La présidence du ministère public est intervenue dans la polémique entourant la procédure d'acquisition de médicaments, à la suite des déclarations d'Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD). Lors d'une séance plénière, celui-ci avait formulé de lourdes accusations de conflit d'intérêts au sein du gouvernement concernant l'achat d'un médicament précis. Ce mercredi, Abdellah Bouanou a révélé qu'il avait été informé de l'entrée en scène du ministère public, lequel a ouvert une enquête sur les éléments soulevés autour de l'acquisition des médicaments. Au cours de son intervention devant la Commission des secteurs sociaux, il a rappelé que « nous avons déjà connu des précédents : dès qu'un sujet est ouvert et que la justice s'en saisit, il devient impossible d'installer une commission d'enquête parlementaire, et pour nombre d'entre elles nous n'avons jamais eu les résultats ». Le président du groupe parlementaire a insisté : « Nous respectons et estimons l'institution judiciaire, qui demeure indépendante, et la coopération entre les pouvoirs est une réalité. Toutefois, sur ce dossier, nous avons demandé la mise en place d'une commission d'enquête, et cette démarche doit suivre son cours ». Bouanou a estimé que l'intervention de « toute autre partie » dans ce dossier lié aux médicaments réduit la portée et les prérogatives du Parlement. Selon lui, « la création d'une commission d'enquête s'impose, et ses conclusions permettront d'éclaircir l'ensemble des problématiques soulevées ». Il a également critiqué l'exposé présenté par le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, ainsi que par le directeur de l'Agence marocaine des médicaments et des produits de santé, jugeant qu'il ne fournit pas de réponses suffisantes. Il a ainsi réaffirmé la nécessité absolue de créer une commission d'enquête. Bouanou a en outre indiqué avoir été contacté par le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, au sujet du dépôt de la demande de création de cette commission, précisant qu'il lui avait répondu qu'il convenait d'attendre la réponse que le gouvernement apportera sur ce dossier.