Des organisations de défense des droits de l'Homme se sont empressées de saisir la tension entre le ministère de l'Education nationale et enseignants dits « contractuels ». Une plainte contre le gouvernement El Otmani a en effet été déposée, sur la base des recommandations Comité mixte d'experts de l'Organisation internationale du Travail (OIT) et de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) concernant la situation des travailleurs de l'éducation. La plus importante recommandation internationale prônée par les deux organes onusiens stipule qu'«une coopération étroite doit exister entre les autorités compétentes, les organisations d'enseignants, les employeurs, les syndicats, les associations de parents d'élèves, les organisations culturelles et les établissements d'enseignement et de recherche afin de définir avec précision la politique éducative et ses objectifs». A l'initiative de cette lettre, la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'Homme (LMCDH) explique dans un communiqué de son Bureau exécutif que « l'abus d'autorité du gouvernement et sa déformation du concept du droit à l'éducation » ont motivé cette démarche. L'ONG marocaine accuse en effet le ministère de l'Education nationale de « prendre des décisions unilatérales, qui devraient être convenues à travers le dialogue social que le gouvernement aborde avec la logique des diktats et des conflits ». Intuitu personæ Pour justifier ce qui motive cette démarche, la même association affirme que «la stabilité et la sécurité de l'emploi sont des conditions essentielles au bénéfice de l'enseignement, et doivent être garanties lorsqu'il y a changements dans le système scolaire». S'agissant des enseignants, la lettre insiste sur le fait qu'ils «devraient bénéficier d'une protection adéquate contre les mesures arbitraires affectant leur statut professionnel ou leurs perspectives de carrière». La Ligue présidée par l'acteur associatif, Driss Sedraoui, a également déposé une plainte similaire à l'encontre du ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amazazi, pour «abus de pouvoir». La LMSCH lui reproche une « déformation de la notion de droit à l'éducation d'une manière visant à toucher au droit de manifester pacifiquement et de faire grève ». Les messages adressés par le ministre aux enseignants « contractuels » formant une Coordination nationale sont ainsi dénoncés par l'association. « Les menaces que le ministre leur a infligée, outrepassent son autorité constitutionnelle, légale et internationale, qui est de combattre la discrimination dans l'éducation », estime l'association dans son communiqué.