Une exposition culturelle, au sein du Policy Center for the New South, présente un ouvrage rédigé par une kyrielle d'écrivains et d'artistes. « L'identité africaine de la culture marocaine », est une empreinte calligraphique de la richesse du Maroc et du continent africain. Critiques, écrivains et visiteurs ont été au rendez-vous de cette première initiative du Policy Center For The New South (PCNS). Intitulé « L'identité africaine de la culture marocaine «, cet ouvrage hétéroclite est une invitation à une expérience immersive pour commémorer l'Afrique, entre authenticité et richesse du patrimoine culturel du continent. Interrogé par Hespress Fr, Larbi Jaidi, Senior Fellow at PNCS, nous a expliqué que « cette rencontre est pour nous l'occasion de présenter un livre fait par une trentaine de contributeurs venant de différents mondes de la culture avec un thème essentiel : l'africanité de la culture marocaine. » Cet ouvrage collectif affiche fièrement la culture marocaine qui est un univers très riche où nombre d'influences s'imbriquent et s'enchevêtrent. Le patrimoine culturel riche dont dispose l'Afrique peut être l'occasion pour mieux se positionner dans les enjeux d'aujourd'hui qui sont les enjeux des industries créatives et culturelles qui supposent une grande maîtrise de la technologie, des supports et des modalités de communication et de diffusion de la production culturelle, a-t-il souligné, notant que la culture est de plus en plus reconnue comme un vecteur de développement. « Cette modernisation risque d'homogénéiser les cultures, il faut donc préserver et revitaliser le patrimoine africain pour qu'il fasse partie de cette création de culture nouvelle et qu'il permettra à la fois au Maroc et de son continent d'être un lieu de production et de diffusion de la culture au monde », a poursuivi notre interlocuteur. Cet ouvrage qui réunit une pléiade d'artistes, de critiques d'art et d'institutions s'activant dans le domaine culturel, met en avant le patrimoine africain qui offre du contenu à une évolution des industries culturelles en phase avec le monde contemporain. Pour sa part, Syham Weigant, commissaire d'exposition et critique artistique, estime qu'une « société recroquevillée sur elle-même finit par dégénérer ». « Toute richesse, hybridité, et créolisation, permettent à l'être humain de s'adapter aux enjeux actuels qui sont multiples. Le mono spécisme est un danger qui pousse à l'autodestruction », a-t-elle ajouté. Selon la chercheuse, cet ouvrage est un point de départ pour une collaboration entre les acteurs culturels, impactant le développement du secteur et l'ouverture à la culture africaine comme source d'inspiration et de diversité. « Les paroles s'envolent les écrits restent, donc il est essentiel qu'on commence à inscrire les choses pour devoir de transmission, de consultation pour des bibliothèques, pour la recherche. On parle toujours du Maroc comme tradition orale, mais ce n'est pas suffisant, la tradition écrite est très importante », a indiqué Syham Weigant. Quant à Ahmed Aydoun, musicologue et docteur en économie de la culture, souligne la nécessité de se reconnaître et de se reproduire. « Tout commence par travailler cette africanité autrement, revisiter l'Afrique et la transformer continuellement pour être audible par tout devient une nécessité », a souligné le musicologue, notant qu'il faut travailler sur deux parties : la partie patrimoniale qui est un substrat culturel et la partie créative.