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Décryptage à chaud
Publié dans La Gazette du Maroc le 11 - 11 - 2002


Grosse déception chez les citoyens suite
à la nomination du gouvernement. Nominations par filiation, petits calculs partisans et gros travail de lobbying l'ont emporté.
C'est du Waterbury pur jus. Les fils, cousin, ou beau-frère sont majoritaires au sein du gouvernement. Si on enlève les prénoms, on doit retrouver bien des similitudes avec un cabinet des années 70. Justement celui qui a mené le pays à la ruine et s'est soldé par le funeste programme d'ajustement structurel qui a étendu la misère à de larges couches de la population.
Cette même population est aujourd'hui sous le choc. La déception est finalement un mot faible pour décrire les sentiments de la rue marocaine. Elle a suivi avec un certain détachement, excédée, les manœuvres ayant présidé à la confection de ce cabinet de bric et de broc.
Les partis n'ont pas amélioré leur image dans cette histoire. Le PSD pleurnichant de la manière la plus solennelle pour avoir un petit Maroquin, qu'il n'a pas eu, le PPS faisant un mélodrame du caractère waterburien de la nomination de ses représentants, le FFD qui se retire de la coalition parce que Thami Khyari n'a pas eu de poste, cela fait rigoler.
Mais les deux grands partis, ceux qui sont censés structurer la vie politique ont fait pire. A l'USFP, Abderrahman Youssoufi a négocié seul, via son factotum Bouzoubaâ, qui rappelons-le, n'a aucune légitimité partisane. Jusqu'à lundi dernier, quelque 48 heures avant la nomination officielle, il a refusé de discuter avec ses pairs du bureau politique ou de leur donner la moindre indication.
Ce n'est que mercredi que le liquidateur de l'USFP les a informés des décisions et leur a délivré les noms, suscitant un véritable tollé. En reconduisant “ son” équipe, ses affidés, ses hommes à lui, il fait une véritable OPA sur le parti. Seule la nomination de Mohamed El Gahs apporte une note de fraîcheur bien insuffisante à calmer les troupes.
L'Istiqlal a fait plus fort, c'est lui le meilleur waterburien. Adil Douiri n'a de lien avec l'Istiqlal que celui d'être le fils de M'hamed Douiri, le Rocard de Boucetta. La fille de Abderrahmane Baddou est militante à Casablanca.
Mais son nom et celui de son mari ont dû aider. Karim Ghellab a dû entendre parler de l'existence d'un parti qui s'appelle l'Istiqlal, et encore faut-il le prouver. Enfin Taoufik Hjira est lui aussi fils de son père.
Le pire c'est que Abbès El Fassi a accepté un poste de ministre d'Etat sans portefeuille. Il devient le «Moulay Ahmed Alaoui» du cabinet Jettou, on le pensait plus ambitieux.
Petites combines
Les partis ne sont pas les seuls en cause. Les gens ont vite fait de remarquer certaines allusions assez déroutantes. Ainsi, on a tranché à posteriori la bataille des x et des locaux au ministère de l'équipement. Bouamar Taghouane avait fait le ménage des ponts et chaussées. Pour des raisons qu'il n'a jamais explicitées par ailleurs.
Entre autres, il avait obtenu le départ de Karim Ghellab. Celui-ci, après un petit passage à l'ONA, avait atterri à l'ONCF où il est trop tôt pour tirer son bilan. C'est ce même Karim Ghellab qui revient aux T.P et comble de l'ironie, au nom du même parti que son prédécesseur. Le lobby des ponts et chaussées a réussi sa petite vengeance emblématique. Il a manifestement les moyens d'influer sur la décision sans livrer le fond de sa pensée.
M'barki s'était heurté à l'Istiqlal autour du nom d'un architecte d'Oujda à qui il faisait des reproches graves. M'barki n'est pas retenu et qui le remplace ? L'architecte qu'il a éjecté, Monsieur Taoufik Hjira !
Mohamed Lyazghi se voit flanquer de deux secrétaires d'Etat l'un Istiqlalien et l'autre MP. Sûrement pour lui faciliter la tâche. Le reste est à l'avenant.
On avait prétendu que ce gouvernement serait rajeuni, musclé par des compétences avérées, homogène. Ce n'est pas l'impression qu'il dégage et le moins que l'on puisse dire est qu'il part avec un préjugé défavorable.
Quel soutien politique
Ce préjugé n'est pas seulement celui des observateurs neutres, c'est aussi celui des cadres des partis, déçus de la tournure des évènements, souvent pour des raisons objectives mais parfois aussi avec une subjectivité patente. La solidarité, l'homogénéité ont fait défaut au cabinet Youssoufi. L'Istiqlal a refusé d'assumer quoi que ce soit, y compris l'arnaque des 30.000, chapeauté par son secrétaire général et drivé par un Istiqlalien. Cette fois, le Premier ministre n'étant issu d'aucun parti, il est peu probable que ceux-ci acceptent de se mouiller pour lui. C'est une évidence.
La manière de confectionner ce gouvernement a attisé les problèmes internes aux partis, au point que l'on dirait que c'était l'un des objectifs.
La majorité parlementaire risque de ne pas refléter les positions médiatiques et populaires des partis. Ce genre de schizophrénie est une habitude chez les uns, une seconde nature chez les autres. L'USFP, lors de la dernière législature, était tenu par le fait que la primature lui appartient. Cette fois, Youssoufi sur le gril ne pourra pas brider sa jeunesse. L'appui populaire à ce gouvernement sera très faible, la majorité parlementaire arithmétique devenant de ce fait virtuelle, juste bonne à permettre le bon fonctionnement d'institutions de plus en plus décalées par rapport aux réalités.
L'approche des municipales, où les enjeux sont énormes, aiguisera les appétits des partis, qui ont une crainte au ventre qui s'appelle le PJD. D'autant plus que l'ambiance régnante, la déception généralisée, laissent penser que le taux d'abstention sera encore plus important. Ce qui profite bien sûr au vote intégriste.


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