West Ham : Nayef Aguerd veut partir définitivement    La chaîne "France 24" change de ton : une reconnaissance sans précédent de la marocanité du Sahara    Le Conseil de gouvernement examine un projet de réforme du statut des magistrats et plusieurs textes relatifs aux forces armées royales    Nouvelle ouverture de la Chine vers l'Amérique latine : exemption de visa pour cinq pays, un pas vers un rapprochement accru    En seulement 6 mois... La Société Régionale Multiservices Casablanca-Settat décroche 9 certifications nationales et internationales et confirme son leadership en gestion intégrée    La Chambre des représentants adopte à la majorité un projet de loi relatif à la fiscalité des collectivités territoriales    Dakhla accueille l'ambassadeur de Hongrie : Nouvelles perspectives de coopération et d'investissement entre le Maroc et la Hongrie    L'ambassadeur de Hongrie au Maroc effectue une visite diplomatique importante à Dakhla pour renforcer la coopération bilatérale    À Marrakech, trois opérateurs touristiques exploitant des montgolfières suspendus pour manquements aux règles de navigation aérienne    À Rabat, un dispositif structurant pour l'émergence d'une industrie nationale du jeu vidéo lancé    La Chine renforce son partenariat avec l'Amérique latine par cinq nouvelles initiatives de développement et humanitaires    Maroc-Chine: Akhannouch s'entretient avec un haut responsable du Parti communiste chinois    Capital humain: les secrets des best employers / L'intégralité de la table ronde (VIDEO)    Alliance industrielle : Bank of Africa et Cooper Pharma scellent deux partenariats clés avec la Chine    Salon de chasse et pêche : Béni Mellal-Khénifra accueille la deuxième édition    L'IA et les matériaux de captage du CO2 : révolution scientifique ou défi industriel ?    Rafale au Maroc : Récit d'un deal qui s'est crashé ! [INTEGRAL]    Inde-Pakistan: Le bilan des récents affrontements s'élève à 72 morts    Gaza : La libération d'Edan Alexander exacerbe la tension entre Tel-Aviv et Washington    69e anniversaire des FAR. Une institution engagée sur la voie de la modernisation    Maroc- Burundi. Les liens se renforcent    Rabat : La 24ème édition du Trophée Hassan II de "Tbourida" du 26 mai au 1er juin 2025    Handball africain / 32ème Supercoupe des clubs : Mountada Derb Sultan s'incline en demi-finale    Eredivisie : Ismail Saibari nominé pour le Trophée de Meilleur joueur de la saison !    Transfert / Raja: Rahimi 2 rejoint Rahimi 1 !    51ème anniversaire de la disparition du Zaïm Allal El Fassi : L'homme de tous les combats    Groupe OCP-AFD : Signature d'un accord de financement de 350 millions d'euros    Accélération de la couverture hydrique dans le Rif oriental    Trump en Arabie Saoudite. Intensifier les investissements croisés    La poésie hassanie féminine, présente à la 18e édition de la saison de Tan-Tan 2025    Tan-Tan abrite, le 18 mai 2025, la Green Invest Conference    Tbourida XXL : 45 sorbas, 750 guerriers modernes et 200 kg de passion pour un public en délire !    Expo « Eclats de vivre » : Quand la couleur devient acte d'engagement et message de vie    Khouribga : 15 longs métrages en lice au Festival international du cinéma africain    Le Gravity Comedy Show revient à Marrakech avec une nouvelle édition mêlant satire, spontanéité et voix montantes du stand-up    Fortes averses orageuses avec grêle locale mardi et mercredi dans plusieurs provinces    U-20 AFCON : «The most important thing is to reach the final» – Mohamed Ouahbi    Spanish police dismantle Morocco-linked hashish trafficking and money laundering network    Démantèlement d'un réseau de blanchiment d'argent lié au narcotrafic entre l'Espagne et le Maroc    Les prévisions du mardi 13 mai    Moroccan scientist Rachid Yazami secures new US patent for battery safety invention    CAN U20 : «Le plus important est d'atteindre la finale» (Mohamed Ouahbi)    Fenerbahçe prêt à céder En-Nesyri et Amrabat, avec un objectif de 60 millions d'euros    Vidéo. African Lion 2025 : Le Maroc au cœur du plus grand exercice militaire d'Afrique    Tensions sécuritaires à Tripoli : un haut responsable tué et appels internationaux à la désescalade    Pékin et Washington s'accordent sur un mécanisme de dialogue économique pour éviter l'escalade    Espagne : Sumar dénonce l'inclusion du Sahara occidental dans la carte du Maroc    L'Orchestre des Jeunes Mazaya présente «Pierre et le Loup» en darija à Rabat et Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Passer à l'énergie propre
Publié dans La Gazette du Maroc le 04 - 06 - 2007

Comment les entreprises commencent à aborder le changement de climat, et comment les gouvernements doivent les y aider.
Le tapage actuel autour du changement climatique semble très familier. L'Allemagne, pays hôte du sommet du G8 de cette année, essaye de convaincre le reste du monde, de tomber d'accord sur une démarche commune à adopter en 2012, quand le protocole de Kyoto arrivera à expiration. Les Etats-Unis, qui n'apprécient guère les objectifs trop contraignants que les Européens veulent faire adopter au monde, proposent des négociations séparées entre les plus gros émetteurs mondiaux. Les écologistes l'accusent de vouloir contourner la question. La démarche ressemble à s'y méprendre à celle qui avait mené au retrait américain de l'accord de Kyoto en 2001.
Pourtant, conclure à partir de là, que rien n'a changé, serait erroné. Les attitudes ont évolué soudainement au cours des six dernières années, d'une manière plus importante chez les hommes d'affaires.
Jusqu'à une date récente, le monde des affaires avait tendance à se faire une mauvaise opinion de l'idée selon laquelle le climat changeait. Cette notion signifiait que c'est l'industrie qui endommageait la planète, et devrait donc en assumer les conséquences. Puisque les entreprises ne pouvaient pas voir les dommages qu'elles sont censées avoir causés, elles ont, généralement, préféré soutenir que lesdits dommages étaient fictifs.
Plus pour longtemps. Actuellement les entreprises se battent les unes les autres, pour afficher leur fibre écolo. C'est en partie parce que la politique de lutte contre le changement climatique, a fait des progrès énormes aux Etats-Unis. La plupart des candidats présidentiels sérieux pour 2008, les favorisent. La Californie, a maintenant, de contraignants objectifs visant à limiter les émissions de CO2, et d'autres Etats envisagent d'en faire autant. Nombreux sont les présidents-directeurs généraux, qui conviennent qu'une réglementation fédérale, serait plus efficace qu'une sommation de lois locales. Et si les règlements fédéraux arrivent, les entreprises ont besoin de les soutenir, afin d'être impliquées dans leur conception. Et par conséquent, la nécessité d'être perçue comme une entreprise verte.
Un vent de changement
Mais les entreprises ne se conduisent pas de manière stricte, uniquement par peur de la législation. Une énergie plus propre signifie de nouvelles technologies et beaucoup d'argent à se faire. Les hommes d'affaires, qui ont le souci de bien se positionner par rapport aux contraintes d'émission de carbone dans le futur, doivent faire plus que se photographier avec Al Gore : Ils ont besoin d'investir dans les technologies qui produiront une énergie plus propre.
Il y a de la place pour de nouveaux investissements. En 2003, année aux chiffres disponibles les plus récents, le secteur énergétique américain, indiscutablement le plus grand pollueur dans le monde, a dépensé une part plus petite de ses revenus, en recherche et développement, que le secteur de la nourriture pour animal de compagnie aux Etats-Unis. Mais cela commence à changer, comme le montre l'étude de The Economist de cette semaine.
L'investissement global dans la production d'énergie renouvelable, les bio-fuels et les technologies à faible teneur en carbone est passé de 28 milliards de dollars en 2004 à 71 milliards de dollars en 2006, selon New Energy Finance, un cabinet de recherches. Les cours des actions des entreprises d'énergie propres etaient montés en flèche. Les spécialistes du capital-risque de la Silicon Valley investissent en masse dans ce business, convaincus qu'il peut concevoir des technologies révolutionnaires, en réduire les prix et leur permettre de dégager des plus-values aussi importantes que leur avaient permis les entreprises de nouvelles technologies de l'information. Les sociétés pétrolières, les fabricants de voitures, les producteurs d'électricité, inquiets d'être hors-jeu, augmentant considérablement leurs investissements dans les énergies renouvelables et les bio-fuels.
A mesure que des entreprises, telles que General Electric et BP, injectent de l'argent dans des technologies plus propres, les coûts baissent. Le prix d'un watt d'une cellule photovoltaïque a chuté environ de 20 dollars durant les années 70 à 2,70 dollars en 2004 (malgré une pénurie de silicium provoquée par une demande forte en raison des subventions allemandes follement généreuses). Le prix de l'énergie éolienne est tombé de $2 par kilowattheure dans les années 70 à 5 à 8 cents aujourd'hui, comparé à 2 à 4 cents pour l'énergie produite à partir du charbon.
Une vérité commode
Plus d'investissements, feront davantage baisser les prix et, à mesure que l'écart se réduit, les coûts du basculement de l'énergie polluante à l'énergie propre, baissent. Pourtant, le nouvel engouement pour l'énergie propre, est une fragile jeune, dans un paysage sombre. Les risques qui pèsent dessus sont énormes. Une baisse durable des prix du pétrole, par exemple, rendrait les investissements pour l'énergie propre trop coûteux. Mais le plus grand risque est politique. Les entreprises investissent dans les solutions de rechanges, par rapport aux combustibles fossiles, parce qu'elles supposent que des émissions de CO2 seront limitées à l'avenir. Si les gouvernements n'agissent pas pour limiter les émissions, ces investissements seront improductifs.La meilleure manière pour les gouvernements d'encourager l'investissement dans une énergie plus propre, est d'inciter le pollueur à payer en fixant un prix pour l'émission de CO2. Selon le Panel intergouvernemental sur le Changement du Climat (PICC), il est convenu d'établir, sous l'auspice des Nations Unies, un consensus sur le réchauffement planétaire, fixant un prix entre 20 et 50 dollars par tonne de CO2 d'ici 2020 à 30. Ce qui devrait commencer à stabiliser la concentration de CO2 à environ 550 parts par million (ppm), vers la fin de ce siècle, ce qui est largement, un niveau convenable. Une taxe de 50 dollars augmenterait le prix de l'essence aux Etats-Unis, de près de 15% et autour de 35% pour l'électricité, ce qui reste très acceptable au vu des récentes variations de prix. Le PICC espère que stabiliser le niveau de CO2 à 550ppm ne coûterait que 0,1% à la croissance économique mondiale.
Le prix du carbone, peut être établi par une taxe ou via un système commercial, tel que celui adopté en Europe, après la signature de l'accord de Kyoto. Une taxe sur les émissions de carbone serait préférable, parce que les compagnies pourraient alors se baser sur un prix connu dans leurs plans d'investissement; mais les hommes d'affaires et les politiciens sont tous deux étrangement opposés au mot «taxe». Le système de transactions commerciales peut fonctionner, mais le prix doit s'établir à un niveau qui influence des décisions commerciales. L'Europe n'en a pas: le prix a été trop volatil, et, dans l'ensemble trop bas, pour influencer significativement les décisions d'investissement.
Traduction : Mar Bassine Ndiaye
Cet article parait la même semaine dans la Gazette du Maroc et dans The Economist
The Economist Newspaper
Limited, London, 2007.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.