Le rôle de la pratique judiciaire dans la garantie du respect du droit international humanitaire a été au centre de discussions et d'échanges entre experts nationaux et internationaux à Rabat. Organisée par la Présidence du ministère public en partenariat avec la Commission nationale du droit international humanitaire, la session de formation a connu la participation du procureur général du Roi près la Cour de cassation et Président du ministère public, Hicham Balaoui. La Présidence du ministère public a mis en œuvre un programme global visant à renforcer les capacités de ses magistrats et de l'ensemble des acteurs chargés de l'application de la loi dans les domaines du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire. Il s'agit d'œuvrer à plus d'efficience dans le traitement de ces cas qui ont souvent trait à des affaires sérieuses comme les crimes de guerre. Ce programme s'inscrit dans une vision à long terme qui consiste à faire de la formation continue un levier essentiel pour améliorer la performance du système judiciaire. Cette démarche s'inscrit également dans l'engagement du Maroc envers ses obligations internationales et dans la volonté d'aligner la pratique judiciaire nationale sur les standards universels de justice et de protection des victimes. La session de formation organisée à Rabat, comprend des formations spécialisées et des rencontres scientifiques régulières, dans le cadre d'une vision visant à diffuser la culture des droits humains et à permettre de comprendre et d'appliquer de manière optimale les principes et dispositions de ces deux branches du droit. Balaoui a présidé cette rencontre qui s'est intéressée notamment aux formes de protection que le droit international humanitaire accorde aux personnes et aux biens durant les conflits armés, ainsi que sur les mécanismes juridiques internationaux garantissant cette protection. L'un des défis à comprendre est de faire la distinction entre le droit international humanitaire et le droit international des droits de l'homme dans leurs champ d'application et leurs mécanismes de contrôle. Alors que le premier s'applique principalement en période de conflit armé, le second demeure en vigueur en tout temps, ce qui impose aux juges une analyse fine des contextes et des instruments juridiques pertinents. Il s'agit aussi d'expliquer les critères et normes adoptés pour différencier les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le crime de génocide. Cela permet notamment d'assurer la qualification correcte des infractions et garantir que la justice internationale et nationale coopèrent efficacement dans la lutte contre l'impunité.