C'est un secret de Polichinelle, les relations entre le Maroc et Israël sont beaucoup plus étroites que l'on aurait imaginé et notamment pour ce qui est de la coopération militaire. La meilleure preuve de cette régularité, le mur de défense ou mur de sable, appelé aussi «Berm». Erigé entre 1980 et 1987 sous le règne de Hassan II, cet impressionnant "mur de sable", de plus de 2 700 km, fait de champs de mines, de remblais, de tranchées, de radars "Rasura" de surveillance rapprochée et d'autres de plus de 50 kilomètres de portée, portillons électroniques Northrop… aura été, nous dit-on, concocté par des experts israéliens, américains et marocains, voire même français. Maroc : Un mur qui en a fini avec les incursions ennemies L'édification de cette muraille, avait pour objectif à l'époque de limiter au maximum des incursions des mercenaires du mouvement séparatiste vers le Maroc et de s'en protéger. Cette berme qui court de la frontière algérienne, au nord-est, jusqu'aux confins de la Mauritanie, au sud-ouest n'a pas pour rempart qu'une simple levée de terre, mais une succession d'obstacles alignés sur des milliers de kilomètres de profondeur et soutenus par des points d'appui dotés d'artillerie et de moyens de détection et d'intervention rapide. Malgré un nom qui pourrait évoquer une certaine fragilité, le mur de sable est un véritable ouvrage militaire et de surcroit surveillé en permanence. Depuis son achèvement, il est en perpétuelle consolidation avec des équipements électroniques de plus en plus sophistiqués. Dernièrement après les évènements de Guergarate le génie militaire marocain a construit une nouvelle extension d'un quinzaine de kilomètres jusqu'à la frontière mauritanienne, afin d'empêcher désormais tout blocage de la seule route goudronnée transsaharienne et d'interdire au polisario et à ses mentors l'accès à l'océan Atlantique. « Construire un mur ou une clôture pour protéger sa frontière est devenu chose courante un peu partout dans le monde », nous dit le Monde Diplomatique dans sa dernière édition. Longtemps considéré comme une exception, notre mur de sable est soudain avec l'avènement de ce nouveau siècle, apparu comme un modèle des nouveaux temps dont se sont empressés d'imiter les autres Etats de la région. Ils se sont pris à clôturer leurs frontières invoquent la nécessité de les protéger des incursions d'individus armés. Tunis s'est ainsi lancé dans la construction d'un mur de sable qui atteint déjà 200 kilomètres doté, grâce à la collaboration financière et technique des Etats-Unis et un peu plus, d'un système électronique de surveillance intégré. Pour sa part, Le Caire a repris le tracé des « barbelés frontaliers ». L'Egypte bénéficie elle aussi du soutien américain et un peu plus pour renforcer la surveillance électronique de ses frontières occidentale et méridionale avec la Libye et le Soudan. L'Algérie cloisonne 6 700 kilomètres de ses frontières « L'analyse des images satellites récentes révèle une multitude insoupçonnée de murs de sable. Le Sahara, souvent décrit comme un vaste espace désertique sans bornes, voire une « zone grise » où prolifèrent les trafics d'armes, de drogues, de cigarettes ou d'essence, et où circulent aisément contrebandiers, bandits, rebelles, combattants djihadistes et migrants, est en réalité cloisonné par d'immenses barrières de sable depuis l'océan Atlantique jusqu'à la mer Rouge. Mais la frénésie des murs de sable semble avant tout, toucher l'Algérie », nous dit encore le média. Cela étant, à l'Est de l'Eden, on a longtemps appelé notre ceinture de sécurité le "mur de la honte". Venant du régime algérien c'est la moindre des choses. Sauf que... C'est un parfait copier/coller de plus de 6700 kilomètres que le régime kaki vient de réaliser. Aujourd'hui, combien sont-ils de l'autre côté de notre mur de sécurité à savoir que la quasi-totalité du territoire saharien de l'Algérie est emmurée, ceinturée en cela par un immense cordon dunaire (de 2 à 5 mètres de hauteur). L'Algérie avait commencé à ériger ce remblai à la frontière libyenne en 2015 et puis l'a étendu à celles avec le Niger, le Mali et la Mauritanie. « Les images satellites montrent qu'il peut s'éloigner de quelques kilomètres de la ligne frontalière en s'adaptant au relief et qu'il peut disparaitre, là où il est rendu inutile par la présence de dunes (ergs), de montagnes ou de rebords de plateau (hamadas) qui empêchent les véhicules motorisés de passer » précise le média. L'hégémonie militaire algérienne au Mali Cet ouvrage en plus de porter un coup au commerce auquel s'adonnent les populations locales limitrophes qui en vivent notamment les habitants des villes de part et d'autre de la frontière entre l'Algérie, notamment le Niger et le Mali. C'est ainsi, qu'il leur complique l'existence comme à In Khalil, au Mali un village devenu par la force des choses un lieu de trafic important d'armes de drogue et autres. Un prétexte qui a conduit à des opérations militaires algériennes à l'intérieur du territoire malien. Alger a même renforcé le mur en construisant une triple enceinte au Mali pour interdire tout passage. Après avoir fermé officiellement la frontière avec le Mali en janvier 2013, au nom de la "sécurité nationale", les forces armées algériennes ont, en 2018, prolongé le mur de sable, surnommé « El Pipe », jusqu'en périphérie de cette ville. Pour autant, «la population n'a jamais été partie prenante de la réflexion autour de ce projet» ni même l'Etat malien au demeurant. Si ce n'est pas de l'hégémonisme, au nom de la sacro-sainte "sécurité nationale" cela ressemblerait en tous cas à une tendance à l'imposer.