L'Exécutif aspire, à l'horizon 2030, à la digitalisation intégrale de l'ensemble des services publics, ainsi que le recours au service Cloud pour 70% des administrations, dans le but d'optimiser la qualité des services offerts aux citoyens. C'est ce que révèle le rapport sur les ressources humaines accompagnant le projet de loi de finances (PLF) 2024. La réforme de l'administration publique représente un axe central de l'agenda gouvernemental. L'objectif étant de développer un modèle d'administration publique mettant l'efficacité, la réactivité, la proactivité et la primauté du service public au premier plan. Afin d'y parvenir, le gouvernement mise fortement sur la modernisation de l'administration via la digitalisation. À cet effet, il a mis en place la stratégie digitale 2030, qui présente une feuille de route de numérisation de l'administration basée sur des objectifs concrets et mesurables. Réforme digitale Il est à noter que la crise de la COVID-19 a souligné l'importance d'une administration en constante évolution, opérant avec des procédures simplifiées orientées vers la satisfaction des usagers, ainsi que l'intérêt de former les ressources humaines aux technologies digitales. Dès lors, de nombreuses stratégies de dématérialisation ont été mises en place et sont devenues des leviers de transformation organisationnelle visant à offrir aux citoyens un meilleur accès aux services publics. Cette tendance s'est récemment concrétisée à travers la feuille de route de numérisation des services médicaux dévoilée lors du 38e Congrès Médical National organisé à Casablanca en janvier. Cette feuille de route s'articule autour de la dématérialisation de la relation entre la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et les professionnels de la santé, tenant compte du passage des prescriptions médicales à l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO). Et dans le dessein de stimuler l'intégration multidimensionnelle du numérique, le gouvernement s'emploie aussi à donner une impulsion à la digitalisation de l'état civil. A ce titre, le décret n° 2.22.04 du 22 Juin 2023 pris en application de la loi n° 36.21 relative à l'état civil a été publié au B.O n° 7210 en date du 6 juillet 2023. Ce décret prévoit l'hébergement du registre national dans la plateforme centrale électronique de l'autorité gouvernementale en charge de l'Intérieur. Il est ainsi prévu de connecter, via un réseau informatique dédié, les bureaux de l'état civil au Maroc et les représentations diplomatiques ainsi que les services consulaires du Maroc à l'étranger à cette plateforme centrale susmentionnée. Le décret inclut également, entre autres dispositions, la signature électronique des actes et documents de l'état civil. Par ailleurs, les collectivités territoriales ont tiré parti de cette avancée numérique avec le lancement en 2023 de la plateforme numérique du Réseau Marocain des Collectivités Territoriales Ouvertes (REMACTO), dans le cadre du programme d'Appui aux Collectivités Territoriales Ouvertes initié par la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT) relevant du Ministère de l'Intérieur. Cette plateforme offre un espace de dialogue, d'échange autour des bonnes pratiques et de coopération entre les membres du réseau créé le 21 octobre 2022 et comprenant à ce jour 12 régions, 4 conseils provinciaux et 50 communes. Le gouvernement s'engage aussi à améliorer les relations avec les justiciables, à combler leurs attentes et à promouvoir l'efficacité du système judiciaire en mettant à contribution les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). Stratégie digitale à l'horizon 2030 Conscient de l'impératif d'intégrer la révolution digitale dans une vision globale, le gouvernement a formulé en 2022 la stratégie digitale 2030, portant en elle des transformations majeures pour le fonctionnement de l'administration publique. Cette stratégie s'engage à atteindre plusieurs objectifs ambitieux, dont la numérisation intégrale de l'ensemble des services publics, la connexion de 100% des entités concernées par les parcours citoyens et entreprises au «One Stop Shop» (Interface unique des services publics), le recours au service Cloud pour 70% des administrations, et l'utilisation généralisée de la signature électronique par les administrations et les Etablissements publics. Pour ce faire, des axes de travail devant concourir à la réalisation des objectifs précités ont été ciblés, en l'occurrence la construction d'un cadre adapté à l'administration digitale sur les plans organisationnel, managérial, réglementaire et législatif, le renforcement de l'infrastructure numérique sur les plans normatif et équipements, le développement d'une stratégie data notamment en matière d'échange et de réutilisation des données numériques, la digitalisation des parcours usagers.