Le Musée Mohammed VI de Rabat fait une rentrée baptisée « voyage aux sources de l'art » avec trois artistes différentes, Chaïbia Talal, Radia Bent Lhoucine et Fatima Hassan El Farrouj. La différence tape à l'œil et elle semble bien déranger bon nombre d'artistes et d'amateurs qui dénoncent cet « assemblage » qui mènerait à la « confusion ». L'Exposition a commencé le 23 octobre, et s'étalera jusqu'au 23 janvier. Si certains dénoncent l'assemblage de courants qui ne doivent absolument pas se rencontrer, le fils de Châabia Tallal, lui, n'a pas tourné la langue deux fois avant de parler. Il considère que la carrière artistique de sa mère, les galeries et musées où ses œuvres ont été exposées n'ont rien à voir avec les deux autres artistes. Le plasticien n'a pas manqué d'exprimer sa déception, due principalement au fait de ne pas exposer que les œuvres de feu Chaîbia. Il croit savoir que Mehdi Qotbi, le président du Musée Mohammed VI lui a fait comprendre le contraire, et qu'il n'a découvert la vraie version des faits qu'à travers les médias comme monsieur madame tout le monde. De son côté, Mehdi Qotbi explique qu'il ne s'agit en aucun cas d'un manque de respect pour qui que ce soit, c'est plutôt une célébration et un hommage à la femme artiste. Et d'estimer que le travail du musée « n'est pas d'être au goût des individus, mais plutôt de satisfaire les attentes des Marocains et des étrangers d'un point de vue artistique ». Une condescendance à l'égard des artistes marocains ? Nombreux étaient ceux qui trouvent qu'il s'agit d'une indifférence poussée à l'extrême de la part des organisateurs spécialement parce qu'il s'agit d'artistes marocains. Selon les critiques, les organisateurs auraient « bâclé » une exposition, pour se consacrer entièrement aux artistes étrangers plus tard. Il serait inconcevable selon eux de ne trouver comme point commun entre les trois peintres que leur genre : être une femme. On ne peut plus claire ! Ils étaient nombreux à penser que le brut et le naïf ne se croisent pas. Le Musée aurait pris un sacré coup ?