À fin juin 2025, le déficit budgétaire du Maroc s'est établi à 31 milliards de dirhams, en légère hausse par rapport à l'année précédente. Cette évolution s'inscrit dans un contexte de reprise économique soutenue, marqué par des recettes fiscales dynamiques mais contrebalancées par une progression plus rapide des dépenses publiques. La situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) au titre du premier semestre 2025 s'est déroulée dans un environnement globalement favorable. La croissance a atteint +4,8 % au premier trimestre, portée notamment par le rebond du secteur agricole après six années de sécheresse, ainsi qu'une accélération des activités non agricoles comme le BTP, l'industrie et le tourisme. Dans ce contexte, le déficit budgétaire s'est creusé à 31 milliards de dirhams, contre 27,5 milliards à la même période de 2024. Cette dégradation s'explique par une hausse des dépenses de 32,8 milliards de dirhams, plus importante que celle des recettes (+29,3 milliards). Des recettes fiscales en nette progression, tirées par l'impôt sur les sociétés Les recettes ordinaires ont enregistré une croissance de 17,7 %, atteignant 195,2 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 49,4 % par rapport aux prévisions annuelles. Cette hausse est principalement imputable aux recettes fiscales, en progression de 16,6 %, grâce à un fort dynamisme de l'impôt sur les sociétés (IS), qui affiche une croissance de 32,9 % à 53 milliards de dirhams. Le complément de régularisation et les acomptes versés ont atteint des niveaux records. L'impôt sur le revenu (IR) progresse également de 22,7 %, notamment en raison d'une opération de régularisation fiscale volontaire en janvier, qui a généré 3,8 milliards de dirhams. La TVA connaît une hausse plus modérée (+7,1 %), tandis que les taxes intérieures de consommation progressent de 13,8 %, portées par les produits énergétiques. À l'inverse, les droits de douane reculent de 10,8 %. Les recettes non fiscales, bien que représentant une part moindre, enregistrent une hausse notable de 36 %, atteignant 16,1 milliards de dirhams. Bank Al-Maghrib et l'Agence nationale de la conservation foncière en sont les principaux contributeurs. Des dépenses tirées par les transferts sociaux et les intérêts de la dette Les dépenses ordinaires ont progressé de 15,4 %, atteignant 177 milliards de dirhams, avec un taux d'exécution de 50 %. L'augmentation concerne principalement les dépenses de biens et services (+20,7 %), en lien avec des transferts supplémentaires vers le fonds d'appui à la protection sociale (12 milliards de dirhams) et les établissements publics. Les charges de personnel ont crû de 10,8 %, tandis que les intérêts de la dette ont augmenté de 14,9 %, reflétant une hausse de la charge de la dette intérieure. En revanche, les dépenses de compensation ont fortement reculé (-27,5 %), du fait de la baisse des subventions au gaz butane, au sucre et à la farine, ainsi que de la non-reconduction de l'aide au secteur du transport routier. Les dépenses d'investissement ont atteint 50,6 milliards de dirhams, en hausse de 2,4 milliards. Leur taux de réalisation s'élève à 47,9 %, confirmant une bonne cadence d'exécution. En ce qui concerne le besoin de financement, il s'est établi à 46 milliards de dirhams, en augmentation par rapport aux 30,5 milliards de l'année précédente. Pour le couvrir, le Trésor a mobilisé 11,7 milliards sur le marché intérieur et 34,3 milliards à l'extérieur. Les tirages extérieurs incluent notamment 20,9 milliards levés sur les marchés internationaux.