Le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement et Porte-parole officiel du gouvernement, Mustapha Baitas, lors du point de presse hebdomadaire à l'issue du conseil de gouvernement en ce jeudi 7 juillet 2022 a indiqué que « les événements qui se sont déroulés à Melilla et qui ont fait 23 morts parmi les migrants et 140 blessés parmi les membres des forces de l'ordre sont le résultat d'un plan mûrement réfléchi ». Selon Baitas, « l'assaut de Melilla était prémédité et a été marqué par l'usage de moyens et de violence inhabituels ». C'est la première réaction officielle de l'Exécutif marocain. Il a ajouté, en réponse aux questions des journalistes que « l'intrusion s'est déroulée d'une manière sans précédent autre que celles précédemment usitées ». Le ministre a souligné que « proportionnellement à la logique humanitaire et à la dimension des droits de l'homme sur lesquelles repose la gouvernance des migrations au Maroc, le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) a dépêché sur les lieux une délégation pour une mission exploratoire dans la ville de Nador et ses environs afin de faire la lumière sur ce qui s'est passé ». Les investigations et enquêtes menées par la police judiciaire ont révélé que certains candidats à l'immigration clandestine se sont infiltrés sur le territoire national après un long périple qui les a conduits du Soudan à Nador en passant par la Libye, la Tunisie l'Algérie et le Maroc ou par le Tchad, le Niger, le Mali et l'Algérie, après avoir versé des sommes plus ou moins élevées au chef de réseau résidant en Algérie, un dénommé Omar ou Boss, dans une ferme à Maghnia avant de pénétrer au Maroc. Les enquêtes ont également révélé que ces migrants venus de l'est ont installé des camps dans l'une des forêts des montagnes près de la ville de Nador, dirigés par un citoyen soudanais, où ils ont reçu une formation au maniement des couteaux et à la confrontation avec les autorités. Les autorités marocaines ont arrêté 64 immigrés illégaux, qui seront incessamment jugés.