Le dernier rapport de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Maroc dresse un panorama détaillé des enfants migrants non accompagnés présents dans le pays, issus de 27 nationalités différentes. Il met en lumière leurs profils, leurs âges, ainsi que les actions menées pour leur protection. Le document aborde également les efforts de l'OIM dans la lutte contre la traite des êtres humains et l'aide apportée aux réfugiés et populations vulnérables sur le territoire marocain. Dans son dernier rapport portant sur l'année 2024, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Maroc présente des données actualisées sur les mineurs non accompagnés candidats à la migration, qu'ils soient Marocains ou originaires d'autres pays. Ce document fournit également des informations sur les nationalités des victimes de la traite des êtres humains, celles des migrants en situation irrégulière présents sur le territoire, ainsi que des personnes ayant sollicité un retour volontaire dans leur pays d'origine, parmi lesquelles figurent aussi des Marocains établis à l'étranger. Élaboré par l'OIM Maroc, agence des Nations unies, ce rapport met en lumière les efforts menés pour la protection des enfants migrants non accompagnés. En partenariat avec des associations locales à Nador, Casablanca et Marrakech, l'organisation a identifié ces enfants, ainsi que ceux séparés de leurs parents, en distinguant les profils marocains et étrangers afin de leur apporter une aide ciblée. Au total, 1.024 enfants non accompagnés ont été recensés, dont 704 garçons et 320 filles. Parmi eux, 375 sont de nationalité marocaine, tandis que 639 proviennent de 26 autres pays, principalement de Guinée Conakry, du Sénégal et de Côte d'Ivoire. Le rapport précise que 93 % de ces enfants ont entre 13 et 17 ans, ce qui signifie que 7 % ont moins de 13 ans. Concernant l'aide au retour volontaire vers le pays d'origine ou à la réinsertion, les chiffres révèlent que l'Organisation, avec ses partenaires au Maroc, a facilité le retour volontaire de 2.196 migrants originaires de 32 pays. La principale destination du retour volontaire est la Côte d'Ivoire, avec 523 retours, dont la majorité sont des femmes, suivies des hommes, puis des enfants. Vient ensuite le Sénégal, où le nombre d'hommes dépasse largement celui des femmes, avec un total de 453 personnes retournées. La Guinée suit avec 410 retours, puis le Mali, la Gambie, le Nigeria, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Tchad, le Cameroun, les Philippines, la Guinée-Bissau, le Burkina Faso, le Ghana, le Sri Lanka, le Togo, le Gabon, l'Algérie, l'Inde, la Sierra Leone, Madagascar, le Niger, l'Argentine, ainsi qu'une personne de Tunisie, une autre de Turquie, une des Émirats arabes unis, une du Bangladesh, une d'Égypte et une de la République dominicaine. L'Organisation a également aidé des Marocains à retourner dans leur pays, la majorité d'entre eux étant en Turquie, avec environ 2 550 personnes ayant demandé un retour volontaire. Par ailleurs, 32 Marocains ont sollicité un retour volontaire depuis les Pays-Bas, suivis de demandes en provenance d'Allemagne, de Grèce, de Belgique, de Serbie, d'Égypte, d'Oman et d'autres pays. Enfin, des retours isolés ont été enregistrés depuis la Finlande, l'Islande, l'Indonésie, l'Iran et la Suisse. Depuis le Maroc, l'Organisation a facilité l'installation de 176 réfugiés aux États-Unis et de 205 au Canada, issus de diverses origines telles que le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, la Syrie, le Mali, le Pakistan, le Yémen, l'Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, l'Éthiopie, l'Afghanistan et le Soudan. Par ailleurs, plus de 10.000 personnes au Maroc ont bénéficié d'aides alimentaires et non alimentaires liées à la santé publique, dont 7 % étaient des enfants non accompagnés. Quatre cent trente-six personnes ont reçu une assistance juridique, environ 86.000 ont bénéficié d'une aide médicale, et 2.492 ont profité d'un soutien en santé mentale. En outre, 109 enfants non accompagnés ou séparés de leurs parents ont suivi des cours d'intégration, parmi lesquels certains ont appris la langue darija. L'année 2024 a connu une augmentation notable de l'aide apportée aux populations en situation de vulnérabilité, avec une hausse de 21 % du nombre de bénéficiaires par rapport à 2023, année durant laquelle près de 24.000 personnes avaient reçu une assistance. L'accès aux services de santé a également augmenté de plus de 60 %, une partie des bénéficiaires étant intégrée dans un suivi médical plus large, notamment les enfants non accompagnés ou séparés de leurs parents. En 2024, l'Organisation a mis l'accent au Maroc sur « l'intégration communautaire » à travers des activités culturelles et sportives, qui ont bénéficié à un nombre de personnes deux cents fois supérieur à celui de l'année précédente, incluant également d'autres groupes en situation de vulnérabilité. Concernant la contribution de l'Organisation dans la lutte contre la traite des êtres humains, en collaboration avec les institutions officielles marocaines telles que le ministère de la Justice, le rapport révèle qu'elle a accompagné 40 victimes de la traite, dont 32 femmes et 8 hommes. Parmi elles figurent des citoyens marocains exploités en Oman, en Turquie et en Thaïlande, ainsi que des victimes étrangères identifiées au Maroc. L'Organisation a aidé 10 Marocains victimes de la traite, ainsi que trois victimes originaires du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire et du Cameroun, ainsi que 27 victimes étrangères ayant choisi de rester au Maroc, qui ont reçu une aide humanitaire d'urgence ainsi que des soins médicaux et psychologiques.