Le chef de la diplomatie nigériane a décliné la rencontre avec un représentant du front séparatiste, la présidence ayant de son côté également refusé toute audience. Le déplacement d'un représentant du polisario au Nigeria, à l'initiative de l'Algérie, s'est soldé par une réception minimale et purement protocolaire. Prévu comme une démonstration de soutien diplomatique, ce voyage a tourné court. Selon des sources diplomatiques, le ministre nigérian des Affaires étrangères a expressément refusé de recevoir ce que le polisario présente comme son « ministre des Affaires étrangères » au siège du ministère à Abuja. En lieu et place d'un entretien officiel, c'est le secrétaire général du ministère nigérian des Affaires étrangères qui a été chargé de recevoir le délégué séparatiste dans une salle secondaire, pour un bref échange de 15 minutes. Ce geste, qualifié de purement symbolique, a été interprété par plusieurs observateurs comme un message clair de prudence de la part du Nigeria, pays qui avait pourtant reconnu la pseudo « rasd » dans les années 1980. Le désaveu ne s'est pas arrêté là. Des rapports concordants révèlent que même la présidence nigériane a décliné toute rencontre avec les membres du Polisario. Le président Bola Ahmed Tinubu, selon les mêmes sources, n'a manifesté aucun intérêt pour cette visite, pourtant portée par la diplomatie algérienne qui continue de chercher à mobiliser certains pays africains autour de sa position sur le Sahara. Cette posture nigériane s'inscrit dans un contexte régional et continental marqué par des repositionnements progressifs autour de la question du Sahara marocain, notamment au sein des pays d'Afrique anglophones. Plusieurs de ces pays ont fait part, ces derniers mois, de leur soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Le Ghana, par exemple, a officialisé son appui à l'intégrité territoriale marocaine à travers une coopération bilatérale renforcée, mettant en avant le plan d'autonomie comme cadre unique de règlement du différend. Cette position a été concrétisée lors de visites ministérielles et d'accords visant à développer la coopération économique et politique entre Rabat et Accra. De son côté, le Kenya a rejoint ce mouvement en affirmant son adhésion à la légitimité historique du Maroc sur le Sahara. Cette dynamique est également soutenue par des voix politiques influentes en Afrique du Sud, notamment le parti Umkhonto weSizwe, qui s'est récemment déclaré en faveur d'un rapprochement avec le Maroc et a reconnu la marocanité du Sahara, mettant en avant des arguments historiques et juridiques solides. Ces évolutions illustrent une tendance claire parmi les pays anglophones du continent : une reconnaissance croissante de la position marocaine, soutenue par une volonté commune de stabilité régionale et de solutions africaines aux défis territoriaux. Ce réalignement met en lumière l'impact de la diplomatie marocaine, qui associe coopération économique et dialogue politique pour renforcer son leadership continental.