Le Festival international du film de Marrakech (FIFM 2025) a dévoilé, ce samedi soir, le palmarès de sa 22e édition qui a célébré un cinéma pluriel et novateur. Doublement primée à cette occasion, la réalisatrice tunisienne Erige Sehiri a reçu l'Etoile d'or, au bout de neuf jours ayant rassemblé plus de 47 000 spectateurs. La 22e édition du Festival international du film de Marrakech (du 28 novembre au 6 décembre 2025) s'est clôturée, ce samedi soir, avec la double consécration du film «Promis le ciel» d'Erige Sehiri, qui a remporté l'Etoile d'or. L'opus cinématographique de la réalisatrice tunisienne a reçu également le prix de la meilleure interprétation féminine, qui est revenu à la comédienne Debora Lobe Naney. En consacrant ce film, le jury présidé cette année par Bong Joon Ho a voulu distinguer «une œuvre qui ose regarder le monde autrement, avec une force poétique rare et une vision artistique pleinement engagée dans le réel». À ce titre, les membres ont salué «un geste de cinéma courageux, qui invite à repenser notre rapport aux autres et à nous-mêmes». Dans l'ensemble, les quinze films en lice se sont révélées comme étant «des œuvres audacieuses, portées par des cinéastes qui scrutent la complexité du monde avec une lucidité nouvelle». Parmi eux, le prix du jury est revenu ex æquo à «My Father and Qaddafi» de Jihan K et à «Memory» de Vladlena Sandu. Ce sont en effet «deux films profondément personnels, où l'intime rejoint la grande Histoire», ont souligné les membres. Mélita Toscan du Plantier : Le FIFM soutient «l'émergence de nouvelles écritures autour du cinéma» [Interview] Par ailleurs, le prix de la mise en scène a été décerné à Oscar Hudson pour «Straight Circle», en reconnaissance à «la rigueur formelle et à l'inventivité artistique» de son réalisateur, qui signe un brillant premier long-métrage. Celui-ci a également bénéficié d'une mention spéciale, pour «la justesse des acteurs Elliot Tittensor et Luke Tittensor». Pour sa part, l'acteur Ṣọpẹ́ Dìrísù a reçu le prix d'interprétation masculine pour My Father's Shadow d'Akinola Davies Jr. Pour le jury, ces choix artistiques «témoignent de la vitalité de la compétition et d'un cinéma qui ose, surprend et émeut — porté par des visions singulières et des interprètes d'une puissance rare». Aux côtés de son président Bong Joon Ho, le jury de cette année a été composé du cinéaste brésilien Karim Aïnouz, le réalisateur marocain Hakim Belabbes, la cinéaste française Julia Ducournau, l'acteur et réalisateur iranien Payman Maadi, l'actrice américaine Jenna Ortega, la réalisatrice canado-coréenne Celine Song et l'actrice britannico-argentine Anya Taylor-Joy. Au-delà de la compétition, cette édition du festival a été marquée par plusieurs temps forts, des premières mondiales inédites de films marocains et étrangers, documentaires et de fiction, parmi une programmation de 82 longs-métrages. Par la même occasion, des hommages ont été rendus à quatre figures du cinéma national et mondial : Jodie Foster, Hussein Fahmi, Raouya et Guillermo del Toro. FIFM 2025 : Les Ateliers de l'Atlas, la boîte à projets des cinémas de demain Dans un autre registre, le programme industrie du festival, les Ateliers de l'Atlas, a démontré son «rôle moteur pour les cinémas du continent et de la région». «Avec 350 professionnels réunis autour de 28 projets, cet espace de mentorat, d'incubation et d'accompagnement artistique a soutenu des œuvres prometteuses qui nourriront, demain, les écrans internationaux», indique un communiqué des organisateurs. Le FIFM 2025 : Plus de 47 000 spectateurs Réunissant réalisateurs, acteurs et cinéastes de renom, le programme Conversations a quant à lui perpétué la tradition du festival à créer et à favoriser un espace de dialogue et d'échange ouvert entre les professionnels du cinéma et le public cinéphile. À ce titre, cette édition a connu la participation de plus de 47 000 spectateurs, dont 7 000 enfants et adolescents dans le cadre du programme Jeune Public et Famille. En dehors de ce programme, «la dimension sociale du Festival a continué de se concrétiser sur le terrain», avec une nouvelle campagne de lutte contre la cécité. En marge du FIFM 2025, elle a été menée du 1er au 5 décembre à Tahannaout au profit des populations sinistrées d'Al Haouz. Selon les organisateurs, l'initiative a permis d'effectuer 3 000 consultations et 400 chirurgies de la cataracte, «dans un geste solidaire qui prolonge l'engagement du Festival» et son ancrage local dans sa région hôte.