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Mourad Wahba, Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies et Représentant Résident du PNUD au Maroc : «Critiquer les Nations Unies, c'est peut-être s'adresser à la mauvaise personne»
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2006

Suite aux réactions de Mourad Wahba, coordonnateur résident des NU et représentant du PNUD, à la presse marocaine à l'égard des manifestations des Marocains devant le siège de l'ONU à Rabat, la Gazette du Maroc l'a interviewé sur le rôle de l'ONU dans la crise au Liban, sans oublier d'aborder l'action des Nations Unies dans le domaine du développement humain au Maroc, et notamment dans les régions du Sud.
LGM: Concernant vos réactions à la presse marocaine sur les manifestations et sit-in qui ont eu lieu devant le siège de l'ONU à Rabat, en représailles à l'attaque militaire israélienne au Liban, pourquoi donc cette réaction, et n'êtes-vous pas d'avis –comme d'ailleurs beaucoup d'acteurs onusiens- que ce qui se passe là-bas devrait être sévèrement jugé sinon plus?
Mourad Wahba : Je partage la douleur de ces gens et je comprends leur révolte, en fait je partage cette révolte, mais, le dimanche de la fête du trône, quand Sa Majesté présente dans son discours une position claire sur la question, je trouve qu'il est peut-être maladroit de manifester en ce jour là, quand Sa Majesté a déjà présenté son option et sa vision des choses. Je pense, comme je l'ai d'ailleurs dis aux manifestants, que les Nations Unies sont la maison des peuples, donc des Marocains, ce bâtiment où vous êtes maintenant est la maison de tous les Marocains, qui y sont les biens venus, s'ils veulent exprimer leur opinion politique, leur colère, leur révolte, contre ces événements atroces qui se passent en ce moment. Je pense pourtant que critiquer les Nations Unies ou son secrétaire Général, ou d'ailleurs le représentant au Maroc, votre humble serviteur, c'est peut-être s'adresser à la mauvaise personne. Les NU font un travail énorme, au Liban, dans la bande de Gaza et dans les territoires palestiniens occupés en général.
En tant que représentant de l'ONU au Maroc, ne transmettez-vous pas ses réactions populaires au Secrétaire général?
Bien sûr, le jour même, donc dimanche j'étais à mon bureau et j'ai élaboré un courrier que j'ai transmis dans l'heure. J'ai aussi transmis les lettres que j'ai reçues. Maintenant, quand je dis "la mauvaise personne », ce n'est pas moi, c'est l'ONU, parce que les Nations Unies sont un secrétariat, et ce que j'ai expliqué aux journaux "l'Opinion" et "AL AHDATH AL MAGHRIBIA" et que je vais vous expliquer à vous aussi, c'est que l'ONU consiste vraiment en deux niveaux. Il y a le niveau des Etats membres. Ces membres de l'ONU prennent des décisions souveraines. Quand ces décisions sont sous la forme de résolutions, ces résolutions sont émises par le Conseil de sécurité, et c'est le conseil de sécurité qui peut décider des résolutions demandant l'arrêt X ou Y, avec force de loi. Le secrétariat peut recommander, c'est-à-dire faire des recommandations. Le secrétariat et le Secrétaire général peut demander avec une valeur morale à la communauté internationale que certaines options soient prises, et le secrétariat peut agir pour soulager les très graves violations humanitaires qui se sont produites dans la région, mais le secrétariat ne peut pas prendre de décision pour le Conseil de sécurité, donc c'est là ou je vous dis que les manifestanats s'adressent à la mauvaise personne. Laissez moi vous dire que le Secrétaire général des Nations Unies a demandé un arrêt immédiat des hostilités, une trêve, il a utilisé le mot arabe sur AL JAZEERA et a prononcé "HOUDNA", ce n'est pas comme l'a dit le quotidien « L'Opinion », un cessez-le-feu, qui nécessite plus de temps. Légalement, pendant cette trêve nous espérons pouvoir utiliser ce temps de trêve pour acheminer des ressources humanitaires à un pays dont aujourd'hui le quart de la population est déplacé, le quart, ou les principales victimes de ce conflit sont des enfants, et des femmes. Alors quand vous me parlez de la colère des manifestants, je peux vous dire que je la partage, il y a des accords qui ont eu lieu, demain arrivera le premier avion d'aide humanitaire sur Beyrouth avec des vivres et des médicaments, des convois humanitaires ont pris la route de Beyrouth à Tyr, qui pouvait être parcourue en une heure et demie il y a trois semaines et qui nécessite aujourd'hui neuf heures, les ponts et les routes sont détruis, nous essayons de passer, nous passons tant bien que mal, nous acheminons des vivres. Et je vous le dis parce que j'ai des collègues et amis sur place, du personnel de l'ONU, à Beyrouth, dans le sud, dans autres région de Liban ou à Gaza, ils ont été héroïques et ont payé de leur personne pour des vies humaines.
Où en est la coopération entre le Maroc et les Nations Unies?
Ecoutez, mon arrivée est très récente, et donc j'hésite un peu à parler de ce que j'ai fait moi-même depuis mon arrivée, mais je peux parler avec beaucoup d'enthousiasme du travail accompli par mes prédécesseurs et que je compte poursuivre. Cette coopération passe par plusieurs étapes, et plusieurs agences dépendant directement des Nations Unies se trouvent représentées au Maroc. Il y a le centre d'information des Nations Unies qui fournit des renseignements sur tout ce qui se fait à New York ou aux autres sièges des Nations Unies et qui réciproquement transmet au siège de l'ONU ce que nous entreprenons au Maroc. Il y a aussi l'UNICEF qui travaille depuis de longues années pour le bien de l'enfance et des familles au Maroc, l'éducation, les droits des enfants, la santé des enfants, etc.., Et je crois que cette instance fait un très bon travail surtout dans la défense des droits des enfants qui a connu une évolution qualitative ces dernières années. Le FNUAP n'est pas à oublier, cette instance s'occupe ces jours-ci justement de la jeunesse marocaine qui avait été identifiée dans le rapport du cinquantenaire en tant que créneau important de l'action internationale pour le développement. L'OMS à son tour s'occupe de santé publique au Maroc, la FAO s'occupe d'agriculture, des Oasis et de la désertification… l'UNIFEM s'occupe du renforcement du rôle de la femme, femme entrepreneur ou femme du parlement au Maroc, le Haut commissariat pour les réfugiés, qui assiste le Maroc avec les populations de réfugiés et de demandeurs d'asile qui transitent par le pays, L'ONUDI qui fait de la petite et moyenne entreprise au Maroc entre autres et s'occupe du développement industriel, le BIT (bureau international du travail) qui s'occupe du droit des travailleurs surtout ces jours-ci dans le secteur du textile par exemple, l'UNESCO qui a un grand rôle dans la restriction de certains sites d'intérêt mondial qui font parti du patrimoine universel, et donc le Maroc est d'ailleurs très riche, sans oublier son intérêt pour l'éducation supérieure, enfin je terminerais par le PNUD qui s'occupe ici de trois domaines spécifiques qui sont: l'environnement, avec une action environnementale sur les côtes méditerranéennes mais aussi dans des sites d'Oasis. Dans les montagnes de l'Atlas, nous investissons nos efforts aussi dans l'énergie solaire. En gouvernance nous travaillons avec le parlement, la cour des comptes, la cour suprême, et puis pour les objectifs du millénaire, pour le développement, et pour la lutte contre la pauvreté, nous sommes très présents dans les micros crédits, dans les instances où les communautés locales peuvent apporter leur vision pour le développement de leurs communautés, et ce dans les régions les plus pauvres du Maroc.. Il y a aussi ce défi pour l'avenir dans l'initiative nationale pour le développement humain. Parce que en lançant ce chantier, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a voulu, je pense, opérer un changement qualitatif majeur dans le cour du développement du Maroc, et qui reflète, dans une certaine mesure, sinon complètement même, la Vision des Nations Unies pour le développement. Donc nous sommes très très honorés de cette marque de confiance de la part de Sa Majesté le Roi.
Dans ce contexte, quel est l'apport de l'ONU dans le soutien à l'INDH?
L'apport financier dans diverses agences des Nations Unies au Maroc, en tant qu'approche globale de l'INDH, se chiffre à des millions dans l'avenir. Mais beaucoup plus que le soutien financier, je crois que c'est l'évolution des Nations Unies qui importe. Les Nations Unies ne sont plus aujourd'hui principalement des bailleurs de fond, il y a une aide européenne, une aide des Etats-Unis, etc…, et le Maroc lui-même pourvoit largement à ses besoins en développement. Notre aide, nous la voulons beaucoup plus technique. Une aide de savoir. Nous amenons des systèmes de gestion, des systèmes de formation de cadres, une approche statistique aussi, et, ce lien entre l'ONU et l'INDH, nous comptons en faire la pierre de voûte de notre action, ce sera l'action la plus importante de l'ONU au Maroc.
Vous donnez plus d'importance aux régions défavorisées?
Absolument. En tant que PNUD, nous avons une approche qui a privilégié l'aspect régional, qui a commencé avec l'agence du Sud, l'agence de l'Oriental, et nous avons entrepris d'évaluer le cours des choses et ce qu'il y a à faire dans ces régions. Le concept d'agenda 21 a été très utile pour nous permettre de développer une approche participative qui est l'essence même de l'INDH, et nous sommes toujours en discussion avec l'agence du Nord. Mais en plus de cela, nous avons un programme qui est le programme GOLD, pour la gouvernance locale et le développement, qui aide en fait les régions à présenter leurs propres plans de développement (leur vision), et mettre ces plans en relation avec les régions européennes, et je crois que c'est une innovation qui se fait dans le monde du développement.
Vous avez parlé de projets de développement avec l'agence pour le développement des régions du sud, ne pensez-vous pas que c'est en contradiction avec la particularité du Sahara marocain qui est dite – d'après l'ONU - zone de conflit, du moins à ce jour ?
Certainement. C'est une très bonne question, et je vous en remercie, d'abord, le Sud n'est pas une zone de conflit, une grande partie du Sud qui va jusqu'à Tarfaya, Goulmime, Tata, Assa, sont des régions non contestées, et nous sommes très heureux de pouvoir y travailler, quand à la région qui est sujette à débat au Conseil de sécurité, en tant qu'agence à Rabat, nous n'y travaillons pas.
L'ONU commence à donner beaucoup d'importance à la liberté de la presse au Maroc, est-ce que cela s'inscrit dans le processus de l'initiative américaine qui vise à renforcer la liberté de la presse indépendante et son rôle dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ?
Je crois que cela s'inscrit très clairement dans la perspective marocaine, et je suis moi-même agréablement surpris de me rendre compte que la presse marocaine jouit d'une grande liberté, et d'ailleurs l'un des rôles de l'UNESCO, est de consolider la liberté de la presse, mais aussi les technologies de presse (l'approche journalistique), mais, qu'elles que soit l'agence de l'ONU, et je le dis clairement, en tant que coordinateur résident, l'approche que nous suivons c'est l'approche marocaine, et pas l'approche d'un tiers.


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