Après l'éviction de l' »ambassadeur » du polisario en Algérie il y a quelques jours, le mouvement séparatiste a nommé son remplaçant. Le nouveau visage de la représentation du front à Alger est un proche de Brahim Ghali, membre du noyau dur du polisario. Chez la milice, le changement à la tête de son « ambassade » à Alger est un jeu trouble. L'ancien +ambassadeur+ et le +ministre de l'éducation+ ont échangé leur place. En effet, c'est Khatri Adouh, un ancien membre influent et proche de Brahim Ghali qui a pris le relais à Alger pour remplacer Abdelkader Taleb Omar qui s'est vu ainsi, relégué au poste de +ministre de l'Education+. Ce changement révèle des tensions au sein du leadership du polisario et les voix des fins connaisseurs en la matière indiquent qu'il existe un réel malaise chez la vieille garde du polisario. En avril, le front séparatiste a changé son +ministre des affaires étrangères+ face à une dynamique en faveur du Maroc au niveau de la communauté internationale qui laisse le mouvement séparatiste et l'Algérie dans l'incompréhension. Le nouvel « ambassadeur » n'est pas n'importe quel profil, il est celui qui avait été choisi pour représenter le front séparatiste aux tables rondes de Genève, initiée par l'ancien Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Horst Köhler en 2018 et 2019. Celui qui était à son poste jusqu'ici, et qui semble désormais déranger, dispose d'un large réseau d'influence au sein du front du polisario. La mise à l'écart, d'Abdelkader Taleb Omar laisse planer le doute sur les intentions du mouvement séparatiste. Brahim Ghali, qui dirige la milice, serait soit en position de faiblesse et aurait volontairement rétrogradé son acolyte, soit il s'agit d'une stratégie d'Alger pour le repositionner plus tard vers un poste plus stratégique. Le mouvement séparatiste fait en effet face à un flot de déconvenues à l'international suite à un large soutien pour le Maroc et son initiative d'autonomie qui séduit et obtient le soutien aussi bien en Amérique latine, qu'en Europe ou en Afrique. Et cette série de remaniements signifie une volonté de reprise en main du mouvement par l'aile dure, celle qui reste attachée à une ligne inflexible face aux succès diplomatiques du Maroc puisque Taleb semblait plus enclin à la fluidité. Le recentrage du polisario devrait avoir également pour objectif de trouver une issue face à la montée de la contestation chez les Sahraouis, et répondre à la perte de légitimité du mouvement de Brahim Ghali sur la scène internationale.