Une délégation gouvernementale tunisienne s'apprête à se rendre à Washington pour présenter son plan de sauvetage économique et convaincre le Fonds monétaire international (FMI) d'accorder à la Tunisie une aide financière. Selon un communiqué du bureau du chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi, une délégation de ministres tunisiens sont attendus aux Etats-Unis cette semaine « pour une série de rencontres au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale ». Selon le ministre de l'Economie et des Finances Ali Kooli, la délégation emmènera « un programme de réformes économiques qui servira de base aux discussions avec le FMI ». Ce programme longtemps discuté par le chef du gouvernement est présenté comme le ticket de la Tunisie pour une aide financière du FMI. Hichem Mechichi n'a pas ménagé ses efforts pour mettre en forme cette esquisse de solutions et de réformes demandées par le Fonds. Mais selon des observateurs, ce plan de réformes est toujours loin d'être au point. Le pays continue d'être instable politiquement avec des luttes partisanes très appuyées, et la personnalité du chef du gouvernement critiquée pour son « entêtement ». Le chef du gouvernement tunisien dont les relations avec le président Kais Saied sont loin d'être cordiales, s'est dit déterminé à activer les démarches pour mettre à exécution son plan de sauvetage pour éviter un effondrement économique. Début avril, il a fait part de son impatience à faire avancer les démarches. Le plan de sauvetage concocté par le gouvernement tunisien se veut comme une base crédible à présenter devant les bailleurs de fonds internationaux « ne doit en aucun cas prendre du retard », avait-il déclaré. M. Mechichi a déjà lancé un chantier de réformes économiques avec la signature d'un accord conjoint avec l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) et l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) portant sur la création de commissions mixtes visant à discuter des moyens d'amélioration de l'investissement, le sauvetage des entreprises publiques et la promotion de l'initiative privée. La patronne du FMI, Kristalina Gueorguieva, qui a confirmé la venue de la délégation tunisienne avant l'annonce officielle du bureau de Hichem Mechichi, a estimé que la Tunisie devra s'attaquer « de manière décisive » au problème de la soutenabilité des finances publiques et de la dette, en plus de « réformes ambitieuses des entreprises publiques de la masse salariale dans la fonction publique et des subventions énergétiques », pour pouvoir sortir de la crise. En outre, elle a annoncé avoir demandé à son équipe de commencer des entretiens techniques avec la partie tunisienne dès qu'elle aura reçu le programme de réforme. Et d'affirmer que le FMI serait ravi de discuter avec la délégation tunisienne lors de son déplacement à Washington et qu'il est disposé à apporter son soutien « sous la forme d'assistance technique et de formations »