La question de la spiritualité dans la psychologie et la psychiatrie se pose souvent, et parfois continue d'être un point de débat, surtout dans notre société marocaine, bien dite musulmane. Cliniquement parlant, les croyances religieuses aident les spécialistes de la santé mentale à comprendre le milieu social et culturel dont le patient est issu. Et de mieux cerner le style éducatif du patient. Bien que des croyances confuses entre la médecine et la religion et entre la psychologie et la spiritualité. Cependant, de nombreuses études ayant examiné la pratique religieuse et la santé mentale ont révélé que les personnes pratiquantes présentent une meilleure santé mentale. En revanche, les causes de la maladie psychiatrique sont couramment loin de la spiritualité, qui sont de nature génétique, biologique, traumatismes physiques et/ou psychologiques, infections, déséquilibres chimiques dans le cerveau. Ces étiologies ont été prouvées par des études bibliographiques approfondies, qui mettent un individu dans une position de vulnérabilité. Ce qui rend la religion limitée devant l'intensité de la symptomatologie de ces souffrances, quant à la prévention et à l'intervention. Comme c'est important d'évoquer que chez les personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs, la thématique religieuse apparait souvent dans la scène des thèmes de ces obsessions, qui obligent le sujet à se retenir de réaliser des gestes cycliques, telles la prière ou les ablutions comme exemple, sous forme de rituels obsessionnels. Sur un autre registre symptomatique, l'aspect religieux est souvent observé dans les cas de schizophrénie, plus précisément dans les délires, notamment le délire mystique-religieux. Ce dernier s'agit-il d'un délire qu'il a une interprétation de thème religieux. Cette interprétation est, dans la plupart du temps, inspiré par la société et la culture du patient. Celui qui en souffre a la conviction qu'il a été choisi pour réaliser une mission divine ou qu'il a un pouvoir surnaturel qui doit être estimé « je suis ELMEHDI MONTADAR » ; « Je suis le nouveau prophète » ; « Dieu m'a envoyé pour sauver le monde » ; « Dieu me parle tout le temps ». Dans ce débat, la problématique de l'éthique du psychologue ou du psychiatre ne permet pas l'adoption de la perspective religieuse au chevet du malade, car les codes déontologiques du métier du psy consistent à être neutre dans ce sens, et ne pas montrer une orientation quelconque dans cette direction. Pour ce fait, des investigations scientifiques ont réussi à démontrer que la religion pourrait représenter un facteur de protection, par rapport à plusieurs facteurs et problèmes de la santé mentale, tels le risque suicidaire, la dépression, les troubles anxieux, et les abus de substances, etc. Pour conclure, je peux rajouter que l'influence de la religion sur la santé mentale a fait l'objet d'une littérature caractérisée par de nombreuses difficultés méthodologiques de l'implication de la religion dans la santé en général et dans la souffrance psychologique en particulier.