La Chambre des représentants a adopté dans son intégralité le Projet de loi de finances (PLF) 2026, et ce, par 165 voix contre 55, achevant ainsi la première partie de son circuit législatif. La balle est désormais dans le camp de la Chambre des Conseillers pour adoption avant de repasser par la première Chambre pour une seconde lecture. La Chambre des représentants a bouclé, vendredi 14 novembre 2025, l'examen du Projet de loi de finances n° 50-25 pour l'année 2026, à l'issue d'une séance plénière qui aura duré plus de trois heures. Le texte a été adopté par 165 députés contre 55, sans abstention, confirmant la même configuration de vote que lors de l'adoption de la seconde partie. Cette étape met un terme à la première phase du parcours législatif du PLF, après une semaine rythmée par de longues discussions en Commission des finances et par trois séances plénières successives. Jeudi, les députés avaient entamé le débat général autour de la première partie du projet. Vendredi, deux séances ont suivi, la première consacrée à la réponse du gouvernement et au vote de cette première partie. Quant à la seconde séance, elle a porté sur l'examen de la deuxième partie du PLF et sur l'adoption du texte dans son ensemble. Au total, la Commission des finances a ainsi cumulé près de 16 heures d'échanges nocturnes, témoignant de l'intensité des discussions. La Chambre des conseillers entre en scène L'examen du texte se déplace désormais vers la Chambre des conseillers, avant une deuxième lecture à la Chambre des représentants. Ce PLF, dernier du mandat gouvernemental, a suscité de vifs échanges entre majorité et opposition. Les débats ont, notamment, porté sur les amendements relatifs aux dispositions douanières et fiscales, en particulier les droits de douane sur certains produits industriels et les importations de médicaments. L'attention s'est également portée sur les amendements introduits par Fatema Tamni, députée de la Fédération de la gauche démocratique. Rejetés par la majorité au nom de l'article 77 de la Constitution, ces amendements ont suscité des interprétations divergentes au sein de l'hémicycle. Le président de la Chambre, Rachid Talbi Alami, a finalement tranché en s'appuyant sur la loi organique n°130-13 relative à la Loi de finances, rappelant ainsi le cadre de recevabilité des amendements. Le cadre juridique de la recevabilité des amendements Le débat s'est cristallisé autour de l'article 56 de la loi organique, cité par Abdellah Bouanou, président du groupe PJD. Cet article stipule l'irrecevabilité des amendements ou ajouts qui contreviennent aux dispositions de la loi organique ou à l'article 77 de la Constitution, lequel protège l'équilibre des finances publiques en limitant les amendements entraînant une charge supplémentaire pour le budget de l'Etat. Sur les 350 amendements déposés par les groupes parlementaires, 328 concernaient la première partie du PLF et 22 la seconde. Au final, seuls 30 d'entre eux ont été retenus. Ils se répartissent entre deux amendements proposés par le gouvernement, 23 issus de la majorité et les autres provenant de l'opposition. Les groupes ayant déposé le plus grand nombre d'amendements sont le PJD (117), le Groupe socialiste-opposition Ittihadie (73), le Mouvement populaire (46), le PPS (37) et la Fédération de la gauche démocratique (30). Yassine Saber / Les Inspirations ECO