A la périphérie de Casablanca, les prix de l'immobilier flambent, portés par une vague d'expropriations liées au passage du TGV et aux opérations de démolition menées pour lutter contre l'habitat insalubre. Les provinces de Nouaceur et de Médiouna devant ainsi l'épicentre de cette reconfiguration territoriale. C'est une hausse très notable qui secoue actuellement le marché immobilier dans la périphérie de Casablanca. Selon des sources bien informées de Hespress, les prix ont grimpé de plus de 30% dans certaines zones, particulièrement pour les appartements neufs prêts à être livrés. Cette flambée n'est pas anodine, car elle est le résultat direct d'une série de décisions des autorités relatif aux démolitions dans le cadre de procédure d'expropriation pour utilité publique, combinées à la lutte contre l'habitat insalubre. Le déclencheur principal ? Le passage de la ligne du TGV, qui redessine les priorités d'aménagement du territoire. Dans les provinces de Nouaceur et Médiouna, les habitants dépossédés de leurs terrains pour permettre ce chantier d'envergure ont été indemnisés et se sont immédiatement mis en quête de logements de remplacement. Ainsi, une pression immobilière inédite sur les communes avoisinantes a été créée. La zone de Zaouia, située près de l'autoroute Casablanca-Berrechid et relevant de la commune de Nouaceur, illustre ce bouleversement. Le début des indemnisations y a provoqué un exode organisé vers des localités comme Daroua, Médiouna ou encore El Majatia Oulad Taleb, où les prix se sont envolés. Même les appartements anciens connaissent une légère hausse, bien que les terrains non bâtis restent à des prix stables, freinés par les arriérés de la taxe sur les terrains nus, que les propriétaires doivent solder lors de toute vente. Le douar Bouzanine, également dans la commune de Nouaceur, est un autre foyer de tension. Les autorités ont annoncé aux habitants une extension urbaine imminente, via la création d'une deuxième zone industrielle, annexée à celle de Sapino, et qui s'étendra jusqu'au rond-point de Taddart, près de Bouskoura. Cette annonce a suffi à déclencher un mouvement de relogement anticipé, alimentant encore davantage la demande immobilière dans la zone. Plus au sud, Sidi Hajjaj Oued Hassar, commune rattachée à Médiouna, subit aussi des transformations urbanistiques profondes, dans le sillage des démolitions destinées à libérer le tracé du TGV. Mais ces bouleversements ne sont pas sans révéler des failles. Les opérations d'expropriation en cours, notamment sur le futur axe Kénitra-Marrakech, ont mis en lumière une vaste étendue de terres collectives non immatriculées. Alerte a été donnée aux services centraux du ministère de l'Intérieur, et une commission d'inspection centrale est attendue pour auditer les services juridiques locaux, notamment dans la région Casablanca-Settat, et identifier les causes du retard dans la régularisation de ces propriétés, qui privent les collectivités territoriales de compensations financières cruciales. Dans ce contexte, la Wilaya de Casablanca-Settat ne reste pas passive. Les autorités locales ont reçu instruction d'accélérer la relance de projets immobiliers bloqués depuis des années, en particulier ceux liés au logement social et moyen, gelés dans les zones destinées à accueillir les infrastructures du Mondial 2030.