Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a implicitement rejeté une médiation saoudienne visant à normaliser les relations avec le Maroc, rompues depuis août 2021. «Il y a des frères, animés de bonne foi, qui nous demandent de rouvrir les frontières» avec le Maroc, a-t-il déclaré lors d'une allocution devant les hauts gradés de l'armée algérienne. «Les frontières n'ont pas été fermées à cause du Sahara occidental, mais pour d'autres raisons. Sur les 63 années d'indépendance, nos frontières ont été fermées pendant plus de 45 ans. Il faut être réaliste et cesser d'inventer des mensonges.» Abdelmadjid Tebboune Cette déclaration du président Tebboune intervient sur fond de rumeurs au sujet d'une nouvelle tentative de médiation saoudienne entre l'Algérie et le Maroc. En effet, le chef de l'Etat algérien a reçu le lundi 6 octobre l'ambassadeur saoudien à Alger, Abdullah ben Nasser Al Bussairy, qui lui a remis une lettre du prince héritier saoudien Mohammed ben Salman. Fait notable, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, n'était pas présent à cette réunion. Le lendemain, le roi Mohammed VI accordait une audience au prince Turki Ben Mohammed Ben Fahd Ben Abdelaziz Al Saoud, ministre d'Etat et membre du conseil des ministres saoudien, porteur d'un «message verbal» de Mohammed Ben Salman. Pour rappel, le président Abdelmadjid Tebboune avait déjà refusé des médiations arabes. «Aucun pays ne peut se poser en médiateur entre le Maroc et l'Algérie», avait-il affirmé en décembre 2022.