S'exprimant lors d'une réunion publique avec les membres de l'Istiqlal ce jeudi 23 mai à Casablanca, le secrétaire général, Nizar Baraka, a donné un aperçu de ce que pourrait être le programme du parti en matière de santé publique. Nizar Baraka a commencé par présenter le diagnostic de l'Istiqlal par rapport à la situation actuelle du secteur de la santé dans le pays. « Le Maroc gagnait six mois d'espérance de vie par an entre 2000 et 2012, mais elle n'est plus qu'à trois mois aujourd'hui ». Pour le chef de parti, « les politiques actuelles ont creusé les disparités, notamment en termes d'accès aux services publics, tels que le logement, l'éducation et la santé entre le monde rural et urbain, ainsi que l'intensification des disparités entre les régions, mais aussi au sein de celles-ci ». Il souligne en ce sens que « les investissements dans le secteur de la santé sont limités aux agglomérations de Casablanca, Rabat, Marrakech et Fès qui s'accaparent à elles seules, près de 70% de la présence sanitaire nationale ». « Le nouveau paradigme ne peut pas seulement être réduit dans les politiques sectorielles, mais il devrait également préciser les principaux choix du pays: un projet communautaire équilibré dans lequel il devrait y avoir un ensemble d'atouts », explique Nizar Baraka en proposant trois ruptures majeures. La première rupture, selon lui, est celles « des privilèges, des rentes et du favoritisme qui caractérisent la société actuelle, car elle doit évoluer vers la société des droits, c'est-à-dire l'accès à la production et aux privilèges eux-mêmes ». La deuxième rupture se reflète dans la gouvernance, à travers « des politiques sectorielles incohérentes, en raison de l'absence d'une vision unifiée de la santé, centrée sur la politique d'équipement plutôt que sur la politique de santé; Fournir un accès au service public ». Le secrétaire général de l'Istiqlal critique « l'absence de coordination entre le système de protection sociale et la politique de santé, car les lois sont promulguées sans décrets, mais les prix de référence de la couverture santé sont faibles comparés au coût des traitements, de même que l'exercice d'une politique basée sur des méthodes plutôt que sur des résultats ». La troisième rupture réside selon l'ex-ministre de l'Economie et des finances dans la réduction des disparités sociales et territoriales. Il déclare que « le Maroc a réussi à faire baisser son taux de pauvreté. Mais nous constatons une hérédité génétique de la pauvreté car la majorité des citoyennes n'accèdent pas aux services publiques de meilleure qualité. Même les classes moyennes connaissent une décadence, vu le peu voire l'inexistence de mécanismes de promotion sociale ».