Le système fiscal marocain est l'un des plus développés en Afrique. Cela est le résultat des différentes réformes initiées par le royaume dans ce sens. Ce constat a été mis en avant à l'occasion de la célébration du 10e anniversaire du Forum sur l'Administration Fiscale Africaine (ATAF), tenu du 4 au 5 juillet à Rabat. Organisé conjointement par le ministère de l'Economie et des Finances et l'ATAF, le 10e anniversaire de l'Administration a été l'occasion de tenir la première «Master Class» des administrations fiscales africaines. 38 pays africains, sur un total de 54, étaient présents à cette occasion, afin de partager leurs expériences dans le domaine de la fiscalité, que ce soit sur le niveau local tout aussi bien qu'international. Les représentants de différentes administrations fiscales de pays africains ont pris part à l'événement afin de discuter et échanger sur les meilleurs moyens pour le développement du système fiscal africain. Plusieurs défis ont été relevés, notamment pour ce qui est de la bonne gestion des ressources humaines dans le secteur, mais aussi sa modernisation à travers l'intégration de nouvelles technologies, dont l'intelligence artificielle. Dans ce sens, Hespress FR s'est entretenu avec Omar Faraj, directeur général des Impôts, afin de mettre la lumière sur la position du royaume dans le domaine de la fiscalité. Le DG de la DGI nous a ainsi déclaré que le Maroc est un vrai modèle fiscal à suivre pour l'Afrique. «Nous avons avancé sur beaucoup de choses, et nous avons encore du chemin à faire pour d'autres », nous a indiqué Faraj. En effet, le royaume a adopté la transition vers un modèle digital des plus performants sur le continent actuellement, notamment à travers la mise en place de plateformes et de services automatisés pour la gestion de la fiscalité nationale à différents niveaux. L'informatisation de la gestion de la fiscalité «Le Maroc est bien placé pour ce qui est de la transformation digitale du système fiscal. Beaucoup de pays africains s'intéressent à son expérience dans ce sens. Nous avons eu beaucoup de discussions avec des pays frères durant ces deux jours, et ils ont exprimé leur souhait de vouloir conclure des conventions avec le Maroc pour bénéficier d'un échange de formation et d'expérience en matière de transformation digitale». Cela dit, il persiste bien des freins à l'adoption de ce modèle, du fait que certains acteurs économiques ne souhaitent pas intégrer les nouvelles technologies dans leur gestion fiscale. Cela est motivé par le fait que les nouvelles technologies permettent d'avoir une traçabilité complète des transactions effectuées, choses qui ne sont pas du goût de tout le monde. Sur ce point, Faraj nous a déclaré qu'«une réforme qui ne suscite pas de remous, qui ne crée pas une certaine réticence au changement, c'est qu'il faut revoir sa copie. Il n'est que chose normale que toute transformation ait un impact réel ou imaginaire». Dans ce sens, il a mis en avant l'exemple concernant les petits commerçants face à l'informatisation de la gestion de leur fiscalité. Ceux-ci avaient exprimé leur mécontentement, chose qui a été justifiée de la part de la DGI et de l'Etat comme étant le résultat d'un manque de communication, ainsi que de la véhiculation de fausses informations. «Nous avons mené en parallèle toute une action de communication pour expliquer et convaincre les gens de ce qu'ils ont à gagner de la transformation digitale pour la gestion de leur fiscalité», nous a expliqué le directeur général de la DGI. Concernant les innovations à venir de la DGI dans le domaine de la fiscalité, Faraj nous a indiqué que la Direction travaille de près sur l'intégration de l'intelligence artificielle et de la Big Data, afin de cibler les cas de fraude, d'améliorer l'intelligence économique, dans l'objectif de moderniser le système fiscal de la façon la plus efficacement possible.