Les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, ont déjà exprimé leur soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara. La Russie, jusqu'ici silencieuse, a annoncé ce 13 octobre être prête à envisager favorablement cette initiative sous supervision onusienne. À quelques jours d'une session décisive du Conseil de sécurité consacrée à la question du Sahara, Moscou vient de marquer un tournant significatif dans sa position. Le ministre russe des Affaires étrangères, M. Sergueï Lavrov, a déclaré lundi 13 octobre 2025 à Moscou, lors d'une rencontre avec des représentants des médias arabes, que son pays se disait prêt à examiner favorablement le plan d'autonomie proposé par le Maroc, à condition qu'il soit accepté par toutes les parties et placé sous la supervision des Nations unies. En effet, le chef de la diplomatie russe a reconnu que le conflit du Sahara dure depuis plus d'un demi-siècle, et précisé que la Russie soutient « le principe d'autodétermination par le dialogue », rappelant que la solution initialement envisagée, celle du référendum, « ne correspond plus à la réalité » du terrain. Il a souligné que le plan marocain représente aujourd'hui une voie « réaliste de règlement », sous réserve d'un consensus et d'un encadrement onusien clair. Lire aussi : ONU : Les Emirats arabes unis réaffirment leur soutien au plan d'autonomie marocain La Russie assure en octobre la présidence tournante du Conseil de sécurité, ce qui lui confère une influence particulière sur l'agenda diplomatique. Par ailleurs, le pays a confirmé que la question du Sahara figurera parmi les priorités des discussions et que Moscou envisage de proposer une déclaration présidentielle rappelant le rôle central de l'ONU dans ce dossier. Selon les experts, cette posture introduit une évolution majeure dans la dynamique du débat international, jusque-là dominé par les positions déjà favorables de Washington, Paris et Londres. Sur le plan régional, cette réorientation diplomatique a suscité des inquiétudes notables chez l'Algérie, qui voyait en la Russie un partenaire de poids dans la défense de ses thèses. Selon des experts, cette évolution est perçue comme un désaveu pour une politique étrangère longtemps fondée sur le soutien russe. Les démarches récemment entreprises à Moscou par les représentants algériens, en vue d'obtenir une position ferme de la part du Kremlin, n'ont pas produit les résultats escomptés. Sur le plan international, d'après les mêmes sources, ce repositionnement russe pourrait avoir un effet d'entraînement, notamment auprès d'autres Etats membres du Conseil de sécurité, y compris les pays du Sud. En se déclarant prêt à considérer le plan d'autonomie marocain, Moscou réduit l'espace diplomatique de ceux qui s'opposent encore à une issue politique encadrée par l'ONU. En parallèle, de nombreux observateurs évoquent également la possibilité que la Chine, au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, reconnaisse dans les prochains jours la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud. Pour l'heure, Pékin maintient une ligne de neutralité active, mettant en avant la recherche d'une solution pragmatique et durable sans contester la souveraineté du Maroc. Lors de la visite du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, M. Nasser Bourita à Pékin en septembre 2025, les autorités chinoises ont souligné la consolidation du partenariat économique bilatéral, marqué par une augmentation de 19% des échanges entre janvier et juillet de la même année.