Le ministère de la Santé et de la Protection sociale vient de dévoiler, ce jeudi 20 novembre 2025 à Rabat, la nouvelle plateforme dédiée à la surveillance, à l'analyse et à la prévention des décès maternels et des nouveau-nés (SSDMAR). Le ministre de la Santé et de la Protection sociale a officiellement mis en service une plateforme numérique nationale dédiée au suivi des décès maternels et néonatals. Présentée ce jeudi 20 novembre 2025 par le ministre de tutelle, Amine Tahraoui, cette innovation s'inscrit dans la dynamique de réforme engagée par le Royaume pour renforcer la qualité des soins et hisser la santé publique au rang de priorité nationale. Inspirée des orientations royales appelant à placer le citoyen au centre des politiques publiques, l'initiative marque une étape déterminante, tant par son ambition que par ses outils. Le ministère parie sur la donnée fiable, en temps réel, pour comprendre les causes profondes des décès liés à la grossesse, à l'accouchement et à la période postnatale, et pour actionner des mécanismes de réponse plus cohérents et plus rapides. Ce changement de paradigme repose d'ailleurs sur une gouvernance renforcée, une coordination accrue entre les niveaux national, régional et local, et une logique d'amélioration continue des pratiques. De plus, la plateforme se veut un instrument d'aide à la décision, capable de centraliser, analyser et interpréter des informations issues de l'ensemble du territoire. L'objectif, selon le ministère, est de réduire les décès évitables en identifiant les facteurs de risque, en documentant les défaillances systémiques et en recommandant des actions correctives adaptées aux réalités de terrain. Cette approche analytique permettra ainsi d'améliorer les réponses cliniques et de consolider la culture de la qualité au sein des structures sanitaires. La mise en service de ce nouvel outil intervient alors que les efforts entrepris depuis plus d'une décennie commencent à porter leurs fruits. Entre 2010 et 2018, le taux de mortalité maternelle a reculé de 112 à 72,6 décès pour 100.000 naissances vivantes, tandis que la mortalité néonatale est passée de 21,7 à 13,56 pour 1.000 naissances vivantes. Des chiffres encourageants, mais encore en deçà des ambitions nationales. La réduction des décès évitables reste un défi majeur qui requiert une meilleure coordination interinstitutionnelle et une prise en charge optimisée à toutes les étapes de la maternité. Avec cette plateforme, le ministère espère enclencher un changement structurel durable. Transparent dans la gestion des données, rigoureux dans l'analyse et réactif dans la mise en œuvre des mesures correctives, le nouvel outil pourrait devenir l'un des leviers les plus importants de la réforme sanitaire en cours. Il vise à améliorer les performances des établissements hospitaliers, renforcer la confiance du public dans le système de santé et offrir une vision plus précise et actualisée des indicateurs nationaux liés à la santé maternelle et infantile.