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Sur les pas du bien-aimé Mohammed (BP sur lui) Episode 12 : L'année de la tristesse et le voyage à At-Tâëf
Publié dans Jeunes du Maroc le 07 - 11 - 2005

Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, Seigneur de l'univers et que Ses grâces et Sa paix soient accordées à Son Messager.
Introduction :
J'aimerais commencer l'épisode par une recommandation et je vous dis “priez beaucoup la nuit”. Notre Prophète (BP sur lui) a dit : “ Quiconque passe les nuits du mois de Ramadan en veille et en prière avec foi (profonde en Dieu) et (ferme) conviction (de la récompense), ses fautes passées lui sont pardonnées.” (Hadith authentique/ Al-Boukhari, Mouslim, Abou Dawoûd, At-Tirmizi, An-Nissâi.). Le mois de Ramadan est le meilleur moment de l'année pour la prière nocturne afin de se constituer un stock d'énergie spirituelle pour toute l'année. Nous en aurons bien besoin.
J'aimerais également vous faire voir une lueur d'espoir surtout à ceux qui pensent que le ton de mes admonitions ces jours-ci est un peu sévère. Des jeunes gens du Koweït ont entrepris une très belle chose pour la grâce d'Allah. Ils écrivent et composent des chansons en parallèle avec les sujets de nos épisodes “Sur les pas du Bien-aimé” et les distribuent partout. Elles seront bientôt exposées sur le site . Il faut également remercier ceux qui travaillent à notre projet commun des “Sacs de Ramadan” qui consiste à constituer des sacs de provisions et à les distribuer aux pauvres. Il y a aussi le groupe de jeunes de Jeddah qui veulent ouvrir partout des magasins de fleurs comme signe de miséricorde aux gens. Et tout au long de nos épisodes, je reçois des lettres de jeunes gens qui disent faire tout leur possible pour réussir avec l'intention d'en bénéficier la Umma.
L'année de la tristesse :
Nous continuons avec la Sira de notre Prophète bien-aimé et nous rappelons que nous sommes arrivés à la neuvième année après l'annonce de la mission appelée par tous les historiens “année de la tristesse”.
Aussitôt après la descente des Musulmans des cols des Bani-Hachem, Abou Taleb, âgé de quatre-vingt ans meurt épuisé par les années du blocus. La Prophète (BP sur lui) avait ainsi perdu son protecteur, son père adoptif qui l'avait chéri plus que ses enfants et l'avait protégé et défendu contre les mécréants de Qoraïche.
Trois, sept ou trente jours après, selon les historiens, un plus grand malheur vient accabler le Prophète (BP sur lui). Khadîdja la bien-aimée meurt. Quelle tristesse pour lui. La compagne qui l'avait soutenu, pris dans ses bras et consolé aux moments les plus difficiles. Cette dame courageuse qui achetait des esclaves pour escorter le Prophète et le protéger des Quraychites. Celle qui avait élevé ses quatre filles et avait courageusement supporté la mort de ses deux garçons. Elle mourait à l'âge de soixante-cinq ans, c'est à dire après avoir passé avec lui vingt-cinq ans d'un bonheur paisible et durant lesquels il lui avait toujours été très fidèle. Son amour pour elle était inouï et je ne pense pas qu'il y ait eu dans l'histoire beaucoup d'amours semblables. Khadîdja est morte entre les bras du Messager (BP sur lui) et il est mort lui-même dans les bras de ‘Â'icha. Remarquez-vous cette relation homme femme toujours soutenue par l'Islam ? La place et la valeur de la femme y sont constamment soulignées.
A sa mort, cette noble dame reçut une grâce merveilleuse de la part d'Allah. Djibrîl est descendu lui-même lui communiquer le salut de la part de son Seigneur. Le Prophète (BP sur lui) qui avait reçu la révélation lui dit : “Djibrîl me dit : Ô Mohammed, fait parvenir à Khadîdja le salut de la part de son Seigneur et annonce-lui au Paradis une maison de perles et de rubis où il n'y aura ni chahut ni fatigue.” Elle répondit au message d'Allah en disant : “Il est le Salut et de lui vient le salut ; et le salut sur Djibrîl.” Quelle mort paisible. Combien cette dame devait être majestueuse pour avoir eu une mort pareille parce que chacun a la mort qu'il mérite. C'est Allah qui fait mourir et qui donne la vie. Il dit -ce qui peut être traduit par - :“ Allah reçoit les âmes au moment de leur mort ainsi que celles qui ne meurent pas au cours de leur sommeil. Il retient celles à qui Il a décrété la mort, tandis qu'Il renvoie les autres jusqu'à un terme fixé.” (TSC[i], Az-Zoumar (LES GROUPES) : 42).
Pour savoir si nous avons obtenu l'agrément de notre Seigneur, nous devons voir comment nous passons nos jours et nos nuits. Dans la paix et la sagesse ou dans la tension, la désobéissance et l'angoisse ?
Le Prophète avait vécu avec Khadîdja une belle histoire d'amour et son souvenir ne l'a jamais quitté les quinze ou dix-sept ans qu'il a vécus après elle. Il recevait ses amies avec plaisir et partageait avec elles en premier lieu tout ce qu'il recevait comme cadeau. Vous pouvez lire des romans d'amour autant que vous voulez, vous n'en trouverez pas de plus beau, de plus noble et de plus pur.
Après la mort de Khadîdja, une femme des Compagnons lui dit : “N'aimerais-tu pas te marier, ô Messager d'Allah ?” Elle raconta et dit : “J'ai vu aussitôt les larmes lui couler des yeux et j'ai regretté de lui avoir posé cette question.” Il lui avait répondu : “Et peut-il y avoir quelqu'un après Khadîdja. Elle a été la mère de mes enfants, la maîtresse de ma maison. Elle me croyait quand tout le monde me démentait, me soutenait quand tout le monde était contre moi et me consolait quand tout le monde me rejetait.” En plus de la douleur de la séparation, le Messager (BP sur lui) avait avec lui deux de ses filles pas encore mariées qui avaient besoin de soins.
Là, il faut ouvrir une parenthèse et répondre aux orientalistes qui critiquent les multiples mariages du Prophète (BP sur lui). Nous devons leur faire remarquer qu'il s'est marié à vingt-cinq ans, encore chaste, à une femme âgée de quinze ans de plus que lui. Il lui a été fidèle pendant leurs vingt-cinq années de mariage et s'est marié après elle avec une dame plus âgée que lui, elle aussi. Cette dernière était la veuve d'un des émigrés d'Ethiopie et revenait au pays où elle n'avait personne.
D'ailleurs, si nous voyons de près tous les mariages du Prophète (BP sur lui), à part celui avec Khadîdja, nous verrons que chacun d'eux avait un but politique ou humain.
La confiance en Allah, le Mandataire :
Avec la mort de son oncle et de sa femme, le Messager (BP sur lui) avait perdu ses meilleurs alliés et consolateurs. Il était seul pour affronter les difficultés psychologiques et nous nous demandons peut-être pourquoi Allah lui faisait subir cette situation. C'est qu'Il a voulu lui apprendre, ainsi qu'à nous, qu'Il est le Très-Puissant qui détient tout en main. Personne d'autre que Lui ne peut mieux gérer les affaires de Ses serviteurs mais il faut que ces derniers le reconnaissent et mettent toute leur confiance en Lui.
Nous devons savoir qu'il est de notre devoir de faire des plans et de nous activer, mais avec l'arrière-pensée que c'est Allah qu décide de tout et choisit ce qui est le mieux pour Ses serviteurs à condition qu'ils recherchent la vérité. C'est Lui qui dit -ce qui peut être traduit par - : “Place donc ta confiance en Allah, car tu es de toute évidence dans la vérité et le bon droit. " (TSC, An-Naml (LES FOURMIS) : 79).
La plupart des gens s'imaginent qu'ils ne peuvent continuer à vivre sans la protection de leurs parents ou la présence de leurs bien-aimés et Allah a voulu nous faire voir que l'Islam a triomphé par Sa volonté et non grâce à l'aide de quelques êtres humains. Le Messager (BP sur lui) devait passer par cette dure épreuve mais en même temps Allah lui révélait ce verset plein de tendresse et de compassion -qui peut être traduit par - : “Et supporte patiemment la décision de ton Seigneur. Car en vérité, tu es sous Nos yeux. ” (TSC, At-Toûr : 48). Et nous mêmes, nous devons apprendre à dire -ce qui peut être traduit par - : “Allah nous suffit ; Il est notre meilleur garant. " (TSC, 'Al-`Imrân (LA FAMILLE D'IMRAN) : 173) et comprendre que rien ne peut arriver en dehors de Sa volonté puisqu'Il dit : -ce qui peut être traduit par - : “le Seigneur du Levant et du Couchant. Il n'y a point de divinité à part Lui. Prends-le donc comme Protecteur. " (TSC, Al-Mouzzammil (L'ENVELOPPE) : 9).
Ainsi, après avoir eu toute La Mecque contre lui, après avoir perdu son oncle et sa femme, le Prophète devait se dépenser plus et mettre toute sa confiance en Allah.
Le voyage à At-Tâëf :
Le Prophète chercha d'autres horizons, car Qoraïche restait sourde à son appel. Il choisit At-Tâëf, une contrée à une centaine de kilomètres de La Mecque et qui s'élève à 5000 pieds d'altitude, et où réside la tribu des Banou Thaqif, la deuxième puissance d'Arabie après Qoraich et sa rivale dans le commerce et les honneurs parmi les arabes. Le Prophète s'y rendit donc à pied à travers les montagnes pour solliciter la protection des notables de At-Tâëf et leur apporter son message.
L'aboutissement de cette entreprise n'était pas garanti. Il était même probable que les Banou Thaqif lui refuseraient leur soutien et cela risquait de redoubler la férocité de Qoraïche envers le Prophète s'ils apprenaient que celui-ci avait recherché les faveurs de Thaqif contre eux. Mais le Prophète le fit quand même, et ce fut un échec. Le Prophète a tenté cette entreprise pour nous apprendre la nécessité d'agir, d'entreprendre et de prendre des risques. De ne pas désespérer et capituler dans les situations difficiles mais de continuer à frapper à toutes les portes les unes après les autres, sait-on jamais quand Dieu nous apportera Son secours. L'expérience d'At-Tâëf s'avéra en tout point désastreuse pour le Prophète, mais Dieu lui ouvrira d'autres horizons grâce à cet effort. Apprenons que parfois l'échec mène à la réussite, et c'est parfois même nécessaire pour nous inculquer la confiance en Dieu.
Le Prophète est parti à At-Tâëf à pied et n'a pas demandé de monture à l'un des compagnons. Il ne voulait pas éveiller les soupçons des Quraychites qui surveillaient ses mouvements et voulait leur faire croire à une petite sortie hors de la Mecque. Il a choisi Zayd Ibn Haritha qu'on appelait alors le fils de Mohammed pour l'accompagner et n'a pas choisi Omar ou Abou Bakr qui étaient pourtant ses proches conseillers. Le Prophète vivait une période critique de sa vie ; il avait perdu sa femme qui le soutenait dans les tourmentes, et son oncle protecteur. Les mécréants resserraient l'étau autour de lui et le nombre de convertis à l'Islam n'augmentait pas.
Pourtant il resta ferme et tenace et entreprit d'aller à At-Tâëf en bravant la colère des Quraychites qui verraient d'un mauvais œil ce voyage et en endurant la fatigue du long chemin qui séparait La Mecque d'At-Tâëf alors qu'il avait déjà atteint 52 ans !! Un sens de la persévérance et du sacrifice qui nous fait défaut aujourd'hui.
Le Prophète arriva donc à At-Tâëf. Mais il s'abstint d'exhorter le commun des gens de la tribu comme il faisait à La Mecque et s'adressa à leurs notables qui étaient au nombre de trois et leur fit la proposition de rallier sa cause et d'embrasser l'Islam. Leurs réponses furent désolantes. Le premier lui dit : « Est-ce qu'Allah n'a trouvé personne d'autre que toi pour l'envoyer ? ! » Le deuxième : « Ou bien tu es un prophète et donc tu es trop grand pour que je puisse te parler, ou bien tu es un menteur et donc tu es trop vil pour mériter ma parole ! » Et le troisième : « Par Allah si je te voyais même accroché aux rideaux de la Kaaba jurant que tu es l'envoyé de Dieu je ne te croirais pas ! »
Quel accueil après ce long voyage ! Pourtant Dieu est capable -lui qui est le Tout Puissant- de guider tout Beni Thaqif à l'Islam, et d'épargner ainsi à son bien-aimé toutes ces souffrances et ces humiliations. Mais il faillait que nous sachions à quel point cette religion est chère à Dieu et combien le Prophète et les premiers musulmans devaient souffrir pour nous faire parvenir ce noble message.
Le Prophète essuya leur refus et leur dit alors, que s'ils ne voulaient pas rallier la cause à laquelle il les conviait, au moins qu'ils s'abstiennent d'informer Qoraïche de sa venue à At-Tâëf. Mais comble du malheur, ils envoyèrent sur le champ quelqu'un à La Mecque prévenir Qoraïch que Mohammed était venu solliciter leur soutien contre eux et qu'ils avaient refusé.
Le Prophète déçu par leur réaction prit congé et leur demanda de le laisser partir. Mais au lieu de le laisser faire, ils ordonnèrent à leurs esclaves et leurs enfants de l'insulter et de lui jeter des pierres. Ces derniers se rangèrent des deux côtés de la route et lui lancèrent des pierres sur les pieds et sur la tête à chaque pas. Le Prophète saignait. Zayd l'entourait pour le protéger et ils coururent ainsi recevant les pierres et les mottes de terre.
Ils ne s'arrêtèrent qu'une fois arrivés à un petit jardin. Ils entrèrent et se reposèrent au pied d'un palmier qui s'y trouvait. Le Prophète qui était tout en sang, leva les mains. Mais au lieu de prier Dieu de châtier ceux qui lui avaient fait du mal, il fit cette belle invocation : « Ô Allah, je me plains à Toi de ma faiblesse, de mon peu de pouvoir et du peu de considération que les gens ont pour moi, ô Toi Le Plus Miséricordieux des miséricordieux, tu es mon Seigneur et celui des faibles. A qui m'abandonnes-tu ? A un étranger qui m'attaque ou un ennemi de qui Tu m'as fait dépendre ? Si Tu n'es pas en colère contre moi cela m'est égal. Ta clémence est plus généreuse envers moi. Je me réfugie en Ton visage pour lequel les ombres se sont dissipées et qui a ajusté tout ce qui concerne ce monde ici-bas et celui de l'au-delà, de faire tomber sur moi Ta colère ou de me faire parvenir Ton désagrément. Je supporterai tout reproche jusqu'à ce que Tu sois satisfait et il n'y a de pouvoir ni de puissance qu'en Toi. »
Le propriétaire du jardin qui voyait le Prophète eut pitié de lui et appela un de ses esclaves appelé ‘Addâs et lui dit : « Prends, une grappe de raisin, mets-la dans un plat et va donner à manger à cet homme. » ‘Addâs était un esclave originaire d'Irak, de la ville de Ninawa. Il apporta le plat et le mit devant le Prophète et s'assit près de lui. Le Prophète en tendant la main vers la grappe dit : « Au nom d'Allah. » ‘Addâs le regarda et dit : « Par Allah les gens de ce pays ne disent pas des mots pareils ». Alors le Prophète lui dit : « Quel est ton nom ? » Le garçon lui dit : « Mon nom est ‘Addâs. » Le Prophète ajouta : « De quel pays es-tu ‘Addâs ? » ‘Addâs lui répondit : « De Ninawa. » Alors le Prophète lui dit : « Du pays de l'homme pieux Yoûnous Ibn Mata (Jonas) ? ‘Addâs tout étonné dit : « Vous connaissez Yoûnous Ibn Mata ? » Le Prophète lui dit : « Oui, c'est mon frère. Il est prophète et j'en suis un. » Alors ‘Addâs se jeta à terre et embrassa les pieds du Prophète. Ces même pieds ensanglantés et écorchés par les jets de pierres !
A‘icha demanda un jour au Prophète quel était le jour le plus difficile qu'il avait vécu. Le Prophète lui dit : « C'est le jour où je suis revenu de At-Tâëf errant plein de tristesse. »
Sur le chemin du retour, l'ange Djibrîl descendit avec l'ange des montagnes. Djibrîl dit : « ô Mohammed, Dieu a entendu ta complainte et a entendu les propos que t'ont tenus les tiens. Il m'envoie avec l'ange des montagnes, ordonne-lui ce que tu veux. » L'ange des montagnes dit à son tour : « Si tu me l'ordonnes je ferai plier sur eux ces deux montagnes. » Mais le Prophète dit : « N'en faites rien, peut-être Dieu fera-t-Il naître d'eux des serviteurs pieux qui L'adoreront. » L'ange s'étonna et lui dit : « Véridique est Celui qui t'a appelé le compatissant et le miséricordieux. » C'est ainsi que Dieu l'appela dans le Coran. Allah (exalté soit-Il) dit- ce qui peut être traduit comme : "Certes, un Messager pris parmi vous, est venu à vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et miséricordieux envers les croyants. " (TSC, At-Tawba (LE DESAVEU ou LE REPENTIR) : 128).
Zayd avait peur et se demandait comment les Quraychites allaient les recevoir. Le Prophète ne s'inquiéta pas et dit à Zayd : « Dieu trouvera un heureux soulagement à cette pénible situation et fera triompher Son Prophète. » Le Prophète suggéra à Zayd d'aller voir les tribus des alentours de La Mecque pour leur demander de le protéger. Trois tribus refusèrent de braver Qoraïche. Ce n'est qu'à la quatrième tentative que Mos'aab Bnou Oude'i accepta et ordonna à ses fils d'escorter le Prophète qui put ainsi entrer à La Mecque sans craindre les représailles de Qoraïche.
Le Prophète à son retour d'At-Tâëf ne se reposa pas pour autant. La fatigue du voyage et les peines qu'il avait essuyées ne l'empêcheront pas de veiller et de prier Dieu durant la nuit. Une adoration à laquelle il tenait beaucoup. Ce soir-là, un groupe de djinns passa par là et entendit la prière du Prophète. Ils furent fascinés par la majesté du Coran et repartirent croyants et s'en furent avertir leur communauté. Le Coran décrivit ensuite cet événement. Allah (exalté soit-Il) dit-ce qui peut être traduit comme : " (Rappelle-toi) lorsque Nous dirigeâmes vers toi une troupe de djinns pour qu'ils écoutent le Coran. Quand ils assistèrent [à sa lecture] ils dirent : « Ecoutez attentivement »... Puis, quand ce fut terminé, ils retournèrent à leur peuple en avertisseurs. Ils dirent : « notre peuple ! Nous venons d'entendre un Livre qui a été descendu après Moïse, confirmant ce qui l'a précédé. Il guide vers la vérité et vers un chemin droit. Notre peuple ! Répondez au prédicateur d'Allah et croyez en lui. Il [Allah] vous pardonnera une partie de vos péchés et vous protègera contre un châtiment douloureux. " (TSC, Al-'Ahqâf : 29/31).
Observons comment Dieu dispose de la vie de l'homme. Le Prophète avait voulu guider les notables d'At-Tâëf, et Dieu a guidé le cœur d'un jeune esclave. Le Prophète a voulu rallier la ville d'At-Tâëf à la foi de l'Islam, mais Dieu a choisi Médine pour cet honneur. Le Prophète a agi et a souffert parce qu'il avait confiance dans les desseins de Dieu. Nous aussi, nous devons avoir confiance en les desseins de Dieu. Les circonstances ne doivent pas toujours concourir pour nous satisfaire et réaliser nos buts, mais nous devons accepter avec humilité ce que Dieu a choisi pour nous, car ce n'est que là que nous vivrons au mieux la notion de la confiance en Dieu.
Nous avons remarqué aussi durant cette épreuve que le Prophète avait fait de nouvelles connaissances. Il connut ‘Addâs qui est le premier à avoir embrassé la foi de l'Islam en dehors de la péninsule. Il a fait la connaissance d'un autre ange, alors qu'il ne connaissait auparavant que Djibrîl. Et puis, il a su qu'il y a des êtres autres que les hommes ; les djinns. Dieu a montré à son Prophète d'autres mondes, pour qu'il sache combien est vaste son royaume, et pour qu'il ne se chagrine pas pour la mécréance d'une petite communauté de La Mecque.
Conclusion :
Nous arrivons à la fin de cet épisode. Rappelons-en les leçons :
1-La persévérance
2-La confiance en Dieu
3-L'importance de la prière de la nuit.
Source : www.AmrKhaled.net ©


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