Le dernier verdict de la chambre criminelle de Fès n'a pas été au goût des défenseurs des deniers publics. En effet, la chambre criminelle de Fès s'est prononcée pour l'acquittement de vingt accusés impliqués dans l'affaire du « Plan d'urgence 2009-2012 », une affaire qui a coûté à l'État 44 milliards de dirhams et qui secoue le secteur de l'éducation depuis 2018. Mohamed Ghalloussi, avocat et président de l'Association marocaine pour la protection des deniers publics, n'a pas pu s'empêcher de réagir au verdict d'acquittement. Pour lui, cette décision « reflète une justice partiale où seuls les petits acteurs sont tenus pour responsables, laissant les principaux coupables indemnes ». Dans une publication sur Facebook, Ghalloussi a souligné l'ampleur des fonds alloués à ce Plan d'urgence, atteignant plus de 44 milliards de dirhams, sans qu'une amélioration significative de l'éducation ne soit observée, laissant le Maroc à la traîne sur la scène internationale. Le militant a indiqué que son association avait déjà déposé une plainte auprès du procureur général, mais que l'enquête n'avait pas abouti à des résultats satisfaisants. Ghalloussi a affirmé que les 44 milliards de dirhams ont été manipulés et détournés, avec des preuves compromettantes impliquant des hauts responsables du ministère de tutelle. L'avocat a critiqué la « sélectivité de la justice », où seuls des responsables de rang inférieur ont été poursuivis, laissant les véritables auteurs du détournement de fonds impunis. Il a dans ce sens appelé à une enquête approfondie, incluant les ministres et hauts fonctionnaires impliqués à l'époque, afin de rendre justice et de restaurer la confiance du public. Ghalloussi a en outre souligné l'importance de lutter contre la corruption et le détournement de fonds publics de manière équitable et sans discrimination, appelant ainsi à rompre avec les pratiques partiales qui minent les fondements de la justice. Le verdict d'acquittement rendu par la chambre criminelle du tribunal d'appel de Fès a suscité la controverse, acquittant 20 accusés, dont d'anciens directeurs d'académies régionales, des fonctionnaires et des entrepreneurs, tout en imputant les pertes à l'État. Cette affaire de détournement et de manipulation des fonds du Plan d'urgence 2009-2012 dans le secteur de l'éducation a été précédée par une enquête de la commission d'inspection centrale relevant du ministère de l'Éducation nationale, révélant des irrégularités dans des contrats d'achat d'équipements pour des laboratoires éducatifs dans plusieurs provinces. Aussi, les magistrats de la Cour des comptes avaient dressé, en 2018, un bilan accablant, soulignant que « le Plan d'urgence n'a pas réalisé tous les objectifs initialement fixés. Il n'a pas eu non plus les impacts souhaités sur le système éducatif dans la mesure où le ministère concerné n'a pas pris suffisamment en compte certaines règles fondamentales du cycle de toute politique publique lors de la planification, la programmation, l'exécution et la gouvernance ». Malgré les dépenses massives du gouvernement pour revitaliser le secteur de l'éducation, les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes, mettant en lumière la nécessité d'une gestion transparente et responsable des fonds publics pour garantir le développement durable de l'éducation au Maroc.