L'Algérie a décidé de boycotter la Semaine mondiale de l'énergie, qui se tient actuellement en Russie. Cette absence est perçue comme un signe de protestation du régime algérien contre la récente position de Moscou dans le dossier du Sahara. Le boycott de l'Algérie à ce grand forum consacré à l'énergie, intervient après que le chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov, ait tranché sur la question du Sahara, en affirmant un peu plus la position de Moscou. Si la Russie a toujours eu une position prudente sur la question, elle a également défendu les principes du droit international en soutenant une solution dans le cadre de l'ONU. Debut de semaine, le ministre russe des Affaires étrangères, a précisé la position de son pays en montrant qu'elle n'est pas contre la proposition d'autonomie soumise par le Maroc en 2017, en allant jusqu'à soutenir qu'il s'agit d'une forme d'autodétermination, tout en reconnaissant que le processus onusien a conclu à l'impossibilité d'organiser un référendum. Ces mots ont fait comme l'effet d'un bombe en Algérie. Le pays n'a pas commenté les propos du ministre russe, mais la réponse s'est manifestée d'une autre manière, avec l'absence de délégation algérienne à la Semaine mondiale de l'énergie, l'un des plus grands forums internationaux consacrés à l'avenir de l'énergie durable organisée à Moscou. L'Algérie, parrain de la milice du polisario, et qui refuse le dialogue entre les parties pour arriver à une solution politique, pragmatique, instaurant la paix dans la région, continue de s'accrocher à l'option du référendum et s'oppose à toutes les résolution de l'ONU notamment celles qui demandent la reprise des pourparlers de paix. En s'opposant au processus politique, malgré le soutien international à la proposition d'autonomie, l'Algérie garde la dossier du Sahara dans une impasse, emprisonné dans 50 ans d'inaction et de perspectives pour les Sahraouis encore retenus dans les camps de Tindouf dans le sud algérien. Selon le site Sahel Intelligence, spécialisé dans les affaires africaines, « sur instruction directe du président Abdelmadjid Tebboune, aucune délégation algérienne n'a pris part à l'événement » organisé en Russie alors que 84 pays participent cette semaine. « Le Kremlin aurait réaffirmé son soutien au plan d'autonomie marocaine sous souveraineté du Royaume, une ligne que l'Algérie rejette farouchement depuis des décennies » affirment des sources diplomatiques citées par le média. Cela se produit alors que le Maroc et la Russie se rencontrent actuellement à Moscou dans le cadre du Partenariat Stratégique Approfondi, conclu en mars 2016, entre le Roi Mohammed VI et le président russe, Vladimir Poutine. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, y représente le Maroc, et des discussions sont ouvertes sur plusieurs sujets avec son homologue russe, Sergei Lavrov. « Le dialogue entre nos deux pays aura des résultats positifs », a déclaré Bourita lors d'une conférence de presse jeudi. « Il s'agit d'un dialogue qui n'est contre personne, mais un dialogue pour renforcer la paix et la stabilité régionales », a ajouté le ministre. Cependant, l'Algérie semble prendre la coordination entre Moscou et Rabat comme un signe qui lui est hostile. Toutefois, cette interprétation semble davantage concerner les relations entre l'Algérie et la Russie, puisque le gouvernement algérien n'aurait pas apprécié la position de Moscou non seulement sur le Sahara mais aussi sur la question du Mali. Concernant le Sahara, il s'agirait de la question centrale ayant provoqué le boycott algérien. « Cette reconnaissance du projet marocain a provoqué la colère du pouvoir algérien, qui a ordonné à ses hauts responsables de boycotter l'événement russe », souligne Sahel intelligence. Sur le sujet du Mali, le pays se fait épauler par le Russie pour pacifier le nord, mais l'Algérie a entamé des actions hostiles provoquant une crise diplomatique de taille avec Bamako. « Moscou aurait également exprimé des inquiétudes sur le rôle trouble joué par l'Algérie dans le nord du Mali, où plusieurs rapports occidentaux et africains évoquent des interférences sécuritaires algériennes via des réseaux paramilitaires, des groupes terroristes et des milices armés locaux », souligne la même source ajoutant que les manœuvres algériennes sont mal vues par le Kremlin.
