Abdenbi Bioui, ancien président de la région de l'Oriental, a catégoriquement nié toute relation avec le trafiquant de drogue international connu sous le surnom d'Escobar du Sahara, affirmant par ailleurs ne pas le connaître personnellement. Lors de sa comparution ce jeudi devant la Cour d'appel de Casablanca, Bioui a qualifié ce trafiquant de « manipulateur et maître chanteur », ajoutant qu'il ignore totalement les raisons qui ont poussé ce dernier à proférer des accusations à son encontre. Face à la cour présidée par le conseiller Ali Torchi, l'ancien président de région a déclaré : « Je n'ai aucun lien avec cette personne. Je ne l'ai rencontrée pour la première fois qu'en 2013 ». « C'était durant l'été 2013, à Saïdia. Le gardien de l'immeuble est venu m'informer de l'intérêt de cet individu pour ma voiture personnelle, une Range Rover. Après plusieurs sollicitations de sa part, j'ai accepté de lui vendre le véhicule. Il m'a ensuite exprimé son souhait d'acquérir un appartement dans mon projet immobilier, ce qu'il a fait en réglant le prix du bien », a-t-il ensuite précisé. Bioui a tenu à insister sur la nature limitée de cette relation, affirmant : « Je n'ai eu aucune autre transaction avec lui, en dehors de cette vente. Je ne l'ai contacté par téléphone qu'une seule fois, en février 2014. C'était notre premier échange direct ». S'exprimant calmement devant les magistrats, l'ancien élu a indiqué que l'Escobar du Sahara s'était présenté à lui comme étant un ambassadeur et un investisseur, allant même jusqu'à lui exhiber un passeport diplomatique. L'ex-responsable au Parti Authenticité et Modernité (PAM) s'est dit surpris d'être mêlé à cette affaire, pointant du doigt les accusations portées contre lui par le ressortissant malien El Hadj Ahmed Ben Brahim : « Qu'ai-je fait à cet homme ? J'ai fini par comprendre qu'il s'agit d'un maître-chanteur et d'un menteur professionnel. C'est un escroc », a-t-il déclaré. Bioui a également nié avoir jamais rencontré cette personne dans un autre contexte, rejetant les propos l'accusant d'avoir participé à des soirées libertines organisées dans la « Villa California » par Saïd Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca. Sur ce point, il a été catégorique devant la cour : « Toutes ses déclarations sont mensongères. Si une preuve venait à démontrer ma présence dans cette villa aux dates qu'il avance, alors j'accepterai que tout ce qu'il a dit est vrai ». Il a également rejeté les affirmations attribuées à « Toufik Z. », le chauffeur d'Escobar du Sahara, les qualifiant de contradictoires et dénuées de tout fondement factuel. La cour est revenue sur les déclarations du trafiquant de drogue, qui affirme avoir acheté un appartement et une villa pour un montant total de 3,5 milliards de centimes. En réponse, Bioui a souligné les incohérences de ses propos, rappelant qu'il avait auparavant affirmé, dans un procès-verbal, avoir appris que c'était Belkacem El Mir qui avait acquis ladite villa. Il convient de noter que le tribunal a décidé de reporter l'affaire à jeudi prochain, afin de poursuivre l'audition d'Abdenbi Bioui, ancien président de la région de l'Oriental.