Les leaders de la contestation populaire qui sévit depuis décembre au Soudan, ont annoncé samedi 27 avril au soir, avoir trouvé un accord avec les militaires. Une autorité conjointe entre les civils et l'armée dont les contours ne sont toujours pas clairs. Deux semaines après la destitution du président Omar El Béchir (au pouvoir depuis 30 ans), les manifestations anti-système ne s'étaient pas calmées. Les meneurs de la contestation réclamaient sans relâche le transfert du pouvoir des mains des militaires vers une autorité uniquement civile. Après avoir acté l'ouverture du dialogue mercredi, le Conseil militaire de transition qui a renversé Omar El Béchir avait alors convenu qu'il était d'accord sur les principales revendications des soudanais. Samedi, après une première session de pourparlers, les meneurs de la contestation et les militaires sont parvenus à trouver un accord portant sur le partage du pouvoir à travers l'instauration d'une autorité mixte. « Nous sommes arrivés à un accord sur un conseil conjoint entre les civils et l'armée », a déclaré Ahmed al-Rabia, qui participait aux discussions, cité par l'Afp. Il a ajouté que les discussions étaient à présent tournées vers l'évaluation de « quel pourcentage du conseil sera dévolu aux civils et combien aux militaires ». Depuis le 19 décembre, les Soudanais ont commencé à manifester contre le triplement du prix du pain décidé par le gouvernement d'Omar El Béchir. La contestation a alors pris de l'ampleur face jusqu'à l'appel à la destitution du président. Mais, depuis le 6 avril, un sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum la capitale, s'est prolongé afin d'obtenir une transition politique civile.