Le groupe parlementaire UMT à la deuxième chambre est intervenu hier mardi au cours des discussions en plénière sur le Projet de loi de finances (PLF) 2019. Ses députés ont donné leur appréciation sur la situation socio-économique du pays, manquant toutefois de proposer des alternatives aux problématiques soulevées. Mettant en évidence son ancrage syndical, le groupe UMT de la deuxième Chambre a d'abord abordé la question sociale. S'adressant au gouvernement, ses conseillers déplorent l'« absence d'une perspective sérieuse pour établir un modèle efficace de protection sociale ». Le groupe présente en ce sens une proportion de deux tiers des Marocains ne bénéficiant d'aucune protection sociale. « L'incapacité du RAMED (Régime d'Assistance Médicale, NDLR) à assurer une couverture santé efficace aux bénéficiaires et un accès à des services de santé décents est la meilleure preuve de l'inaptitude du gouvernement à faire face au déficit social », estime-t-on. Jugement global Revenant au contenu de PLF 2019, les intervenants syndicalistes se sont notamment focalisés sur les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de « la réforme de la Caisse de compensation ». Des mesures que le groupe UMT considère comme « appliquées sous le prisme des directives Fonds monétaire international (FMI) » et « non accompagnées d'une réforme du système fiscal ou de la mise en place d'une protection sociale efficace afin de garantir l'accès des couches défavorisés aux services publics ». Les conseillers UMT de la deuxième chambre ont également passé en revue les mesures prises dans le cadre des lois de finances de la dernière décennie. Leur constat est lapidaire : « l'absence d'une identité claire pour ce gouvernement est évidente, à l'exception de son approche libérale et conservatrice conduisant à l'appauvrissement des plus vulnérables et de la classe moyenne ». Le Maroc, le pays le plus endetté d'Afrique Par rapport à la dette souveraine, le groupe parlementaire UMT s'est basé sur un rapport du McKinsey Global Institute sur l'évolution de la dette dans 47 pays. Vieux de trois ans, ce rapport datant de 2015 indique néanmoins que « le Maroc est le pays le plus endetté d'Afrique », avec un ratio « dette/PIB » de 136 %. « Les dépenses de la dette publique coûtent annuellement plus que le budget réservé à certaines filières de la protection sociale, telles que l'indemnisation pour perte d'emploi » compare la représentation de l'UMT au parlement. « Le projet de loi de finances consacre une perspective néolibérale en approfondissant l'endettement et en le consolidant de manière à ce que l'économie dépende de la dette extérieure », présume le groupe qui n'entrevoit « aucune mesure visant à réduire le la dette publique, que le Maroc subit depuis plus de trois décennies par rapport à son PIB, et à ses effets négatifs sur la situation économique et sociale sur le plan interne ».