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Sur les pas du bien-aimé Mohammed (BP sur lui)- le dernier épisode:Triomphe de la vérité et du bien sur le mal et les intérêts personnels
Publié dans Jeunes du Maroc le 03 - 02 - 2006

Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Introduction :
C'est le dernier épisode de la Sira du Messager d'Allah (BP sur lui). Si nous désirons lui donner un titre, que choisirons nous ? “Une mission pour l'amélioration de la Terre” ou “Triomphe de la vérité et du bien sur le mal et les intérêts personnels” ? Je vous rappelle que nous nous sommes promis de suivre ses pas et le titre de sa mission devra être notre devise toute notre vie.
Le Prophète (BP sur lui) a accompli en vingt-trois ans la mission d'améliorer la Terre. C'était une mission humaine. Elle comprenait des révélations pour esquisser la doctrine contenue dans le Coran et non pour planifier, des miracles pour encourager et hausser le moral pas pour changer les évènements qui, eux, ont besoin de planification. C'est une expérience qui convient pour tous les temps jusqu'à l'éternité et c'est pour cela que le Coran nous dit -ce qui peut être traduit par - : “ En effet, vous avez dans le Messager d'Allah un excellent modèle [à suivre]” (TSC[i], “Al-Ahzâb” (Les Partis) : 21.) Cette expérience a traits principaux sans lesquels aucune expérience ne peut réussir, à savoir :
a- La planification souple, active et entreprenante. Il ne peut y avoir de renaissance sans planification. Chacun doit en faire dans son propre domaine.
b- De la patience, de la persévérance et des sacrifices jusqu'au don de la vie. Vous rappelez-vous Soumayya premier martyr en Islam ?
c- L'entraînement comme à l'époque de Dar Al-Arqam. Un entraînement culturel, spirituel, moral, politique et religieux pour édifier une génération remarquable. Si nos pays ne commencent pas à fournir à la jeune génération un entraînement dans ces quatre domaines, sans se sentir gênés de donner un entraînement religieux, nous ne parviendrons à aucune renaissance.
d- La coexistence avec les autres. Vous souvenez-vous de la constitution de Médine qui comprenait toutes les communautés, des messages aux rois et de Al-Houdaïbiya où le Messager (BP sur lui) était accompagné de Musulmans et de non Musulmans pour accomplir une ‘Oumra (petit pèlerinage) ? Notre conception du monde doit être de coexister avec les autres civilisations et non de les combattre, tout en étant fier de notre religion et sans abandonner nos droits. Je fais spécialement cette dernière recommandation aux Musulmans qui vivent en occident. Ils ne doivent jamais cesser de réclamer leurs droits et de communiquer leur message sans refuser de faire un pacte de paix quand il y a lieu comme celui de Al-Foudoûl.
e- Savoir qu'à l'origine, l'Islam est synonyme de paix et non de guerre. Je combats uniquement lorsque j'y suis obligé, s'il y a de la traîtrise ou que je suis empêché de communiquer mon message. Vous rappelez-vous les causes des batailles de Badr, Uhud et Al-Khandaq ? Le Messager (BP sur lui) avait supporté les clauses du traité de Al-Houdaïbiya et avait fait la guerre à Khaïbar pour parvenir à la paix. S'il avait voulu, il aurait pu causer des bains de sang mais il ne l'a jamais permis.
f- La citoyenneté basée sur la foi aussi bien pour les autres religions que pour l'Islam. Nous habitons ensemble les mêmes pays. Le Messager avait instauré une constitution à Médine pour faire connaître les droits et les devoirs de chacun quelle que soit sa religion. Il n'avait également jamais accepté de rallier les Mususlmans de la Mecque contre les mécréants parce qu'ils étaient citoyens de cette ville.
g- La femme est bien présente dans la vie du Messager et active dans la famille, la société et la politique. Il ne peut y avoir de renaissance sans que la femme n'ait obtenu tous ses droits et que les injustices qu'elle subit, et dont l'Islam est innocent, cessent.
h- Les arts et la culture qui ont toujours été utilisés par le Prophète (BP sur lui) pour relever le moral des gens dans les moments difficiles et pour encourager à la renaissance.
i- La politique de l'unification des gens. Les Musulmans ne doivent pas se désunir à propos de questions insignifiantes de Fiqh (droit islamique) ou de sectes comme pour les Sunnites et les Chi‘ites.
j- L'expression religieuse chez le Messager (BP sur lui) était adaptée à chaque occasion. Dans le temps où l'unification des gens et la fraternité étaient utiles, les versets et les hadiths à ce sujet étaient révélés et de même pour les temps du Djihâd (lutte).
k- Cinq traits de caractère essentiels pour l'édification de la renaissance : La véracité, la probité, la fidélité, le perfectionnisme et l'espoir. La personne la mieux aimée par le Messager d' Allah (BP sur lui) est celle qui donne le plus d'espoir aux autres.
l- Le respect de l'opinion des peuples et la liberté d'expression qui étaient essentiels dans la méthode du Messager. Il a changé la place de l'armée d'après l'avis d'une seule personne et a réalisé ses plans de la bataille de Al-Khandaq d'après les suggestions de Salmâne Al-Fârissy. Ainsi, le peuple se soude et le chef se sent plus fort avec le soutien du peuple. Je dois dire cette vérité parce qu'elle constitue un élément essentiel de la Sira de notre Prophète (BP sur lui) et je ne peux pas la falsifier par concession. En terminant, je dois pouvoir dire moi également “Ô Allah, je Te rends témoin que j'ai communiqué le message”. Croyez-moi, l'agression et le terrorisme ne cesseront qu'avec l'adoption de ce principe.
m- Il ne peut y avoir de renaissance sans un chef autour duquel la foule se réunit. Voyez-vous le Prophète (BP sur lui) avec tous ses Compagnons ? Les orientalistes se demandent s'il a été un chef, un politicien ou un prophète ? Il a été tout cela à la fois.
n- La foi est la pulsion vers le succès. Pourquoi les Compagnons se seraient-ils sacrifiés dans les batailles de Al-Khandaq, de Uhud et auraient-ils obéi au Prophète (BP sur lui) à Al-Houdaïbiya si ce n'était leur foi ? Pourquoi Soumayya serait-elle morte si ce n'était sa foi ? La renaissance dans nos pays ne peut être fondée que sur la foi. Les peuples de cette région de la Terre qu'ils soient Musulmans ou non Musulmans ne comprennent que le langage de la foi qui est la base de leur culture traditionnelle. Il n'y a que l'impulsion de la foi qui peut les pousser à réaliser l'impossible. Si nous dissocions la foi et le développement, nous n'aboutirons à rien. ‘Omar ibn Al-Khattâb dit : “Nous sommes un peuple honoré par Allah avec l'Islam, si nous voulons les honneurs sans l'Islam, nous serons humiliés par Allah”
Que devons-nous faire après Ramadan ? Suivre les pas du Messager (BP sur lui) et l'aimer fortement. Il a dit : “Ne peut se dire croyant, celui pour qui je ne suis pas plus cher que sa femme ses enfants, ses biens et même sa propre personne.” Chacun de nous doit également se sentir chargé d'une mission et chercher un domaine culturel, social ou technologique où il peut se rendre utile et rénover. Nous ne devons pas tous choisir celui de la science religieuse parce que dans ce cas, qui fera marcher la vie ? Nous devons adorer Allah au moyen de l'amélioration de la Terre. Celui qui travaille à la renaissance de la Umma (nation) sera sûrement le compagnon du Messager (BP sur lui) au Paradis.
Le pèlerinage d'Adieu :
A l'âge de soixante-trois ans, trois mois et trois jours avant sa mort, le Messager (BP sur lui) a accompli le pèlerinage désigné comme celui de l'adieu parce qu'il y fit ses adieux aux Musulmans. Il était parti avec cent mille personnes et ‘Ali l'avait rejoint du Yémen avec toute la tribu Hamdân. Sur la route du pèlerinage, le Prophète (BP sur lui) répétait : “Labbaïk Allahoum labbaïk (Je viens à Toi, ô Allah, je suis là, présent).” Et Djibrîl (Gabriel vint lui dire : “Ô Mohammed, dis à tes compagnons de hausser leur voix en disant “Labbaïk ... ” Le Messager (BP sur lui) voulut faire son pèlerinage à pieds mais la foule le rendait impossible. Il se mit sur une monture pour être vu des gens et il leur disait : “Apprenez de moi les procédés du culte.” Arrivé au mont ‘Arafat, il leur fit le discours célèbre où il dit : “Ô vous les gens, écoutez ce que je vais vous dire avec attention, peut-être que je ne vous reverrai plus après cette année. Ô vous les gens, savez-vous quel jour nous sommes, quel mois nous sommes et dans quel pays nous nous trouvons ? Ce sont, le jour, le mois et le pays sacrés. Votre sang, vos biens et vos réputations doivent être aussi sacrés pour vous. Tout Musulman doit être sacré pour l'autre, son sang, ses biens et sa réputation. Ô vous les gens, craignez Allah au sujet des femmes, elles sont comme des prisonnières chez vous. Vous les avez prises en dépôt avec Allah comme témoin et vous les savez épousées avec Allah comme témoin, craignez Allah au sujet des femmes, craignez Allah au sujet des femmes. Ô vous les gens, écoutez ce que je vais vous dire et soyez y attentifs. Les Musulmans sont frères, les Musulmans sont frères ... ” Il se mit à répéter cette dernière phrase au point où ses Compagnons dirent : “Pourvu qu'il s'arrête.” Le Messager (BP sur lui) avait continué : “Ô vous les gens, vous serez ma gloire au Jour de la résurrection, ne m'humiliez pas. A ce moment, je viendrai vous sauvez de l'Enfer et Allah me dira : “Ô Mohammed, laisse-les, tu ne sais pas ce qu'ils ont fait après toi.” Je dirais alors ‘éloignez-vous, partez'. Ô vous les gens, on vous demandera à mon propos le Jour de la Résurrection, allez-vous témoigner que j'ai communiqué ma mission ?” Les gens pleurèrent et crièrent : “Nous attestons que tu as communiqué le message, remis le dépôt, conseillé la Umma et lutté pour la religion.” Il dit à Rabî‘a : “Répète ce que j'ai dit à tout le monde.” L'homme se mit à répéter les paroles du Prophète (BP sur lui) à chaque groupe de gens qui faisaient la même réponse. Le Messager (BP sur lui) leva les bras au ciel en criant : “Ô Allah, sois en témoin, ô Allah, sois en témoin” Cela était au jour de ‘Arafat et ce verset fut révélé -il peut être traduit par - : “ Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous. (TSC, Al-Mâ'ida (LA TABLE SERVIE) : 3). Omar sourit de bonheur à l'écoute du verset parce qu'il sut que l'Islam avait été parachevé et Abou Bakr pleura parce qu'il comprit que c'était l'annonce de la mort du Prophète (BP sur lui).
Les Compagnons racontaient et disaient que le Messager descendit de ‘Arafat vers Mena, regroupa les gens et se mit à leur dire : “Ô vous les gens, quel jour sommes-nous ?” Les gens étonnés de la répétition de la question dirent : “Allah et Son messager le savent mieux.” Il se tut longtemps au point où nous avons pensé qu'il allait lui donner un autre nom et il reprit : “Ô vous les gens, n'est-ce pas le jour du sacrifice ?” Nous répondîmes : “ Allah et Son messager le savent mieux.” Il dit : “N'est-ce pas le mois de Dhul Hidjja ?” Nous répondîmes oui.” Il dit : “Quel pays est-ce là ?” Nous répondîmes : “ Allah et Son messager le savent mieux.” Il dit : “N'est-ce pas le pays sacré ?” Nous répondîmes : “Oui.” Il dit : “ Votre sang, vos biens et vos réputations doivent être aussi sacrés pour vous que le sacrement de ce jour, de ce mois et de ce pays.”
Le Messager (BP sur lui) quitta Mena pour la Mecque. Il entra à la mosquée et se mit pour la dernière fois devant la Ka‘ba à l'endroit appelé Al-Moultazim situé entre la pierre noire et la porte de la Ka‘ba. Il se colla au mur et se mit à faire des invocations en pleurant.
En partant de la Mecque, le Messager (BP sur lui) réunit les gens à nouveau et leur dit : Ô vous les gens, je suis un être humain et le messager de mon Seigneur peut venir prendre mon âme. On vous demandera de témoigner pour moi entre les mains de mon Seigneur, que direz-vous ?” Ils répondirent : “Nous dirons que tu as communiqué le message intégralement et d'une façon accomplie. Puisse Allah te rétribuer, mieux que tout autre prophète et tout autre messager.” Il répondit : “Louange à Allah, louange à Allah.”
A son retour à Médine, le Prophète (BP sur lui) réunit les gens à la mosquée et leur dit : Ô vous les gens, je suis satisfait de Abou Bakr, de ‘Omar, de Othmân, de ‘Ali, de Talha, de Az-Zoubaïr, de Sa‘d, de Ibn ‘Awf, de Bilâl et ‘Ammâr” les dix auxquels le Paradis avait été annoncé et continua : “ de Al-Mouhâdjirîne et de Al-Ançâr. Sachez cela de ma part.” Ce qui signifiait ne vous disputez pas à leur sujet après ma mort. Il dit encore : Ô vous les gens, craignez Allah au sujet des membres de ma famille, craignez Allah au sujet des membres de ma famille, craignez Allah au sujet des membres de ma famille. Ô vous les gens, faîtes cas de moi au sujet de mes compagnons, faîtes cas de moi au sujet de mes compagnons. Que je ne découvre pas au Jour de la Résurrection que quelqu'un d'entre vous a fait du tort à mes compagnons. Ô vous les gens, ne faîtes pas de médisance au sujet des Musulmans.” Il se mit à le répéter. (Je rappelle ces paroles aux journalistes et aux gens des médias). Le Prophète (BP sur lui) dit encore : “j'ai vu les gens au Jour de la résurrection et les prophètes qui venaient chacun avec un adepte ou deux et ensuite, j'ai vu une foule de gens et j'ai dit : “Ma Umma, ma Umma », il me fut répondu : “Non c'est Moûssa (Moïse) avec sa communauté, regarde de l'autre côté” et j'ai vu une foule plus grande et il me fut dit : “ C'est la tienne et il y en a parmi eux soixante-dix mille qui entreront au Paradis sans rendre de comptes et sans châtiments.” J'ai demandé à mon Seigneur d'augmenter le nombre et il me fut dit : “ Il y aura soixante-dix mille avec chacun des soixante-dix mille.” Il ne restait plus que deux semaines avant la mort du Prophète (BP sur lui).
Âgé de soixante-trois ans, le Messager (BP sur lui) était revenu fatigué du pèlerinage. Djibrîl venait chaque année au mois de Ramadan réviser le Coran avec lui et cette année, il vint deux fois. Le Prophète (BP sur lui) comprit que sa fin approchait et il dit à Fâtima : “Djibrîl me vint cette année deux fois alors qu'il venait une fois auparavant. Je pense que mon heure approche. Patiente, si tu seras la plus peinée, sois la plus méritante.” Le dernier verset du Coran fut révélé ces jours-là ; Il dit - ce qui peut être traduit par - : “ Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera pleinement rétribuée de ce qu'elle aura acquis. Et ils ne seront point lésés. (TSC, Al-Baqara (LA VACHE) : 281).
Treize jours avant sa mort le Prophète (BP sur lui) voulut visiter les martyrs de Uhud. Quelques temps après ses Compagnons l'avaient trouvé en larmes et lui avaient demandé pourquoi il pleurait. Il leur répondit que ses bien-aimés lui manquaient. Ils lui dirent : “Mais nous sommes là, ô Messager d'Allah.” Il leur dit : “Non, vous êtes mes compagnons. Mes amis sont des gens qui viendront plus tard et qui m'aimeront sans m'avoir vu.”
Quelques jours plus tard, il dit à un de ses compagnons appelé Abou Mouwaïhiba qui était avec lui : “J'aimerai visiter Al-Baqi‘ (cimetière de Médine).” Il alla le visiter et dit à l'homme qui l'avait accompagné : “Tu sais Abou Mouwaïhiba, on m'a demandé de choisir entre vivre éternellement nanti de tous les trésors de la Terre et aller ensuite au Paradis ou mourir et aller à la rencontre de mon Seigneur et j'ai choisi d'aller à la rencontre de mon Seigneur.”
A son retour d'Al baqi', le Prophète s'alita. Il ne lui restait alors que quatorze jours à vivre. Durant les onze premiers jours, il fit la prière avec ses compagnons avec peine, mais il ne put plus après cela sortir et ordonna à Abou Bakr de présider la prière. Abou Bakr présida la prière, cependant, le Prophète prit du courage et se traîna à l'intérieur de la mosquée. Abou Bakr en le voyant voulut reculer en arrière pour laisser place au Prophète mais celui-ci lui fit signe de continuer et il fit la prière derrière Abou Bakr assis. A la fin de la prière le Prophète leur dit que tout prophète ou messager ne meurt qu'après avoir prié derrière l'un de ses compagnons. Ceci est le signe que le message doit passer aux autres qui se doivent de le porter après la mort de leur prophète.
Durant les derniers trois jours de la vie du Prophète, son état de santé s'aggrava et il dut réunir toutes ses épouses, ce jour là c'était le tour de Maymouna de recevoir le Prophète chez elle, il leur demanda la permission de se faire soigner chez Aicha et elles acceptèrent. Quand il voulut se lever, il ne put pas. Alors il fit appeler Ali Ibn Abi Taleb et son oncle Al-‘Abass qui le soutinrent et l'emmenèrent chez Aicha. Quand les compagnons le virent épaulé par ces derniers, ils s'interrogèrent et s'inquiétèrent pour lui.
Le Prophète s'alita chez Aicha, fut très éprouvé et disait : « Il n'y a de Dieu qu'Allah. La mort a ses affres. » Aicha racontait qu'il suait abondamment alors elle prit sa main et lui essuyait le visage avec. Quand on l'interrogea pourquoi n'essuyait elle pas elle-même le visage du prophète elle leur répondit que la main du Prophète est plus noble que la sienne !
Aicha dit se rappeler que le prophète quand il s'asseyait au chevet d'un malade, il mettait sa main sur le tête du malade et faisait cette invocation : "ô Allah le seigneur des gens, fais partir le mal et guéris Tu es Le guérisseur, il n'y point de guérison que celle que Tu prodigues, guéris d'une guérison qui ne laissera pas de trace à la maladie" alors Aicha prit la main du Prophète et la posa sur sa tête et récita cette invocation. Le Prophète enleva alors sa main et lui dit : plus maintenant ô Aicha." Et Aicha sut alors qu'il allait mourir.
Les gens qui s'étaient rassemblés dans la mosquée se mirent à se parler entre eux et à s'interroger sur le Prophète. Ce dernier s'enquit sur ce qui les amena à la mosquée et on lui répondit qu'ils étaient venus pour lui, alors il demanda qu'on le porte vers eux.
Il voulut se relever de lui-même mais ne put pas. On dut verser sur lui sept gourdes remplies de différents puits. On le porta jusqu'à la chaire de la mosquée où il dit à ses compagnons ce qui allait être son dernier sermon.
Quand le Prophète se tint sur la chaire, les gens se turent et le silence se fit dans la mosquée. Le Prophète leur dit alors : « ô gens, c'est comme si vous craignez pour moi." Tous lui répondirent que oui. Il continua : « mon rendez-vous avec vous n'est pas ici-bas, mon rendez-vous avec vous est aux abords du bassin (le Jour du jugement dernier). Par Allah c'est comme si je le voyais de là où je suis ! Ô gens, par Allah je ne crains pas la disette et la pauvreté pour vous, mais je crains pour vous la vie et que vous vous la disputiez comme l'ont fait ceux qui vous ont précédés et qu'elle vous fasse périr comme elle les a fait périr. Ô gens, Allah a proposé à un serviteur de choisir entre la vie d'ici-bas et la rencontre d'Allah et il a choisi la rencontre d'Allah ! »
Abou Bakr comprit que ce serviteur était le Prophète lui-même et qu'il était entrain de leur dire qu'il allait mourir, il éclata en sanglots et se mit à répéter très haut : « Nous te protégeons par nos propres vies, nous te protégeons par notre argent, nous te protégeons par nos enfants... » Les gens se mirent en colère conte Abou Bakr pour avoir coupé la parole au prophète, mais celui-ci les retint et dit : « La personne envers qui je suis le plus redevable quant à sa compagnie et son aide est Abou Bakr. Si je devais prendre un ami intime, cet ami intime serait Abû Bakr. ».
Puis il leur dit : « O gens, si j'ai fouetté (injustement) le dos de quelqu'un (d'entre vous) voici mon dos, qu'il vienne me rendre la pareille ! Si j'ai emprunté de l'argent de quelqu'un et que je n'ai pas rendu, voici mon argent, qu'il reprenne son dû et qu'il ne craigne pas la rancune, elle n'est pas dans ma nature ! Si j'ai souillé l'honneur (ou réputation) de quelqu'un, voici le mien qu'il se venge pour son honneur ! Jusqu'à ce que je retrouve Allah avec une âme saine et pure. »
Puis il leur dit : « ô gens, je vous conjure de prendre soin de la prière. Je vous conjure de prendre soin de vos liens de parenté. Je vous conjure de prendre soin des femmes, je vous recommande le bien envers les femmes. Je vous recommande le bien envers les ançars. Qu'Allah vous préserve, qu'Allah vous apporte Sa victoire, qu'Allah vous consolide, qu'Allah vous apporte Son soutien et vous fasse triompher. »
Avant de descendre, il dit un mot à notre intention, il dit : « ô gens, faites parvenir mon salut à tous ceux de ma nation qui suivront mon sentier jusqu'au Jour du jugement dernier. »
Le Prophète se retira chez lui dans l'appartement de Aicha. Sa fille Fatima entra et il lui demanda de s'approcher de lui et lui murmura à l'oreille quelque chose et elle éclata en sanglots. Puis le Prophète lui demanda de s'approcher de lui encore une fois, et lui murmura à l'oreille et elle sourit. Après la mort du Prophète on demanda à Fatima ce qu'il lui avait dit. Elle dit que la première fois, le Prophète lui dit qu'il allait mourir cette nuit, puis quand il la vit entrain de pleurer, il lui dit qu'elle sera la première de sa famille à le rejoindre dans l'au delà.
Le lundi matin à l'aube, Quand le Prophète entendit la voix des gens dans la mosquée. Il écarta le rideau de son appartement et regarda, un sourire satisfait illumina son visage pâle en voyant les gens debout en rangs derrière Abou Bakr qui présidait la prière. Les gens sentirent sa présence et heureux de le voir, s'écartèrent pour le laisser passer. Mais le prophète leur fit signe de ne pas bouger, puis baissa le rideau.
Au lever du soleil du même lundi, le Prophète mourut. Il était né au lever du soleil, et il mourut au lever du soleil. Sa naissance était le signe de la venue des lumières sur terre, et sa mort était aussi le signe que ces lumières illumineront à jamais la terre par le message qu'il apporta à toute l'humanité.
La mort du Prophète dans le giron de Aicha était significative ! Toute sa vie fut une manifestation d'amour ; l'ange Jibrîl lui révéla le coran en l'étreignant. Khadîdja était morte dans son giron et voilà qu'il mourut en étant adossé à la poitrine de son épouse 'Aicha. Cette dernière racontait qu'il disait avant sa mort : « le salut de Dieu sur toi aussi ô Jibrîl. » et elle sut que Jibrîl était dans la maison. Jibrîl lui dit : « O Mohammad ! Voici l'ange de la mort qui te demande l'autorisation d'entrer et il ne l'a jamais demandée à un humain avant toi et il ne la demandera jamais à un humain après toi. » Il lui dit : « Autorise-le à entrer. » Aicha entendit cela et comprit que l'ange de la mort était présent. Ce dernier se mit devant le Prophète et dit : « Allah m'a envoyé vers toi et m'a ordonné de t'obéir. Si tu m'ordonnes de ravir ton âme je le ferai et si tu m'ordonnes de la laisser, je la laisserai. Le Prophète leva son doigt vers le ciel et dit : « Plutôt la compagnie du Très Haut ! Plutôt la compagnie du Très Haut ! ».
L'ange de la mort vint alors à côté de la tête du Prophète (BP sur lui) et dit : « Ô toi, bon esprit ! Esprit de Mohammed ben Abdallah ! Sors vers l'agrément et les bonnes grâces d'un Dieu satisfait non fâché (contre toi) ! »
La tête du Prophète s'alourdit soudain dans les bras de sa femme Aicha, et sa main tomba sur son corps. Aicha sut alors que le Prophète était mort et ne sut pas quoi faire. Affolée, elle ouvrit la porte de son appartement qui donnait sur la mosquée et cria : le messager d'Allah est mort, le messager d'Allah est mort ... ! Et tous ceux qui étaient dans la mosquée éclatèrent en sanglots.
Les compagnons du Prophète furent terrassés par cette nouvelle. Ali Ibn Abi Taleb tomba sur ses genoux et ne put se relever paralysé par le chagrin. Quant à Othmane, en le prenait par la main comme un enfant gémissant et sanglotant. Fatima quant à elle se résigna et se retint comme lui a recommandé le Prophète et disait seulement : O père ! Tu as répondu à l'appel de ton Seigneur ! O père, le paradis du haut Firdaws est le lieu de ton séjour ! O père ! À Jibrîl nous annonçons ta mort ! O père ! Combien tu es proche de ton Seigneur !
‘Omar était encore plus affligé, lui qui était pourtant ferme et résigné, tira son sabre et dit : « celui qui me dit que le Prophète est mort je lui couperai la tête, il est seulement parti rencontrer son Dieu comme l'a fait le Prophète Moise. »
Le plus résigné de tous était Abou Bakr. Il entra dans l'appartement du Prophète, le prit dans ses bras et lui baisa le front et dit : « ô mon bien aimé, ô mon Prophète. » Puis en regardant le visage du Prophète illuminé dit : que tu es beau vivant et mort ô mon Prophète. Ensuite il sortit et dit à l'intention de ses compagnons : « tais toi ô Omar. Ô vous les gens, celui qui adorait Mohammed, Mohammed est mort, et celui qui adorait Allah, Allah est vivant et ne mourra pas. »
Abou Bakr se mit à réciter ces versets : Allah (exalté soit-Il) dit-ce qui peut être traduit comme : " Muhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés -. S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos talons ? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah ; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants. " (TSC, 'Al-`Imrân (LA FAMILLE D'IMRAN) : 144).
‘Omar dit : c'est comme si j'entendais ces versets pour la première fois, j'ai su alors qu'il était mort. Je suis sorti de la mosquée cherchant un lieu pour pleurer seul. Mais Abou Bakr l'interpella et lui dit : le message ô ‘Omar. ‘Omar comprit qu'il fallait désigner quelqu'un au commandement de la nation avant même d'enterrer le Prophète.
Les musulmans tinrent conseil et désignèrent Abou Bakr comme calife et les gens lui prêtèrent serment d'allégeance.
Le Prophète fut lavé par les membres de sa famille ; son cousin et gendre Ali Ibn Abi Taleb, son oncle Al-‘Abbas et son fils Al Fadhl Ibn Al-‘Abbas et Oussama Ibn Zayd le fils de Zayd Ibn Haretha. Ils le lavèrent dans ses habits tel que le Prophète avait recommandé à Ali Ibn Abi taleb.
Les compagnons prièrent sur le Prophète par groupes successifs. Puis vint le moment de l'enterrer. Les compagnons ne savaient pas s'ils auraient la force d'ensevelir celui qui était parmi eux le bien aimé. Ils se souvinrent de son hadith : « ma vie est un bienfait pour vous et ma mort est un bienfait pour vous. Ma vie est un bienfait car je vous guide vers la voie d'Allah, et ma mort est un bienfait pour vous, car vos actes me seront exposés tous les jeudis, si vous faites du bien je louerai Allah et si vous faites du mal je demanderai pardon à Allah pour vous. Les compagnons lui dirent : comment nous reconnaîtras tu ô messager d'Allah ? Il leur répondit : je vous reconnaîtrai un par un par vos parentés et vos noms. Les compagnons lui dirent : comment cela sera-t-il possible alors que tu seras sous terre. Alors le Prophète leur dit : Allah a interdit à la terre de consumer les corps de prophètes et messagers. »
Les compagnons mirent sous terre le Prophète et l'ensevelirent avec tristesse et la douleur dans l'âme.
Anas Ibn Malek dit : « le Prophète est entré à Médine un lundi et toute Médine s'illumina par sa venue, et le Prophète quitta Médine un lundi et toute Médine s'assombrit par son absence. »
Le lendemain à l'aube, Billal à son habitude monta sur la mosquée pour appeler à la prière. Mais dès qu'il voulut dire : je témoigne que Mohammed est le message d'Allah, il éclata en sanglot et ne put continuer l'appel. Il demanda alors à Abou Bakr de le dispenser de cette tâche.
Portons nous aussi cet amour envers le prophète ? Nous manque t-il aujourd'hui ?
Nous sommes arrivés au bout de cette sira que nous avons contée durant ce mois, seriez-vous prêts à dire au Prophète : ô messager d'Allah je te jure que je serai désormais un serviteur de ta cause, que je porterai haut l'étendard de l'Islam, que je vivrai pour la défense de la cause de l'Islam ? M'autorisez vous à aller près de sa tombe cette nuit et lui passer votre salut et lui dire en vos noms : nous nous engageons dans ta voie ô prophète bien aimé, nous te prêtons serment que nous vivrons désormais pour ton message et nous réformerons la terre comme tu l'as fait... ?
Source : www.AmrKhaled.net ©


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