Engagé dans une nouvelle dynamique de transformation environnementale, le Maroc entend consolider son rôle de pionnier régional en matière de durabilité. À l'avant-garde de cette ambition, la stratégie nationale de développement durable 2035, présentée mardi 3 juin 2025 par Leïla Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, se veut un véritable levier pour conjuguer essor économique et préservation des ressources naturelles. Elle a affirmé que cette stratégie nationale constitue une pierre angulaire pour instaurer une transition environnementale équitable et intégrée. Lors d'une présentation qu'elle a faite devant la Commission des infrastructures, de l'énergie, des mines, de l'environnement et du développement durable à la Chambre des représentants, ce mardi 3 juin 2025, la ministre a indiqué que cette stratégie actualisée découle d'une évaluation globale de la première version adoptée en 2017. Celle-ci avait permis d'enregistrer plusieurs acquis notables, notamment en matière de renforcement de la coordination institutionnelle, d'élaboration de plans sectoriels clairs, et de mise en place d'une plateforme numérique pour le suivi de la mise en œuvre. Toutefois, des défis subsistent, liés à l'absence de mécanismes territoriaux d'observation, à la limitation des indicateurs mesurables, ainsi qu'à l'obsolescence de certaines mesures du fait de l'évolution des politiques publiques. Benali a précisé que la nouvelle version de la stratégie repose sur une approche souple et globale, structurée autour de six axes de transformation majeurs à savoir la valorisation des ressources environnementales, l'accès équitable aux services, la transition vers une économie verte à faible émission carbone, la sécurité énergétique, hydrique et alimentaire, la justice territoriale, et la préservation du patrimoine culturel. Ces axes seront mis en œuvre à travers cinq leviers stratégiques, à savoir le développement du capital humain, l'accélération de la transition numérique, l'innovation, l'amélioration du cadre juridique et fiscal, ainsi que le renforcement des mécanismes de financement durable. La ministre a ajouté que l'élaboration de cette stratégie s'est inscrite dans un processus de concertation élargie, incluant des assises régionales dans les différentes régions du Royaume, des consultations sectorielles et sociétales, ainsi que l'utilisation d'une plateforme numérique destinée à mobiliser l'opinion publique nationale et les Marocains du monde. Elle a souligné que la stratégie tire ses fondements des hautes orientations royales, du contenu du Nouveau Modèle de Développement, du programme gouvernemental et des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. Benali a également indiqué que la mise en œuvre de la stratégie reposera sur un système de gouvernance multiniveau, comprenant un comité national présidé par le Chef du gouvernement, des comités sectoriels et régionaux pour la coordination et la mise en œuvre, ainsi qu'une programmation budgétaire triennale alignée sur les objectifs de développement durable, assortie d'un mécanisme de suivi et d'évaluation actualisé tous les deux ans. Par ailleurs, la ministre a rappelé que le Programme national de gestion des déchets ménagers (2008-2022) a permis des avancées significatives, notamment le relèvement du taux de collecte à 96 %, la réhabilitation de 67 décharges anarchiques, et l'élaboration de 53 plans directeurs, pour un investissement global de 21 milliards de dirhams, dont 3,1 milliards de dirhams financés par le secteur du développement durable. Elle a précisé que la nouvelle vision de gestion des déchets pour la période 2023-2034 vise à réduire l'enfouissement au profit du recyclage et de la valorisation énergétique, notamment à travers une convention signée avec le secteur du ciment pour transformer les déchets en combustible alternatif (RDF). Ce dispositif s'inscrit dans une logique de transition vers une économie circulaire performante et intégrée, soutenue par un programme d'investissement ambitieux dépassant les 21 milliards de dirhams, avec un appui technique de la Banque mondiale. Concernant l'importation de matières recyclables et valorisables, Benali a précisé que cette opération est encadrée par la loi n°28.00 relative à la gestion des déchets et soumise à des règles strictes, comprenant notification préalable, contrats, garanties financières, analyses techniques et autorisations réglementaires. Elle a indiqué que 136 autorisations ont été délivrées entre 2021 et 2025, dont 111 pour les pneus usagés, et 25 pour d'autres matériaux tels que le plastique et le textile. Enfin, la ministre a insisté sur le fait que la mise en œuvre de cette stratégie n'est pas une affaire sectorielle restreinte, mais un chantier national global nécessitant une mobilisation collective et une complémentarité institutionnelle. Elle a conclu en affirmant que le Maroc, sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, continue d'affirmer son rôle de pionnier dans les engagements en matière de développement durable, renforçant ainsi sa position régionale et internationale face aux défis climatiques et à la nécessité de réussir la transition verte.