À seulement 24 ans, Oblique Seville a écrit une nouvelle page de l'histoire de l'athlétisme jamaïcain. Dimanche, sur la piste survoltée du stade olympique de Tokyo, il a décroché son tout premier titre mondial sur 100 mètres, en s'imposant avec un chrono de 9'77''. Un an après avoir terminé dernier de la finale olympique à Paris, le sprinteur a pris une éclatante revanche. En devançant ses rivaux, Seville a non seulement dominé la course reine, mais il a surtout mis fin au règne de l'Américain Noah Lyles, champion du monde et olympique en titre. Lyles, cette fois, a dû se contenter de la troisième place (9'89''). La médaille d'argent est revenue à un autre Jamaïcain, Kishane Thompson, auteur d'un impressionnant 9'82. Avec ce doublé jamaïcain, le sprint mondial retrouve des accents d'une époque mythique. Depuis la retraite en 2017 de l'inégalé Usain Bolt, détenteur du record du monde (9'58), la Jamaïque n'avait plus triomphé sur les distances reines du 100 m et du 200 m lors des grands championnats. La victoire de Seville symbolise ainsi une véritable renaissance, redonnant au pays ses lettres de noblesse dans le sprint. Pour beaucoup d'observateurs, cette victoire marque peut-être le début d'une nouvelle ère. Si Bolt avait laissé un vide immense, Seville incarne aujourd'hui l'espoir d'une génération décidée à rendre au drapeau jamaïcain la première place sur la ligne droite la plus célèbre du sport mondial.