Depuis la tribune de l'ONU, l'Émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, a accusé Israël de vouloir imposer une nouvelle réalité géopolitique en Syrie à travers des plans de morcellement, appelant la communauté internationale à défendre l'unité et la souveraineté syriennes. « Les interventions extérieures doivent être rejetées, en particulier les efforts d'Israël pour morceler la Syrie », a affirmé Cheikh Tamim, appelant la communauté internationale à « saisir l'opportunité pour se tenir aux côtés du peuple syrien » et à soutenir l'unité et la souveraineté du pays. Le dirigeant qatari a également dénoncé le recours croissant au « droit de la force » dans les relations internationales, qui, selon lui, consacre « la loi de la jungle » au détriment du droit international. Selon lui, « les violations répétées sont perçues comme un signe de faiblesse lorsqu'elles ne rencontrent pas de fermeté ». Par ailleurs, Cheikh Tamim est revenu sur l'attaque meurtrière qui a visé récemment un réunion de médiation organisée par le Qatar en présence d'une délégation du Hamas. Cette frappe israélienne, qualifiée de « perfide », a causé la mort de six personnes, dont un ressortissant qatari. « Il s'agit d'une violation flagrante des normes internationales, un acte que nous avons classé comme terrorisme d'État », a-t-il martelé. Il a en ce sens rappelé que Doha mène, depuis deux ans, une médiation active aux côtés de l'Égypte et des États-Unis pour mettre fin à la guerre à Gaza, et que ces efforts avaient permis la libération de 148 otages. « Aucun acteur n'assassine la délégation avec laquelle il négocie, sauf s'il cherche à saboter le processus de médiation », a-t-il dit, accusant Israël d'avoir sciemment compromis les discussions. Concernant la question palestinienne, l'Émir du Qatar a critiqué le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, qu'il accuse de voir dans la guerre « une occasion d'élargir les colonies et de changer le statu quo à Jérusalem ». « Netanyahu se vante d'avoir empêché toute perspective de paix avec les Palestiniens », a-t-il souligné, notant qu'Israël « tente d'imposer sa volonté à son voisinage arabe, en qualifiant d'ennemis ou d'antisémites tous ceux qui s'y opposent ». A cet égard, Cheikh Tamim a salué les pays ayant récemment reconnu l'État de Palestine, estimant que ces reconnaissances démontrent que « la violence n'effacera pas une cause aussi profondément enracinée que celle du peuple palestinien ».