Face aux limites persistantes du modèle actuel du secteur des taxis, le ministère de l'Intérieur a engagé en 2025 une étude approfondie destinée à repenser l'organisation, la régulation et la qualité des services du transport par taxi. Devant les députés, Abdelouafi Laftit a détaillé les contours de cette démarche, présentée comme un préalable à toute réforme structurelle. Interpellé ce lundi 22 décembre à la Chambre des représentants lors de la séance hebdomadaire des questions orales, le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a rappelé le poids économique et social du secteur des taxis au Maroc. Le parc national compte environ 77.200 véhicules, dont 44.650 taxis de première catégorie (grands taxis) opérant en zones urbaines, périurbaines et rurales, et 32.550 taxis de deuxième catégorie (petits taxis) intervenant exclusivement à l'intérieur des villes. Près de 180.000 chauffeurs exercent dans ce secteur, ce qui en fait un maillon central de la mobilité quotidienne et de l'emploi urbain, a précisé le responsable gouvernemental. Au cours des dernières années, les autorités territoriales, avec l'appui des services centraux du ministère de l'Intérieur, ont déployé une feuille de route visant à améliorer l'encadrement du secteur. Celle-ci a notamment porté sur l'actualisation des textes réglementaires régissant les agréments d'exploitation, la professionnalisation des chauffeurs ainsi que le renouvellement du parc. Le programme de soutien au remplacement des taxis anciens a permis, après plusieurs prolongations, de renouveler près de 80 % du parc et de ramener l'âge moyen des véhicules de 25 à 8 ans, avant sa suspension fin 2022 dans l'attente d'une vision globale sur l'avenir du secteur, a fait savoir M. Laftit. Malgré ces avancées, le ministre a reconnu que les dysfonctionnements demeurent nombreux. Une partie des usagers continue d'exprimer son insatisfaction quant à la qualité des services rendus, tandis que des déséquilibres persistants entre l'offre et la demande sont observés dans plusieurs régions. Abdelouafi Laftit a également pointé la fragilité du cadre juridique, la complexité du modèle d'exploitation des agréments, la multiplicité des intervenants et des litiges, ainsi que la concurrence croissante des activités de transport non autorisées via les applications numériques. En 2025, près de 5.000 infractions ont été constatées, entraînant le retrait temporaire ou définitif d'environ 1.500 autorisations, selon les données fournies par le ministère de l'Intérieur. C'est dans ce contexte qu'une étude approfondie a été lancée au cours de cette année, a souligné M. Laftit. Après une phase de diagnostic approfondi et l'analyse des expériences internationales, les experts chargés de cette étude travaillent actuellement à l'élaboration de scénarios et de recommandations pour réorganiser et moderniser la filière. Le ministère prévoit de partager les résultats avec l'ensemble des acteurs concernés avant d'engager la mise en œuvre des mesures qui en découleront, dans l'objectif d'améliorer durablement la qualité du transport par taxi au Maroc, a indiqué le responsable gouvernemental.