La préfète du Rhône, Fabienne Buccio, a publiquement regretté l'inertie du consulat général d'Algérie à Lyon, l'accusant de ne plus émettre aucun laissez-passer consulaire depuis un an, entravant selon elle les procédures d'éloignement de ressortissants en situation irrégulière impliqués dans des infractions violentes. Une annonce qui a provoqué une grande polémique en France. Au cours d'un entretien accordé à la presse, Mme Buccio a affirmé que «le consul général d'Algérie à Lyon n'a délivré aucun laissez-passer depuis un an», ajoutant : «Même quand ils ont des passeports, et qu'on envoie une escorte, ils refusent leurs ressortissants.» Selon la représentante de l'Etat, cette absence de coopération consulaire affecte directement l'efficacité des mesures d'éloignement décidées à l'encontre de personnes en situation irrégulière, notamment celles impliquées dans des actes de délinquance. Une criminalité violente en hausse dans le Rhône La préfète a souligné que «60 % des faits de vols avec violences», dont l'augmentation est qualifiée de «très forte» dans le département, seraient imputables à des «personnes étrangères en situation irrégulière». Cette proportion interpelle alors que le nombre total de personnes mises en cause par la police nationale et la gendarmerie dans le Rhône a atteint 19 181 au premier semestre 2025, soit une progression de 6 % par rapport à la même période en 2024. Plus de 8 000 gardes à vue ont été recensées, et 550 individus ont été placés sous écrou. Renforcement du maillage policier dans les quartiers centraux En parallèle, les forces de l'ordre ont accentué leur présence dans les quartiers centraux de la métropole lyonnaise – les secteurs des Terreaux, de la Confluence, de la Guillotière ou de la Part-Dieu – dans le cadre des opérations de sécurité du quotidien (OSQ). Cette mobilisation accrue aurait permis, selon les chiffres communiqués par la préfecture, une réduction des vols avec violence et des vols à la tire comprise entre 20 % et 30 %, en fonction des zones. Le recours à l'amende forfaitaire délictuelle (AFD) pour port d'arme prohibé a, quant à lui, progressé de 82 %, avec 946 verbalisations contre 522 au premier semestre 2024. Fermetures administratives et répression économique Par ailleurs, la préfète a annoncé la fermeture administrative de 93 établissements commerciaux sur la même période, pour des motifs relevant de l'hygiène, du travail dissimulé ou du non-respect de la réglementation. Elle a indiqué que ces sanctions visaient à «tarir les économies souterraines qui entretiennent la délinquance violente». Aucune réponse officielle n'a été apportée, à ce jour, par le consulat général d'Algérie à Lyon. La préfète laisse entendre, à demi-mot, que l'Algérie transforme la question migratoire en levier politique, faisant de l'irrégularité une arme de rapport de force avec l'Etat français.