Tout en réaffirmant sa disponibilité à engager un dialogue ouvert et constructif avec les jeunes, le gouvernement insiste sur le caractère inacceptable des actes de vandalisme et rappelle son devoir de garantir l'ordre et la sécurité publics dans le respect de la loi. C'est ce qu'ont affirmé jeudi les ministres lors d'une conférence de presse. Intervenant lors du point de presse tenu jeudi à l'issue de la réunion du Conseil de gouvernement, pour répondre aux questions des journalistes sur les récents événements que connaît le pays, notamment les protestations de la Génération Z et les actes de vandalisme enregistrés dans plusieurs villes du Royaume, le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a déclaré qu'« il est inconcevable pour quiconque animé par la moindre fibre patriotique d'accepter que la sécurité et l'ordre publics soient mis à mal. Une telle situation n'aboutira à rien, sinon à nuire à nous tous ». Après avoir rappelé certaines avancées du gouvernement en matière de formation et d'inclusion économique, le ministre a affirmé que l'Exécutif comprend les revendications des jeunes et se dit prêt à engager immédiatement un dialogue constructif, à travers une intervention gouvernementale, comme cela a été indiqué dans le discours officiel. « Il est indispensable de structurer ce dialogue afin d'aboutir à des résultats concrets, toutes les propositions devant naturellement être mises sur la table. Il faut aussi que les initiatives soient crédibles », a-t-il poursuivi. Sekkouri a également rappelé que les forces de sécurité sont elles-mêmes des citoyens, partie intégrante de la société, et qu'elles doivent assumer pleinement leur rôle de protection des personnes et de préservation de l'ordre. Et d'ajouter : « Je crois que, malgré la difficulté de cette période pour chacun, personne n'accepte ce qui se passe. Il est donc nécessaire de faire preuve de raison et de travailler à l'apaisement de la situation ». De son côté, le secrétaire d'Etat chargé de l'Intégration sociale, Abdeljabbar Rachidi, a réaffirmé que la main du gouvernement reste tendue et ouverte au dialogue. « Nous voulons transférer ce débat de l'espace virtuel et des expressions de la jeunesse dans la rue vers un cadre institutionnel : un dialogue avec le gouvernement et les décideurs, afin de débattre ensemble et de définir les priorités. La réforme de l'éducation et celle de la santé font d'ailleurs consensus. De grands efforts sont déployés pour réformer le système de santé dans notre pays », a-t-il expliqué. Par ailleurs, le responsable a reconnu que la mise en œuvre de ces réformes nécessite du temps, tout en soulignant que le gouvernement est conscient de l'urgence d'accélérer le rythme. Plusieurs mesures ont déjà été engagées, notamment le renforcement de l'inspection et du contrôle dans les hôpitaux au niveau national, jugé essentiel. « Nous sommes prêts à dialoguer, à discuter, à définir les priorités et à les appliquer. Nous ne nous contentons pas d'écouter, nous sommes également disposés à établir un agenda, à respecter nos engagements et à entendre la jeunesse dans toute sa diversité d'expressions, que ce soit avec le gouvernement, les partis politiques ou même au sein du Parlement. Nous sommes aussi prêts à accueillir et à encadrer ce débat public », a-t-il insisté. Pour Rachidi, la protestation pacifique, l'expression des aspirations de la jeunesse et la présentation des revendications dans un cadre serein ne posent aucun problème. En revanche, dévier de cette démarche pour s'adonner à des actes de vandalisme, à des atteintes aux biens publics et privés ou à d'autres formes de violence, n'est acceptable pour aucun citoyen. Il a enfin souligné que l'Etat a le devoir, constitutionnel, légal et moral, d'intervenir pour protéger les biens, garantir la sécurité des citoyens et préserver l'ordre public, dans le strict respect de la loi.