Le sommet de la TICAD 2025, tenu à Yokohama a encore révélé une nouvelle fois la capacité de l'Algérie à manipuler les forums internationaux pour tenter de donner une visibilité artificielle au mouvement séparatiste du Polisario. Derrière l'apparente normalité d'une « participation » se cache une anomalie diplomatique flagrante : la présence d'une entité fictive, non reconnue par les Nations unies, au sein d'une rencontre stratégique dédiée au développement de l'Afrique. Cette situation illustre une fois de plus les contradictions profondes de l'Union africaine, qui persiste à entretenir ce paradoxe institutionnel, au détriment de sa crédibilité. Le sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD), tenu du 20 au 22 août 2025 à Yokohama, a été instrumentalisé par la diplomatie algérienne pour tenter d'accréditer la fiction d'une « République sahraouie ». Cette opération relève d'une propagande désormais classique : présenter une entité illégitime comme un Etat souverain, alors qu'elle ne bénéficie d'aucune reconnaissance des Nations unies, et qu'elle constitue un simple prolongement des ambitions régionales d'Alger. L'Algérie a construit, depuis quatre décennies, une rhétorique destinée à travestir la réalité du Sahara marocain. À la TICAD, cette stratégie a pris la forme d'une délégation artificiellement présentée comme représentative, alors qu'il ne s'agit en vérité que d'un groupe inféodé aux autorités algériennes. La mise en scène des « garanties de sécurité » accordées par Tokyo n'est qu'un artifice diplomatique destiné à créer l'illusion d'une légitimité internationale. En réalité, aucun document officiel japonais ne reconnaît une telle entité. Le Japon, fidèle à la légalité internationale, ne reconnaît que les Etats membres des Nations unies, parmi lesquels ne figure pas le soi-disant « Polisario ». Lire aussi : Le Japon réaffirme pour la troisième fois, devant les travaux du Sommet de la TICAD-9, sa non-reconnaissance de l'entité séparatiste Le maintien du Polisario au sein de l'Union africaine illustre l'anomalie d'une organisation qui se veut fondée sur les principes d'intégrité territoriale, mais qui continue à entretenir un précédent dangereux. En acceptant en son sein une entité fantoche, l'UA se met en porte-à-faux avec l'ONU et fragilise la cohérence de son action diplomatique. Comment cette institution peut-elle prétendre œuvrer pour l'unité et la stabilité du continent tout en cautionnant la division et l'ingérence ? La présence du Polisario affaiblit l'Union africaine, qui se prive d'une posture crédible face aux grandes puissances partenaires, en alimentant un conflit artificiel entretenu par Alger pour détourner l'attention de ses propres fragilités internes. À l'inverse, le Maroc poursuit sa politique africaine sur des bases solides : investissements structurants dans les infrastructures, coopération Sud-Sud en matière de sécurité alimentaire, transition énergétique et lutte contre le changement climatique. Le Royaume bénéficie d'un soutien croissant, illustré par le nombre toujours plus important de pays africains qui retirent leur reconnaissance au Polisario et ouvrent des consulats dans les provinces du Sud, à Laâyoune et Dakhla. Ce mouvement traduit une dynamique irréversible : le Sahara est marocain, et la majorité du continent l'assume désormais. En insistant sur une fiction diplomatique, Alger se condamne à une fuite en avant. Sa politique étrangère s'enferme dans une posture idéologique héritée de la guerre froide, coupée des réalités du XXIe siècle. L'obsession saharienne masque l'absence de vision économique et sociale, alors même que l'Algérie traverse une crise profonde : chute de la production énergétique, contestations sociales, rivalités internes entre présidence et état-major. Dans ce contexte, le recours au Polisario apparaît comme un outil de diversion plus que comme une véritable stratégie d'influence. La TICAD, à l'instar d'autres forums internationaux, met en lumière la nécessité d'une clarification. L'Afrique ne peut durablement progresser dans la coopération avec ses partenaires asiatiques, européens ou américains si elle continue d'entretenir en son sein une fiction étatique qui contredit les principes de l'ordre international. La question du Sahara marocain n'est pas seulement une affaire régionale, elle est devenue un test de cohérence pour l'Union africaine : choisir entre persévérer dans l'anomalie ou s'aligner sur la réalité du terrain et la légitimité internationale.