Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a sollicité, dimanche, l'aide du CICR pour fournir "nourriture" et "traitement médical" aux otages israéliens dans la bande de Gaza, en proie à une catastrophe humanitaire, où le Hamas a exigé en retour l'ouverture de "corridors humanitaires". La publication depuis jeudi par le mouvement islamiste palestinien et son allié du Jihad islamique de trois vidéos montrant deux otages israéliens très affaiblis a ravivé en Israël le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord pour libérer ces captifs, enlevés lors de l'attaque du Hamas en Israël du 7 octobre 2023. Dans le territoire palestinien, dévasté par près de 22 mois d'attaque israéliennes génocidaires et menacé de "famine généralisée" selon l'ONU, l'armée israélienne a tué 119 Palestiniens et blessés 866 autres dans des attaques menées dans la bande de Gaza en 24 heures entre samedi et dimanche derniers, portant à 60.839 le nombre de Palestiniens tués depuis octobre 2023. Un communiqué rendu publique dimanche par le ministère de la Santé à Gaza, fait état 119 corps ont été acheminés vers les hôpitaux, tandis que 866 personnes ont été blessées, portant le bilan des blessés à 149.588. De nombreuses victimes restaient piégées sous les décombres et sur les routes.
Pas de traitement de faveur pour les otages Par ailleurs et suite à la diffusion d'images de soldats de l'armée israélienne retenu par le Hamas, le Premier ministre israélien avait sollicité le comité international de la Croix-Rouge (CICR). Netanyahu "a parlé avec le chef la délégation du Comité international de la Croix-Rouge dans notre région", et a "sollicité son implication pour fournir de la nourriture à nos otages et leur prodiguer un traitement médical immédiat", a indiqué son bureau. Les Brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas, ont réagi en exprimant leur volonté de répondre à toute demande du Comité international du CICR visant à acheminer de la nourriture et des médicaments aux otages israéliens, toutefois elles exigent que des couloirs humanitaires soient ouverts régulièrement et en permanence pour l'acheminement de la nourriture. Le porte-parole des Brigades, Abu Obeida, a affirmé que l'acceptation de cette demande impliquerait également l'arrêt de toutes les frappes aériennes israéliennes pendant les heures de livraison des prisonniers. Il a précisé que les Brigades al-Qassam n'affament pas délibérément les prisonniers, soulignant qu'«aucun prisonnier ne bénéficiera de privilèges particuliers compte tenu du crime de famine et du siège imposé à Gaza».
« Les soldats ont ouvert le feu sur les gens. J'étais là » Réfugiée dans le camp d'Al-Mawasi, dans la bande de Gaza, avec ses trois enfants, Hadeel lève les yeux vers le ciel chaque jour. «Vous entendez ça ? Ce sont les avions qui envoient l'aide. On ne fait que les voir et les entendre, c'est tout », dit-elle, jointe depuis Ramallah. Son mari a été gravement blessé à la tête dans un bombardement. Son état ne lui permet pas de courir vers les cargaisons d'aide. Hadeel ne fait qu'observer les parachutes au loin. «Et on ne sait pas où ça tombe ! C'est dur d'y aller ! Et puis ça demande un homme en bonne santé pour pouvoir courir et aller chercher l'aide !», reprend-elle. L'acheminement de l'aide par les terres demeure aussi très compliqué. Olga Cherevko est volontaire du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies à Gaza. «Des dizaines de milliers de personnes affamées viennent chercher l'aide à l'arrière de nos camions, mais cela n'arrive pas jusqu'aux plus vulnérables, qui ne peuvent pas venir jusqu'à nous», estime Olga. Seule option possible pour que l'entrée de l'aide soit efficace, l'arrêt total et prolongé des assauts israéliens. Dans le sud près du centre de la GHF, "les soldats ont ouvert le feu sur les gens. J'étais là, personne ne constituait une menace", a affirmé un témoin, Jabr Al-Sha'er, 31 ans.
