DR ‹ › Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a éludé une question orale posée par la députée Chafika Lachraf concernant le non-respect, par son département, des engagements pris dans le cadre du projet de loi controversé relatif à la profession d'avocat. Il a estimé que la question ne correspondait pas à celle transmise à son département par le bureau de la Chambre des représentants. De son côté, la députée a reproché au ministère d'avoir renié les conclusions issues de quarante réunions de dialogue menées avec le Barreau marocain autour de ce projet de loi. Selon Lachraf, également avocate, ces rencontres avaient abouti à des engagements clairs prévoyant des garanties destinées à améliorer les conditions d'exercice de la profession d'avocat et à préserver ses acquis. L'ancienne membre du Front des forces démocratiques (FFD) a dénoncé ce qu'elle a qualifié de «recul législatif manifeste», fustigeant également le refus du ministre de répondre à sa question orale. Un comportement qu'elle a jugé de nature à «aggraver» la situation et à accentuer la crise de confiance. Le projet de loi relatif à l'organisation de la profession d'avocat a, pour sa part, été vivement dénoncé par l'Association des barreaux du Maroc (ABAM). Celle-ci le qualifie de texte «non consensuel» et en totale contradiction avec les conclusions des précédentes séances de dialogue menées avec le ministère de la Justice. Ce texte controversé sera au menu du conseil national de l'ABAM, prévu le 3 janvier à Marrakech. Dans un communiqué daté du 23 décembre, l'Association a appelé le ministre à retirer un projet de loi qui contredit «l'esprit des accords définitifs» conclus à l'issue de négociations engagées à la suite d'un «large mouvement professionnel», sous médiation parlementaire.