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Un parti prêt-à-porter
Publié dans La Gazette du Maroc le 18 - 11 - 2002

Des Istiqlaliens, notamment des jeunes du parti de Abbas El Fassi qui sont partis, derrière Abdellah Bakkali, en cabale contre leur secrétaire général me reprochent d'avoir perçu la “ministrabilisation” de Adil Douiri au Tourisme et Karim Ghallab à l'Equipement et au Transport comme une possible mutation de la plus vieille formation politique du pays.
Je comprends les puritains ou les puristes de l'engagement -pour lesquels un députable, et a fortiori un ministrable doit remplir un cursus particulier avant de prétendre jouer les premiers rôles. Mais ce recroquevillement sur une conception très militante du partisanisme ne tient pas compte de l'évolution des sociétés désormais ouvertes sur des formes de militantisme moins embrigadantes , ni de la réalité de l'Istiqlal.
J'avoue avoir hésité avant d'avancer sur ce sentier et j'étais même tenté, pour me prémunir de l'intituler “divagations”. Mais osons. Sans doute Abbas El Fassi a-t-il en quatre ans insufflé un nouveau dynamisme à son parti et réussi à le ramener à une représentativité parlementaire présentable. Mais les 48 députés sortie des urnes, 53 avec les ralliements, constituent un plancher d'autant plus à relativiser que ramené aux nombres de voix obtenues par l'Istiqlal (un peu plus de cinq cent mille), il fait apparaître un parti à la base électorale étriquée.
Depuis le décès de son fondateur en 1974, l'Istiqlal n'a pas produit une seule idée forte à même de mobiliser les énergies et fédérer les talents. Il se contente depuis de vivre sur le patrimoine intellectuel de son leader historique, Allal El Fassi.
Sa référence idéologique, malgré les innovations dont ont fait preuve ses jeunes cadres dans la préparation du programme électoral 2002, demeure le manifeste de l'égalitarisme élaboré en 1963 dans une conjoncture marquée par les théories de la lutte des classes, l'affrontement capitalisme-communisme, la dualité foi-athéisme, la tension Est-Ouest.
C'est faire aujourd'hui preuve d'une myopie politique et intellectuelle extraordinaire que de croire l'Istiqlal actuel égaler encore celui des années soixante ou même celui des années soixante-dix. Sa base sociale même a connu de profonds bouleversements.
Dès la création de l'UNFP, puis de l'USFP, il a subi sur sa gauche un dur cantonnement, et ne doit son maintien que grâce à un terreau populaire qui se reconnaissait dans son conservatisme et sa sensibilité religieuse. L'autonomisation, par la suite, de la représentation islamiste sur sa droite autant par l'organisation d'Al Adl wal Ihsan que par le PJD, lui fait subir une rude concurrence sur son électorat traditionnel, réduisant chaque jour un peu plus son espace de recrutement. Les dernières élections ont bien montré d'ailleurs que là où se trouve le PJD, l'Istiqlal recule. D'où l'urgence pour Abbas El Fassi et ses amis de dénicher un nouveau positionnement qui leur permette de renouveler leur attractivité, sous peine de connaître le sort d'Al Wafd en Egypte : dépérir de vieillissement.
Il va sans dire que le caractère rédhibitoire de l'Istiqlal pour certaines couches tire ses raisons de certains conservatismes de l'Istiqlal, de ses structures d'accueil et de la manière dont le gouverne sa direction, souvent par le vide. Mais aussi parce que longtemps, l'appartenance était perçue par le pouvoir comme suspecte et de ce fait pénalisante.
C'est cette dernière que l'intégration de Adil Douiri et Karim Ghallab paraît faire tomber et que les istiqlaliens sont sommés d'épouser pour rester d'actualité.
Les deux recrues ont, en termes d'image pour l'Istiqlal, l'injuste inconvénient, pour l'un de l'être par filiation, pour l'autre de présenter une homonymie fassie parfaite avec l'apparatchik Abdelkrim Ghallab. Néanmoins, ils peuvent être le prélude à une mutation qui ferait de l'Istiqlal, si elle est bien menée, le refuge pour tous ces cadres de l'appareil étatique et du privé que la mort annoncée du RNI, de l'UC et du PND laisserait orphelins. Il serait en quelque sorte ainsi ce que le Parti de A. Khatib a été pour les islamistes.
Pour l'Etat, qui cherche pour ses troupes depuis le retour à la vie institutionnelle en 1977, une articulation et une expression viables, une structure partisane électoralement autonome sur l'échiquier politique, le parti de Abbas El Fassi offrirait une alternative qui brasserait la légitimité historique de l'Istiqlal et le sang et les idées neufs de la technocratie. L'Etat pourrait tenir enfin de cette manière son parti de gouvernement et achever la quadrature du cercle pour poser sur quatre piliers le pluralisme marocain: un parti de gauche autour de l'USFP, un parti de centre en l'Istiqlal squatté par la technostructure, la sensibilité islamique au sein du PJD et la touche berbériste dans la mouvance populaire.


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