Les initiatives gouvernementales se concentrent désormais sur une diminution graduelle du déficit budgétaire. L'objectif fondamental réside dans la consolidation et la pérennisation des équilibres financiers, tout en apportant un soutien crucial aux transformations requises pour bâtir un avenir durable et inclusif pour le Royaume, a affirmé Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des Finances, chargé du Budget. Les finances publiques à l'échelle mondiale naviguent en eaux tumultueuses, confrontées à une multitude de contraintes dans un contexte international particulièrement ardu. Ce paysage est façonné par la persistance des tensions géopolitiques, un ralentissement préoccupant de la croissance économique, une aggravation alarmante des dettes publiques et l'adoption de politiques monétaires austères pour juguler les pressions inflationnistes, a souligné Lekjaa dans sa réponse à une question écrite adressée par Driss Sentissi, chef du groupe parlementaire du Mouvement Populaire (MP) à la Chambre des représentants. Dans ce cadre, le Maroc n'est guère épargné, a poursuivi le ministre, affirmant que le pays se trouve aux prises avec un environnement international caractérisé par l'incertitude et l'instabilité, complété par une conjoncture nationale ébranlée par une succession de chocs intérieurs et extérieurs, notamment des années de sécheresse récurrentes et le dévastateur séisme d'Al Haouz. Il a ainsi fait savoir que dans ce contexte empreint de défis, le projet de loi de finances pour l'année 2024 a été méticuleusement conçu pour accélérer les réformes structurelles et soutenir les chantiers de développement prioritaires. Tout cela se fait dans la continuité d'une politique rigoureuse visant à réduire le déficit budgétaire à un niveau de 4,9% du produit intérieur brut (PIB), avec l'objectif fondamental de maîtriser la dette publique et de restaurer les marges financières nécessaires à la durabilité de ces initiatives stratégiques. A cet égard, les résultats obtenus à la fin de l'année 2023 sont encourageants. Ils montrent un déficit budgétaire ramené à 4,4% du PIB, une amélioration d'un point de pourcentage par rapport à l'année 2022. De plus, l'indicateur de la dette a connu une diminution de 0,5 point, se stabilisant ainsi à 71,1% du PIB, a précisé Lekjaa. En outre, il est prévu que cet indicateur continue sur sa trajectoire descendante, pour atteindre moins de 70%. Cette perspective s'inscrit dans les orientations du gouvernement qui visent à réduire progressivement le déficit budgétaire dans le cadre de la programmation triennale des finances publiques. L'objectif ultime est de consolider et de pérenniser les équilibres financiers, tout en soutenant les réformes nécessaires pour le développement durable et inclusif du pays, a noté le ministre. En ce sens, il a rappelé que le recours à l'endettement est corrélé aux niveaux des besoins de financement et du déficit budgétaire et qu'il s'aligne avec la stratégie de gestion de la dette suivie depuis plusieurs années. Cette stratégie vise à mobiliser les ressources nécessaires pour financer les besoins du Trésor dans toutes les circonstances, tout en prenant en compte la réduction des coûts de financement, la maîtrise des risques et le développement du marché intérieur des bons du Trésor. D'une autre part, les ressources internes demeurent l'élément prépondérant en termes de financement pour le Trésor, tandis que les ressources externes, bien que substantielles, jouent un rôle complémentaire dans la diversification des sources de financement. Leur finalité première est d'alimenter des initiatives de réformes structurelles et des projets budgétaires spécifiques, a clarifié Lekjaa. Selon le responsable, le gouvernement s'efforce de dégager des marges de manœuvre financières pour assurer la continuité des programmes de réformes et de développement, tout en mobilisant les ressources requises pour concrétiser les grands chantiers, notamment la refonte du système de protection sociale et le soutien à la relance et à la transformation économique. De surcroît, le ministre a souligné que plusieurs initiatives stratégiques sont prévues pour consolider la stabilité économique et renforcer les leviers du développement. Tout d'abord, il est envisagé d'amender la loi organique relative aux finances publiques pour instaurer une discipline budgétaire renforcée, mettant en place une nouvelle règle financière pour contrôler la dette à moyen terme et encadrer la programmation budgétaire sur trois ans. Parallèlement, l'application concrète de la loi-cadre sur la réforme fiscale, définissant l'orientation fiscale étatique pour la période 2021-2026, sera poursuivie. Le but étant de maximiser l'efficacité du système fiscal en tant que moteur de financement des politiques de croissance économique et sociale, notamment à travers des réformes substantielles de l'impôt sur les sociétés (IS) et de la TVA. Une attention particulière sera portée à la refonte du régime de subventions, avec une diminution progressive des soutiens aux prix du gaz butane, du sucre et de la farine de blé, tout en établissant un mécanisme de soutien direct ciblé envers les catégories vulnérables. Cette transition s'est entamée en fin d'année dernière, a-t-il relevé. Par ailleurs, la modernisation du secteur public, notamment des entreprises et établissements nationaux, se poursuivra selon les prescriptions de la loi-cadre dédiée en vue de restructurer ces entités pour en améliorer la rentabilité économique et sociale, augmenter leur contribution au budget public et rationaliser les transferts financiers qui leur sont octroyés. De plus, le développement de modes de financement novateurs basés sur des partenariats avec des investisseurs institutionnels sera exploré, permettant ainsi une meilleure exploitation des actifs publics et la mobilisation de ressources supplémentaires pour les projets d'infrastructure et les initiatives sectorielles. En parallèle, le renforcement du modèle de partenariat public-privé et l'utilisation du Fonds d'investissement Mohammed VI favoriseront le financement alternatif des grands projets. Cette approche vise à stimuler l'investissement privé, conciliant l'effort d'investissement de l'État avec une amélioration de son efficacité, tout en atténuant la pression sur les finances publiques et le recours à l'endettement.