Le chanteur rifain Mustafa Soulite est décédé ce dimanche au Centre hospitalier universitaire de Tanger, des suites de graves brûlures au troisième degré qu'il avait subies la semaine dernière lors d'une agression d'une extrême violence à Al Hoceïma. L'artiste, connu dans la région du Rif pour son engagement culturel et ses chansons en amazighe, avait été transféré d'urgence de l'hôpital d'Al Hoceïma vers Tanger après la détérioration de son état de santé. Il était maintenu depuis plusieurs jours en soins intensifs, sans que les médecins ne puissent stabiliser son état. Les faits remontent au 7 octobre, lorsque Soulite, qui souffrait par ailleurs d'un handicap physique, a été aspergé d'un liquide inflammable par un individu sur l'avenue Al-Zallaqa à Al Hoceïma. L'agresseur a ensuite mis le feu à son corps, sous les yeux de passants choqués. La scène, d'une violence inouïe, avait rapidement suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux et au sein de la société civile. Le parquet près la Cour d'appel d'Al Hoceïma avait immédiatement ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire afin d'élucider les circonstances du drame. Le principal suspect avait été placé en garde à vue dans l'attente des résultats de l'enquête menée par les services de la gendarmerie. Le décès du chanteur, décrit par ses proches comme un artiste « humble, aimé et profondément attaché à sa région », a provoqué une vive émotion dans le Rif, où plusieurs habitants ont exprimé leur colère et leur tristesse face à ce drame. Les funérailles de Mustafa Soulite devraient avoir lieu dans sa ville natale, en présence de sa famille, d'amis artistes et de nombreux habitants venus lui rendre un dernier hommage.