont malheureusement servi de tribunes pour des haineux de tous bords ». Ces actes de vandalisme et islamophobes se sont multipliés ces derniers jours en France. A Nantes, dans la nuit de jeudi à vendredi, la porte de la mosquée de la ville a été détruite par un incendie criminel, tandis que vendredi un homme de 24 ans revendiquant des idées néo-nazies a été mis en examen pour avoir menacé de s'en prendre à une mosquée au Mans. « C'est mieux qu'après l'attentat de la mosquée de Bayonne où aucun membre du gouvernement ne s'était déplacé, sauf Gérard Darmanin que les attaques islamophobes du Mans, Nantes et Rennes ont un lien avec le climat instauré par votre #LoiSeparatisme », a déclaré le député Eric Coquerel sur Twitter réagissant au déplacement du ministre de l'Intérieur dimanche soir, affirmant qu' »il est encore temps de la retirer ». « Incendie contre une mosquée à Nantes, menaces contre une mosquée au Mans, dégradation d'une mosquée à Rennes. Ces exactions sont insupportables », a dénoncé de son côté le vice-président de l'Assemblée nationale, et député du parti présidentiel LREM, Hugues Renson. « La République se doit de garantir la sécurité des lieux de culte. Et notre capacité à vivre ensemble, dans le respect de chacun, a-t-il ajouté. « Assez de cette haine contre les musulmans! » a lancé pour sa part, Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), et nouvellement investi candidat à la présidentielle 2022, en affirmant que « ces actes comme ceux qui les inspirent doivent être combattus fermement ».